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Cinquième dimanche de Carême : la résurrection de Lazare

Publié le : 18 Mars 2018
A l'occasion des 20 ans de la bibliothèque numérique Gallica, éditée par la BNF, nous vous proposons chaque dimanche une image d'enluminure ancienne, illustrant l'un des textes liturgiques du jour. Pour le cinquième dimanche de Carême (année A) est lue l'évangile de Jean, au chapitre 11 ; ce passage relate la résurrection de Lazare.

manuscrit sur parchemin des miracles de Jésus, page 56v - éthiopie, XVIIIe siècle - Gallica/BNF

Présentation

C'est en Ethiopie que nous vous emmenons pour ce cinquième dimanche de Carême, avec ce magnifique manuscrit sur parchemin du XVIIIe siècle. Parmi les miracles de Jésus qu'il relate se trouve la Résurrection de Lazare, dont la source se situe dans l'évangile de saint Jean. Le style bigarré de l'art éthiopien, avec abondance de couleurs et de motifs, donne un relief particulier à cette scène de la vie du Christ.

L'artiste prend une certaine liberté par rapport au texte biblique, et s'affranchit totalement de tout détail architectural dans cette miniature peinte, au profit d'un fond en dégradé de vert et de jaune. Ainsi, le tombeau de Lazare évoqué dans la source biblique n'est pas figurée. L'artiste choisit de concentrer notre attention uniquement sur les personnages. 

Le Christ est à droite, revêtu d'un sublime manteau rouge et nimbé avec grâce ; son visage exprime une profonde tristesse et sur ses joues ruissellent des larmes, il est profondément touché par la mort de son ami Lazare. Ses deux mains levées peuvent renvoyer à deux moments en particulier : lorsqu'il s'adresse à son père, pour le remercier de l'exaucer, et lorsqu'il ordonne à Lazare de sortir du tombeau. 

Marthe et Marie entourent leur frère Lazare : l'une d'elle, probablement Marie, est agenouillée aux pieds du Christ et tend comme lui les mains vers Lazare. L'autre soutient le linceul qui entoure le corps de son frère. On remarque là encore le soin tout particulier apporté à l'ornementation des vêtements. Lazare quant à lui est nu, les genoux fléchit, comme s'il était en train de se lever. Il s'extrait du linceul qui recouvre traditionnellement le corps des défunts. Il est ressuscité !

Trois personnages viennent compléter la scène, derrière Lazare : une femme et deux hommes revêtant un bonnet. Tous ont les yeux fixés sur Jésus : ce sont les Juifs présents durant la scène, qui reconnaissent le miracle du Christ et, comme le mentionne l'évangile, se mettent à croire en Lui.

Extrait de la Bible

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean : « Je suis la résurrection et la vie ».

En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » 

Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

(Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45)

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