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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Le Requiem : entre la nuit et la lumière

Publié le : 28 Octobre 2019
Lorsque vous découvrirez cette page, nous serons à quelques jours du moment où l’Eglise prie pour les personnes défuntes. Nous savons combien le culte des morts est inscrit au plus profond de l’humanité : les musiciens, comme êtres humains, ont été particulièrement inspirés par cette réalité de la vie en ce qu’elle a de finitude et par la grande question de l’après. Voici un exemple de Requiem par un compositeur contemporain, John Rutter.

John Rutter est né à Londres en 1945. Ce compositeur, très connu outre-Manche, s’est particulièrement intéressé à la musique pour chœurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Nous connaissons la grande tradition des chœurs anglais : c’est dans ce sillage qu’il faut entendre la musique de John Rutter.

C’est à la suite de la mort de son père que Rutter entreprend la composition de son Requiem ; on peut y entendre quelques réminiscences de celui de Gabriel Fauré qui date des années 1887-1901. Rutter venait de consulter un manuscrit annoté de la main de Fauré conservé à la Bibliothèque Nationale de France, manuscrit enrichi de remarques personnelles du compositeur sur l’orchestration notamment.

Le Christ dans la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche à Berlin © Julizehn

Un chemin depuis les ténèbres de la peine et du désespoir jusqu’à la lumière de l’espérance...

Le Requiem de John Rutter fut écrit entre 1983 et 1985. Cette œuvre typiquement anglaise, nous propose un chemin depuis les ténèbres de la peine et du désespoir jusqu’à la lumière de l’espérance que traduit la progression de l’ensemble comme de chaque mouvement du grave à l’aigu.

Sa structure générale forme comme une arche avec ses deux versants, l’un montant et l’autre descendant. Elle se veut comme dépassant les clivages confessionnels avec le texte latin de la messe romaine de Requiem et les deux psaumes en anglais de la liturgie anglicane que Rutter a introduits dans ces pages.

Son plan général combine ces deux origines en un parcours de la mort vers la vie :
Requiem aeternam (latin)
          2° From the deep, Des profondeurs je crie vers toi, psaume 129
Pie Jesu
Sanctus
Agnus Dei
          6° The Lord is my sheperd, Le Seigneur est mon berger, psaume 22
Lux aeterna (latin)
Il s’agit d’un plan symétrique dans lequel le thème initial du « Requiem aeternam » est repris en conclusion mais dans une couleur lumineuse et apaisée.

Le dessin mélodique qui chante les mots « Requiem » et « Kyrie » n’ont-ils pas quelque chose de berçant, de doux, presque d’accueillant ?

L’œuvre s’ouvre sur une couleur grave avec des sons indéterminés de percussion et s’élève jusqu’à l’aigu sur « et lux perpetua ». Ce premier mouvement trace le chemin de ce qui va guider tout le reste du Requiem : progression des profondeurs que nous inspire le sentiment de la mort vers les aigus des voix de sopranes et des violons qui nous orientent vers un sentiment de confiante espérance. Le dessin mélodique qui chante les mots « Requiem » et « Kyrie » n’ont-ils pas quelque chose de berçant, de doux, presque d’accueillant ? Quelle paix au moment où nous les réentendons tout à fait à la fin de l’œuvre qui s’éteint doucement sur ce sentiment finalement bien rassurant.

L’enregistrement que je vous propose est une prise publique dirigée par le compositeur lui-même. Cela donne à cette interprétation une valeur particulière.

Emmanuel Bellanger

DTh
DTh a écrit :
25/11/2019 15:44

Merci à Emmanuel Bellanger pour m’(nous ?) avoir fait découvrir Emile Paladilhe et John Rutter !

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
25/11/2019 16:32

Merci pour votre réceptivité, et continuez à suivre les découvertes de Narthex !

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Emmanuel Bellanger

Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et à l’Institut Grégorien, Emmanuel Bellanger a mené une carrière d’organiste comme titulaire de l’orgue de Saint Honoré d’Eylau à Paris, et d’enseignant à l’Institut Catholique de Paris : Institut de Musique Liturgique et Institut des Arts Sacrés (aujourd’hui ISTA) dont il fut successivement élu directeur. Ancien responsable du département de musique au SNPLS de la Conférence des évêques de France, il est actuellement directeur du comité de rédaction de Narthex. Il s’est toujours intéressé à la musique comme un lieu d’expérience sensible que chaque personne, qu’elle se considère comme musicienne ou non, est appelée à vivre.

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