Quatrième dimanche de Carême : la guérison de l'aveugle-né

Présentation

Ce folio d'un manuscrit très ancien, du IXe siècle, a traversé les époques malgré les outrages du temps. Quatre scènes sont ici représentées en deux registres superposés : dans le registre inférieur ce sont les scènes de la guérison du paralytique de Capharnaüm (Marc 2, 3-12) ; résurrection du fils de la veuve de Naïm (Luc, 7, 11-16). Au registre supérieur, à droite est figuré l’obole de la veuve (Marc 12, 41-44 ; Luc 21, 1-4), tandis que la scène qui nous intéresse, la guérison de l'aveugle-né, est représentée sur la gauche.

La scène se présente en deux temps, qui se lisent de gauche à droite ; dans la première partie, le Christ vêtu d'une belle tunique de pourpre et d'or, nimbé, se tient sur la gauche. Il lève deux doigts, d'un geste de bénédiction, qu'il vient poser sur les yeux clos de l'aveugle-né, identifiable à son bâton. Dans la deuxième partie, l'aveugle-né accomplit l'ordre donné par le Christ dans l'évangile de Jean « Va te laver à la piscine de Siloé » ; il se penche au-dessus d'un bassin en forme de croix latine pour faire ses ablutions. Il est guérit.

La lecture du quatrième dimanche de Carême (en année A) relate l'un des sept miracles accomplit par le Christ que raconte l'évangile de saint Jean. La lecture peut-être au choix proposée dans sa version complète ou dans sa version raccourcie, celle que nous offrons ci-dessous à votre attention. Toutes deux permettent néanmoins de constater que la guérison miraculeuse de l'aveugle-né est le point de départ d'une réflexion plus vaste autour du témoignage de l'aveugle-né, qu'il devra réitérer par trois fois ; devant le voisinnage du Temple et devant les pharisiens, comme il est possible de le lire ci-dessous, et devant des Juifs dans la version complète. La notion de témoignage revêt une importance particulière dans la foi chrétienne. 

Extrait de la Bible

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean : « Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait ».

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »

Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois,
et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

(Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38) 

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