Au Louvre-Lens, 6 œuvres pour approfondir la vision du sacré à travers 3 époques
Publié le : 8 Janvier 2014L’art est ce qui permet à l’esprit humain de s’approprier ce qui le dépasse » Saint Thomas d’Aquin, XIIIe siècle.
En contrepoint des œuvres exposées dans la Galerie du Temps, le Pavillon de verre est pensé comme un espace d’approfondissement. Des clés de compréhension d’un petit nombre d’œuvres sont ainsi données aux visiteurs dans des expositions thématiques annuelles.
Celle qui a lieu actuellement, « Voir le Sacré », s’articule en trois thèmes, correspondants à chaque grande époque historique de la Galerie du Temps : le rapport à l’au-delà et au futur pour l’Antiquité ; le salut pour le Moyen Âge et l’apparition pour les Temps modernes.
Deux œuvres sont confrontées par période, l’une issue des collections des musées de la région Nord-Pas de Calais, l’autre de celles du musée du Louvre.
Antiquité : Le rapport à l’avenir
Durant l’Antiquité, certains objets ne sont pas destinés à être vus par les vivants mais doivent être au service des dieux.
C’est le cas par exemple d’un Ouchbti égyptien de l’époque saïte (664-525 av.J.-C.) conservé au Château-musée de Boulogne-sur-Mer. L’Ouchbti, ou « répondant » est un serviteur funéraire censé s’animer pour se substituer au défunt. Il effectuera ainsi les travaux agricoles obligatoires dus aux dieux.
Moyen Âge : le Salut en question
Au Moyen Âge, la vision de la vie après la mort est dominée par l’idée du Jugement Dernier. Jusqu’au XIIe siècle, les monuments funéraires perpétuent le souvenir d’une personne que l’on croit sauvée et qui pourra servir d’intercesseur entre les vivants et Dieu.
Ainsi, Guillaume de Flandre, fils du comte Robert II de Flandre, mort à quatorze ans, est représenté sur une mosaïque du début du XIIe siècle conservée au musée de l’hôtel Sandelin à Saint-Omer. Son monument est l’une des rares tombes en mosaïque à nous être parvenue. Le signe de la Balance représenté autour du jeune défunt situe ce dernier dans le monde céleste, dans l’un des cercles du Paradis.
Epoque moderne : visions et apparitions
Avec la Contre-Réforme naît l’idée d’une religion plus proche des hommes, où le divin intervient dans le quotidien. Dans ce contexte, les visions font l’objet d’un attention particulière.
Peinte pour le Cardinal Giulio Rospigliosi, le futur pape Clément IX, l’œuvre de Nicolas Poussin célèbre la fin de l’épidémie de peste à Rome. Le fléau personnifié à droite est chassé par un ange. Au premier plan, une femme nimbée de fumée et flottant au-dessus du sol apparaît à une deuxième agenouillée, comme une extase.
Cette exposition permet de porter un regard neuf sur les collections du Louvre tout en mettant en lumière des œuvres des musées du Nord-Pas de Calais. Cette politique d’enracinement dans la région est celle du Louvre-Lens qui fête son 1er anniversaire.
En un an d’existence, 900 000 visiteurs ont été accueillis ; ce succès répond à la volonté du musée d’être au service de son territoire, participant à un changement fondamental d’image de celui-ci. En témoigne l’inscription du bassin minier sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.
Informations pratiques
Musée du Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens
03 21 18 62 62
www.louvrelens.fr
Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h (Dernier accès à 17h15). Accueil des groupes dès 9h (réservation obligatoire pour les groupes).
Ouverture jusque 22h le premier vendredi de chaque mois, de septembre à juin.
Jusque fin 2014, l'essentiel des lieux de découverte et de visite du musée du Louvre-Lens est gratuit :
- l'accès au parc
- le hall d'accueil
- le Centre de Ressources
- la Grande Galerie
- le Pavillon de Verre
Galerie d’exposition temporaire : 9€