Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

Une histoire de marque

Publié le : 30 Novembre 2013
Bien avant l'apparition de marque, il existait déjà un symbole permettant d'identifier un artisan : le poinçon.

Un peu d'histoire  

Jusqu'aux alentours des années 1275, l'orfèvre n'était soumis à aucune obligation d'apposer un poinçon sur ces objets issus de son atelier. C'est avec Philippe le Hardi qu'une telle "marque" fit son apparition.

Les objets issus des ateliers parisiens devaient être en or et à la Touche de Paris ce qui était une garantie de bonne qualité du matériau mais permettait également l’évaluation financière de la pièce travaillée. Ainsi, afin d’assurer la loyauté du titre, Philippe le Hardi imposa le poinçon sur chaque objet et ce, dans toutes les villes du royaume.

 

Du côté de la législation

Le contrôle de la production est plus accru à partir de 1275. Un règlement paraît, stipulant la nécessité d’apposer sur les objets une distinction permettant de connaitre l’origine des objets. Ce poinçon mettait en valeur la ville où l’orfèvre avait ses forges ainsi que la marque du maître. Cependant, dans les objets que j'ai répertoriés, aucun ne présente un tel signe distinctif excepté le Reliquaire d’Henkenrode, œuvre parisienne datée de 1286.

Reliquaire d'Herkenrode, Paris, 1286 © CD

Contrairement à une idée reçue, ce poinçon n'était pas forcément apposé en dessous de l'objet.

Comme cela est notifié précédemment, les objets étaient façonnés en or et à Paris, travaillés à la « Touche de Paris ». Les vérifications se faisaient à la pierre de Touche et à la coupelle. Les peines encourues pour une tromperie sur l'or était la prison, le pilori, l'amende, le retrait du poinçon et, pour les époques ultérieures, la destruction systématique de l'ouvrage.

Selon P. Le Roy, historien d'art, les statuts des orfèvres publiés en 1268 omirent la notion de poinçon. Son utilisation est marquée au sein des registres de la maison commune comme étant un « usage actuellement établi dans le Corps, et comme venant de longue main ». Le motif est décrit comme une fleur de lys accompagnée du signe distinctif du maître.

La fleur de lys fait effectivement partie du poinçon parisien mais le signe distinctif n'apparaît pas dans l'unique pièce qui nous est parvenue.

 

Reliquaire d'Herkenrode, détail du socle avec le poinçon, Paris, 1286 © CD

 

L'apposition du poinçon

Malgré l’obligation d’apposer un poinçon sur les objets, aucun ne nous est distinctement parvenu du XIIIème siècle. Toutefois, des signes peuvent être observés sur certains objets comme le Reliquaire des Saints Maxien, Julien et Lucien.

Reliquaire Saint Lucien, Maxien et Julien, paris © CD

Si cette marque pourrait être celle qui permet la reconnaissance d’objets destinés à la fonte pendant la période révolutionnaire, cette hypothèse semble peu plausible. En effet, celle-ci se retrouve sur les trois désignations des reliques. Elle peut donc être considérée, comme le suggère G. Souchal, comme un début de signature au sein d’objets orfévrés. Des particularités telles des techniques récurrentes chez un orfèvre peuvent permettre l’identification de son auteur. Jusqu'à présent, je n'ai aucune réponse à apporter.

L'utilisation des poinçons ne se généralise qu'à partir du début du XIVème siècle, permettant mal la connaissance et l'étude des ateliers parisiens du XIIIème siècle.

 

Cécile Dufour

-------------------------

Le 29 novembre 2013

 

Mots-clés associés :
Ajouter un commentaire

Vous pouvez ajouter un commentaire en complétant le formulaire ci-dessous. Le format doit être plain text. Les commentaires sont modérés.

Question: 10 - 5 ?
Your answer:
Cécile Dufour

Docteur en Histoire de l’art médiéval, ses travaux de recherche concernent l’orfèvrerie au service du culte et essentiellement les productions parisiennes de la fin du XIIème et du XIIIème siècle.

Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter