Jour 4 : L'Annonciation de Cortone par Fra Angelico
Publié le : 4 Décembre 2017
Présentation
Au sein de l'oeuvre prolifique de Fra Angelico, peintre emblématique de la Renaissance italienne, on compte déjà plusieurs représentations de la scène de l'Annonciation, dont deux autres sur tableau (comme ici), et deux à fresque au couvent San Marco.
Dans cette représentation typique de la Renaissance italienne, Fra Angelico a représenté la Vierge Marie et l'Ange Gabriel au sein d'une architecture dont une partie est volontairement invisible dans la peinture : en effet cette "maison" est constituée latéralement de trois arcades (à gauche de la peinture), et de seulement deux arcades sur sa face avant. La suggestion d'un espace que l'on peut deviner sans voir fait allusion au mystère de l'Incarnation, que l'on ne peut saisir dans sa totalité.
Les paroles bibliques en latin qu'échangent l'Ange et la Vierge sont écrites en lettre d'or, semblant traverser la colonne au milieu d'eux. Cette colonne, dans le vocabulaire iconographique de la Renaissance, en particulier dans les scènes peintes figurant l'Annonciation, représente le Christ.
La composition générale de la peinture est très marquée par les lignes géométriques que tracent les éléments de l'architecture. Les lignes de fuite, qui transportent naturellement le regard, ne convergent pas vers le centre dans une composition symétrique, mais vers la partie supérieure gauche du tableau. A cet endroit, on peut voir Adam et Eve chassés du Paradis par l'archange Michel, glaive à la main. Cette référence à la Genèse dans une scène de l'Annonciation n'est pas anodine car les deux sont liées : par sa venue, le Christ rachète le péché originel perpétré par Adam et Eve.
Extrait de la Bible
L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
(Luc 1, 26-38)