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Se recueillir devant le Christ sur la croix avec "le Christ de la Lumière" de Gregorio Fernández

Publié le : 30 Mars 2018
Chaque année, au moment de la Semaine Sainte, des milliers d’espagnols défilent autour d’ensembles de figures sculptées, rappelant les épisodes de la Passion du Christ. Ce jour du Vendredi Saint nous met face au Christ mort sur la croix.

Gregorio Fernández, Cristo de la Luz, 1630- bois polychrome, Musée National de Sculpture (Valladolid) © NATHALIE CEREZALES

Si les œuvres présentées jusqu’alors montraient divers personnages, certains des Pasos de la Semaine Sainte ne se composent que d’une seule image. Ils mettent en avant les personnages principaux de la Semaine Sainte, tels que la Vierge Marie, Sainte Véronique et bien évidemment le Christ. L’une des iconographies les plus communes de la Semaine Sainte est la représentation du Christ mort sur la Croix. La sculpture présentée aujourd’hui est l’une des images les plus spectaculaires de l’œuvre de Gregorio Fernández. Le Cristo de la Luz (Christ de la Lumière) était surnommée au XIXe siècle la perle de Gregorio Fernández.

Le Cristo de la Luz n’a pas été conçu à l’origine comme une œuvre de procession. Il était installé dans une des chapelles de l’église San Benito de Valladolid. Il aurait été l’objet, avant sa nationalisation, d’un culte important et tire son nom (Christ de la lumière) des cierges qui brulaient dans la chapelle en signe de dévotion. La sculpture représente le Christ à l’échelle naturelle (environ 1,70m). Particulièrement maigre, il porte une couronne d’épine naturelle. Sa carnation blanche, voire grisâtre, contraste avec les plaies de son corps nu, seulement vêtu du pagne de pureté. Les nombreuses blessures sur son épaule gauche, dans le dos, sur son flanc gauche et sur ses genoux, laissent échapper du sang, représenté par différents tons de rouges, qui permettent de mesurer le temps que le Christ a passé sur la croix.

Entré dans les collections du musée de Valladolid dans les années 1840, il devient une image de procession un siècle plus tard. La Semaine Sainte de Valladolid, pratiquement éteinte à la fin du XVIIIe siècle, avait fait l’objet d’une intense politique de revitalisation dans les années 1920. Le clergé et les autorités publiques s’étaient alliées au musée des Beaux-arts de Valladolid, dont le directeur avait consenti à laisser sortir les œuvres du musée pour que s’accomplisse le rituel.

GREGORIO FERNÁNDEZ, CRISTO DE LA LUZ (détail), 1630, BOIS POLYCHROME, MUSÉE NATIONAL DE SCULPTURE (VALLADOLID) © NATHALIE CEREZALES

La ville de Valladolid a vu alors se multiplier les confréries. Il avait fallu à l’époque trouver des œuvres d’origine religieuse ou encore affectées au culte, qui présentaient des caractéristiques similaires à celles des Pasos. C’est ainsi qu’au début des années 1940, la nouvelle Hermandad universitaria del Santisimo Cristo de la Luz, créée expressément pour rendre culte à cette image, se voit décerner le droit par les autorités politiques, de sortir le Christ en procession. Il remplissait en effet les qualités requises. C’est une œuvre légère, vidée de l’intérieur et facilement portable par des costaleros. Et sa beauté, sa notoriété, ainsi que la dévotion dont elle avait été l’objet par le passé en font une œuvre idéale pour la procession. La seule différence notable avec les autres œuvres promenées est la taille de la sculpture. Alors que les autres œuvres sont supérieures à ce que l’on appelle une taille naturelle, le Cristo de la Luz est quant à lui, représenté à l’échelle humaine.

Après un arrêt de la procession du Cristo de la Luz des années 1960 jusqu’au début des années 1990, Il est depuis chaque année promené par les membres de la Hermandad del Santisimo Cristo de la Luz, qui pour l’occasion sont vêtus d’une tunique noire, d’une ceinture rouge et d’une cagoule avec la croix de Jérusalem, habit imaginé par l’un des anciens directeurs du Musée national de Sculpture. Il reste l’une des œuvres les plus emblématiques de la Semaine Sainte de la ville et il est à ce titre conservé dans la chapelle de l’université de la ville, où étudiants et membres de la confrérie peuvent lui rendre culte tout au long de l’année.

 

Nathalie Cerezales

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