Petit lexique d'ornementation
Publié le : 28 Avril 2012
Introduction à l'ornementation
Châsse de Saint Taurin, vers 1240-1255, détails, conservée à l'Eglise Saint Taurin d'Evreux, provient d'un atelier parisien © C.D
Couronne de Saint Louis, atelier parisien, XIIIème siècle, conservé au Musée Diocésain de Namur © C.D
Toutes les œuvres qui nous sont parvenues, représentent de véritables joyaux, du fait de leurs valeurs symboliques mais aussi grâce aux savoir-faire des orfèvres.
Petit historique
Les textes sources sont peu nombreux pour l’étude technique des objets : seuls deux traités permettent d’aborder cet aspect, le tout complété par les diverses analyses stylistiques menées jusqu’ici.
De la fin du XIIème siècle jusqu’aux environs de 1260, le travail du métal est issue de la tradition du XIIème siècle. Les techniques de conception et d’ornementation, nous sont connues grâce au Traité du Moine Théophile : Diversarum artium schedula.
Diversarum artium schedula, Vienne, Bibliothèque nationale, Codex 2527, Xème siècle
En réalisant une étude comparative entre ce traité et celui de Cellini, daté du XVIème siècle, j’ai pu remarquer que les techniques ont guère évoluées seul le traitement du métal subit quelques progrès.
Reliure : Crucifixion du Christ et symboles des évangélistes, Région mosane, première moitié du XIe siècle.
Cette œuvre allie à la fois le travail du métal aussi celui de l’émail.
Sur ce détail de la reliure, se trouve des cabochons. Ceux-ci sont des ajouts de métal destinés à maintenir des pierres. La présence de pierres au sein des œuvres médiévales permet de mettre en valeur la présence divine. Le style du XIème siècle est visible par un travail brut de ces cabochons. Alors que pour le XIIIème siècle, (voir cliché ci-dessous) le bord de ces éléments sont plus minces et présentent un repli du métal plus précis.
Couronne de Saint Louis, atelier parisien, XIIIème siècle, conservé au Musée Diocésain de Namur © C.D
Salière crée pour François Ier, B. Cellini, XVIème siècle ©Jerzy Strzelecki
Au XVIème siècle, les techniques demeurent inchangées cependant le traitement du métal se fait plus précis au niveau des détails stylistiques. En effet, ils se font plus précis.
Une question de technique
Toutes les techniques d'ornementation sont utilisées une fois la conception des objets.
La Ciselure : Cette technique est utilisée sur le devant du méta, c'est-à-dire, au niveau de la représentation. Les orfèvres utilisent des ciselets pour exécuter cette technique. Il s'agit d'un abaissement du métal qui permet de former du relief.
Cette technique se confond avec celle de la gravure. En effet, le principe est le même dans les deux techniques sauf que pour la gravure, il y a un enlèvement du métal.
Châsse de Saint Romain, détails,Paris ou Rouen, vers 1270-1290,Conservée à la Cathédrale de Rouen © C.D
<-- Gravure
Le filigrane : est un ajout de matière. Le métal est enroulé sur lui-même afin de former un petit "boudin". L'orfèvre lui donne une forme particulière en chauffant légèrement le métal ; il est fixé à la plaque de métal grâce à la soudure.
Couronne reliquaire des Saintes Epines, XIIIème siècle, Paris © C.D
Filigrane et cabochons --->
Le repoussé : est aussi une technique pour créer du relief au sein de la représentation. Contrairement aux autres techniques, celle-ci s'exécute à l'arrière de la représentation. Il n'y a aucun enlèvement de matière. Cette technique est particulièrement utilisée pour les personnages.
Châsse de Saint Taurin, détails, Atelier parisien, 1240 - 1255, Conservée à l' église de Saint Taurin, Evreux © C.D
Afin d'exercer votre oeil, je vous invite à aller voir les oeuvres conservées dans les musées et les églises.
Au mois prochain.....
Cécile Dufour
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Le 28 avril 2012