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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Le Violoncelle et la voix

Publié le : 14 Février 2022
La parution discographique d’une compilation des enregistrements du violoncelliste Frédéric Lodéon* nous invite à réentendre le message si particulier du violoncelle, un instrument pas tout à fait comme les autres, tellement proche de la voix humaine.

Le concerto pour violoncelle d’Anton Dvorak (1841-1904) est le fruit d’une expérience particulière du compositeur : l’éloignement de sa chère patrie tchèque. Il était alors directeur du conservatoire de New York.

Mais ce n’est pas cela qui nous intéresse. Certes, on peut entendre dans cet adagio un sentiment nostalgique, une certaine tristesse au souvenir d’un amour de jeunesse dont le compositeur venait d’apprendre le décès. Ce qui nous intéresse et nous touche, c’est la voix du violoncelle, troublante parce que tellement proche d’une voix humaine dans son timbre riche, son vibrato qui fait vivre le son, sa respiration qui est la nôtre.

Le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen (1908-1992) est né dans des conditions inhabituelles : le compositeur se trouvait alors prisonnier de guerre et se lança dans la composition d’une œuvre de musique de chambre pour les instruments que le hasard mit à sa disposition : un piano, une clarinette, un violon et un violoncelle. Nous écoutons le 5ème mouvement de ce quatuor si particulier : louange à l’éternité de Jésus. Il s’agit, ici aussi, de goûter le message de la voix du violoncelle, au-delà de ce que Messiaen cherche à nous transmettre : un chant de louange au Christ Verbe de vie. Avant d’être le véhicule d’un message, la musique est une traversée mystérieuse du son au plus profond du cœur du musicien et de l’auditeur.

Ponctué par des accords réguliers du piano, sans début ni fin comme dans l’éternité, le chant du violoncelle se déploie lentement, avec douceur et humanité. L’instrumentiste ne fait qu’un seul corps vibrant et chantant avec son instrument ; quelques secondes suffisent et nous devenons chant d’apaisement, conduits par la magie de ce son fascinant au-delà de nous-mêmes.

Emmanuel Bellanger

Note
*Frédéric Lodéon – Le flamboyant. (21 CD Erato)

 

DTh
DTh a écrit :
17/02/2022 23:24

Quel grand plaisir que cet hommage au violoncelle ! Vous écrivez: « un instrument…., tellement proche de la voix humaine. », pour moi il est celui qui exprime le plus profondément, le plus élégamment, le plus fidèlement, le plus… les sentiments. J’en fis la découverte un été de mon adolescence à Prades lors d’un concert de Pablo Casals, je fus tant émue que, moi qui ne jurais que par le rock et le yéyé, je les délaissais !
Merci à vous Emmanuel Bellanger d’avoir choisi le violoncelle pour votre rubrique.

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
18/02/2022 09:51

Merci pour votre commentaire sensible et cet écho personnel !

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Emmanuel Bellanger

Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et à l’Institut Grégorien, Emmanuel Bellanger a mené une carrière d’organiste comme titulaire de l’orgue de Saint Honoré d’Eylau à Paris, et d’enseignant à l’Institut Catholique de Paris : Institut de Musique Liturgique et Institut des Arts Sacrés (aujourd’hui ISTA) dont il fut successivement élu directeur. Ancien responsable du département de musique au SNPLS de la Conférence des évêques de France, il est actuellement directeur du comité de rédaction de Narthex. Il s’est toujours intéressé à la musique comme un lieu d’expérience sensible que chaque personne, qu’elle se considère comme musicienne ou non, est appelée à vivre.

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