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Livre II, chapitre 3 de l'Imitation de Jésus-Christ, De l’homme pacifique

Publié le : 6 Juin 2019
L'Imitation de Jésus-Christ, en latin « Imitatio Christi », est un best-seller médiéval du mystique allemand Thomas A Kempis. Au fil des semaines, vous êtes invités à en découvrir quelques extraits choisis. Le Livre II, dont nous étudions aujourd'hui le chapitre 3, est une réflexion sur la véritable paix intérieure, conquête jamais achevée, fruit d'une authentique intimité avec le Christ.

Le terme de paix ou d’homme pacifique employé par Thomas a Kempis dans ce chapitre est à prendre dans son acception de béatitude, de « paix intérieure » dans des relations interpersonnelles. Le philosophe Alain écrit dans Mars ou la Guerre jugée : « Faire la paix avec autrui c’est d’abord faire la paix avec soi ». Cependant les obstacles à la paix sont nombreux, car l’homme est un être de passions en perpétuel conflit entre soi et soi. Ses paroles et ses actes ne concordent pas.


Jardin et façade ouest du clocher de l'Abbatiale de Tournus (71)

1. Conservez-vous premièrement dans la paix : et alors vous pourrez la donner aux autres. Le pacifique est plus utile que le savant. Un homme passionné change le bien en mal, et croit le mal aisément. L’homme paisible et bon ramène tout au bien. Celui qui est affermi dans la paix ne pense mal de personne ; mais l’homme inquiet et mécontent est agité de divers soupçons : il n’a jamais de repos, et n’en laisse point aux autres. Il dit souvent ce qu’il ne faudrait pas dire, et ne fait pas ce qu’il faudrait faire. Attentif aux devoirs des autres, il néglige ses propres devoirs. Ayez donc premièrement du zèle pour vous-même, et vous pourrez ensuite avec justice l’étendre sur le prochain.

Vivre en paix avec des hommes durs ou qui nous contrarient, c’est une grande grâce, une vertu courageuse et digne d’être louée

2. Vous savez bien colorer et excuser vos fautes, et vous ne voulez pas recevoir les excuses des autres. Il serait plus juste de vous accuser vous-même et d’excuser votre frère. Si vous voulez qu’on vous supporte, supportez aussi les autres. Voyez combien vous êtes loin encore de la vraie charité et de l’humilité, qui jamais ne s’irrite et ne s’indigne que contre elle-même. Ce n’est pas une grande chose de bien vivre avec les hommes doux et bons, car cela plaît naturellement à tous ; chacun aime son repos, et s’affectionne à ceux qui partagent ses sentiments. Mais vivre en paix avec des hommes durs, pervers, sans règle, ou qui nous contrarient, c’est une grande grâce, une vertu courageuse et digne d’être louée.

Cette paix est une conquête jamais achevée contre les principes de désordre et de désunion à l’œuvre dans l’homme et dans le monde.

Puis Thomas a Kempis va analyser trois types de comportement selon leur plus ou moins grande vie d’intimité avec le Seigneur. Il y a d’abord ceux qui vivent dans un incessant trouble intérieur qui pèse sur eux-mêmes et sur leur entourage. Il y a ceux qui ont trouvé un état de sérénité que la passion ne vient pas troubler. Il y a enfin ceux qui font l’expérience de la paix intérieure et qui « s’efforcent de la rendre aux autres ». Cette paix est une conquête jamais achevée contre les principes de désordre et de désunion à l’œuvre dans l’homme et dans le monde. Mais l’auteur précise bien que la source de la paix est l’imitation de Jésus-Christ, dans une souffrance humble. La victoire sur soi et la maîtrise du monde sont les fruits de cette intime amitié avec le Christ.

3. Il y en a qui sont en paix avec eux-mêmes et avec les autres. Et il y en a qui n’ont point la paix, et qui troublent celle d’autrui : ils sont à charge aux autres, et plus à charge à eux-mêmes. Il y en a, enfin, qui se maintiennent dans la paix et qui s’efforcent de la rendre aux autres. Au reste, toute notre paix, dans cette misérable vie, consiste plus dans une souffrance humble que dans l’exemption de la souffrance. Qui sait le mieux souffrir possédera la plus grande paix. Celui-là est vainqueur de soi et maître du monde, ami de Jésus-Christ et héritier du ciel.

René Magritte, La Grande Famille, 1947, Huile sur toile, 100x81 cm, Collection Nellens, Knokke-le-Zoute, Belgique

Le tableau du peintre surréaliste belge, René Magritte (1898-1967), La Grande Famille, représente un oiseau en plein ciel, traversé de ciel. A la hauteur des flots de l'océan sur fond d'un ciel nuageux, presque menaçant, se détachent les contours d'un immense oiseau prenant son envol. A l'intérieur du contour de la colombe qui paraît plus légère que les nuages blancs, on découvre un ciel bleu parcouru par quelques nuages. « Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres » rappelle le surréaliste Magritte avec humour !

Martine Petrini-Poli

Kenza
Kenza a écrit :
08/06/2019 05:18

Je viens de découvrir votre blog et je suis fascinée! Merci pour partager tant de sagesse. Vos explications sont merveilleuses. Kenza

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
11/06/2019 09:56

Merci pour votre enthousiasme et votre commentaire que nous transmettons à l'auteur, Martine Petrini-Poli.

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Martine Petrini-Poli

Martine Petrini-Poli, professeur de lettres (titulaire du CAPES et du Doctorat de 3ème cycle) en classes préparatoires HEC au Lycée de Chartreux et à l’Ecole des Avocats de Lyon (EDA), rédactrice à Espace prépas, Ellipses et Studyrama. Responsable de la Pastorale du Tourisme (PRTL 71).

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