Écrits mystiques
La métaphore architecturale dans le Château intérieur ou les Demeures de l’âme de Thérèse d’Avila.
A l’époque où Thérèse d’Avila rédige le Château intérieur, en 1577, de nombreux traités d’architecture sont déjà parus dans l’Italie de la Renaissance. Le traité d'architecture romain de Vitruve, le seul qui nous reste de l’Antiquité, est traduit en italien en 1521. Il inspire de nombreux ouvrages ultérieurs d’architectes de renom : outre le De re aedificatoria d’Alberti paru dès 1452, on trouve les cinq livres de Serlio écrits entre 1537 et 1547, la Règle des cinq ordres de Vignole publié en 1562 et les Quatre Livres de l’architecture de Palladio en 1570.
Le Château intérieur ou Les demeures de l’âme de Thérèse d’Avila (1577)
A la demande du Père Gracian, son directeur spirituel, Thérèse d’Avila va rédiger entre le 2 juin 1577 et le 29 novembre 1577 un traité sur l’oraison destiné aux moniales des couvents réformés qu’elle a fondés « Las Moradas del Castillo interior » (Les demeures du Château intérieur).
L’art du portrait dans le Livre des Fondations de Thérèse d’Avila
Le portrait, dans le Livre des Fondations, est en général un portrait social des grands de son temps, qui sont présentés comme un réseau relationnel, auquel la Madre n’est cependant pas inféodée. L’autre type de portrait est celui de guides spirituels. Ces deux types de portraits s’intègrent avec harmonie au récit, présentent un réel intérêt historique et sociologique et visent à l’édification des moniales et de ses lecteurs.
L’écriture du fragment dans le Livre des Fondations de Thérèse d’Avila
Le terme de fragment vient du verbe latin « frangere » (briser). Un fragment est ainsi un morceau d’objet brisé. En littérature, le fragment occupe une place importante dans la Grèce antique (Héraclite) et le classicisme français du XVIIe siècle (Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère). Il s’agit de textes brefs qui expriment avec vigueur une pensée ou une image. On trouve des aphorismes, courtes sentences qui résument une pensée importante avec concision. La maxime énonce plutôt une règle de morale dans sa généralité.
Le Livre des Fondations de Thérèse d’Avila, un récit d’aventures
Le Livre des Fondations tient à la fois du roman de chevalerie et du récit picaresque.
La Mystique de l’obéissance dans le Livre des Fondations, chapitre V, de Thérèse d’Avila.
La linguistique structurale permet de retrouver la structure formelle du Livre des Fondations. La structure profonde, quant à elle, est perceptible à la récurrence du mot « obéissance », en particulier au chapitre V. En effet, l’obéissance, vœu monastique par excellence, joue un rôle majeur dans la vie spirituelle et apostolique de Thérèse d’Avila. Mais comment définir l’obéissance, ce terme bien galvaudé, qui semble réservé au domaine de l’enfance ?
Entre mélancolie et dépression : l’acédie médiévale dans le Livre des Fondations de Thérèse d’Avila (chapitre VII)
Le titre du Chapitre VII du Livre des Fondations de Thérèse d’Avila indique « Comment se comporter avec les mélancoliques. A lire impérativement par les supérieures. »
Structure du récit dans le Livre des Fondations de Thérèse d’Avila.
Parmi les recherches de la linguistique structurale, deux types d’analyse offrent un outil d’étude du Livre des Fondations. Le schéma quinaire hérité du linguiste russe Propp et le schéma actantiel créé par A.J. Greimas en 1966 permettent en effet d’analyser les étapes que l’on rencontre à chaque fondation d’un Carmel réformé par Thérèse d’Avila.
Du Livre de la vie au Livre des Fondations de Thérèse d’Avila
Thérèse d’Avila a entrepris une œuvre d’autobiographie spirituelle dans le Livre de la vie ; elle y relate les grâces dont « Sa Majesté » l’a comblée. Les chapitres 32 à 36 décrivent la première fondation du Carmel réformé selon la règle primitive : le Carmel Saint Joseph d’Avila.
Sincérité et Vérité dans le Livre de la vie de Thérèse d’Avila
Saint Augustin pose le problème de l’autobiographie spirituelle au chapitre X des Confessions et introduit ainsi la notion fondamentale de "mensonge", de "dissimulation" dans sa relation à la Vérité :
Le Livre de la vie, récit de la fondation du monastère saint Joseph d’Avila (Chapitre XXXII à XXXVI)
Les chapitres XXXII à XXXVI relatent les démarches entreprises par Thérèse d’Avila pour fonder le monastère Saint Joseph à Avila. L’idée d’une réforme du Carmel lui est venue du sentiment de décalage entre son propre désir de conversion et l’état des couvents en Espagne au XVIe siècle. Une vision de l’Enfer « impossible à oublier » va alors la déterminer dans sa décision!
Récit de la « Transverbération » (Livre de la vie XXIX, 13)
Gian Lorenzo Bernini (1598-1680), dit le Cavalier, est un artiste italien, maître du baroque, qui construisit la colonnade de la Place Saint-Pierre de Rome, le baldaquin et la Chaire de Saint Pierre. Le groupe sculpté par Le Bernin « Extase ou Transverbération de sainte Thérèse d’Avila » se trouve dans la Chapelle Cornaro de l’église Santa Maria della Victoria, à Rome.
Le Livre de la vie, un récit mystique (Chapitre XXIII à XXXI)
Le Livre de la vie est le récit des grâces mystiques reçues de Celui que Thérèse d’Avila appelle « Sa Majesté ». Il existe bien, comme l’analyse Bernard Sesé, une « poétique de l’extase selon sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix », dont il s’efforce d’étudier la phénoménologie. L’extase s’exprime, en effet, par toutes sortes d’états psychiques et somatiques.
Le Livre de la vie, un traité de l’oraison (Chapitre X à XXII)
Après une transition au chapitre X, les chapitres XI à XXII du Livre de la vie constituent une sorte de traité d’oraison. Thérèse d’Avila envisage quatre degrés d’oraison et, pour bien les faire comprendre, elle a recours à la métaphore filée du jardin qui est irrigué de quatre façons:
Le Livre de la vie de Thérèse d’Avila, un récit de conversion (chapitre I à IX)
Le Livre de la vie de Thérèse d’Avila est un récit de conversion, où l’on passe, au sens étymologique où l’entendra Pascal, du "di-vertere" mondain au "con-vertere", sous l’action de l’Esprit-Saint. "Di-vertere" signifie se détourner de penser à soi, au sens de son existence, et se laisser séduire par les vanités du monde.
«J’aimais extrêmement la lecture de bons livres» Livre de la vie (VI, 4), Thérèse d’Avila
Certes Thérèse d’Avila ne possède pas la culture classique de Jean de la Croix, elle insiste sur son ignorance de femme qui n’a pas fait d’études, elle se déclare « sin letras » (X, 5), cependant ses lectures sont fort abondantes. On pourrait ainsi tracer une sorte d’autoportrait par les livres, selon l’adage « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. »
L’écriture du Livre de la vie de Sainte Thérèse d'Avila
La 1ère version écrite par Thérèse d’Avila sur « ordre de son confesseur » (le dominicain Pedro Ibanez), est achevée en 1562 chez son amie dona Luisa de la Cerda, à Tolède. La version est révisée et complétée, entre 1563 et 1565, à la demande du dominicain Garcia de Toledo ; seule cette 2ème version a été conservée.
De l’écriture de soi à l’autobiographie : le Livre de la vie de Thérèse d’Avila
En préparation au Cinquième centenaire de la Naissance de Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) en 2015, une lecture littéraire de ses œuvres vous est proposée…
Poésie et mystique chrétienne chez Jean de la Croix
On trouve dans le Dictionnaire philosophique de Morfaux la définition suivante : « Mysticisme : croyance à un ordre de réalités surnaturelles et à la possibilité d’une union intime et directe avec Dieu sur un mode d’existence et de connaissance radicalement distinct de l’existence sensible et de la connaissance rationnelle. »
Le noir lumière : poésie mystique de Jean de la Croix et abstraction picturale de Pierre Soulages
En quoi la poésie de Jean de la Croix a-t-elle pu inspirer le peintre Pierre Soulages ?
L’héritage artistique de Jean de la Croix : Dali, Le Christ de Saint Jean de la Croix, peinture et sculpture
Salvador Dali (1904-1989), peintre catalan, qui adhère au surréalisme en 1929, est fortement marqué par la bombe atomique d’Hiroshima le 6 août 1945. Il s’oriente alors vers une nouvelle phase créative « la peinture nucléaire », où tout est suspendu, désintégré comme dans une explosion atomique. Dans un manuscrit autographe, le Cadillac test, Dali note ses impressions à son retour en Europe en 1949, après un séjour ininterrompu de huit ans aux États-Unis de 1940 à 1948 : « Sous la peau morte de l’homme cynique, un homme mystique naît. »
Le nocturne littéraire : de la Nuit obscure de Jean de la Croix à la Nuit mystique de Pascal
Mémorial de Blaise Pascal L'an de grâce 1654, Lundi 23 novembre, jour de Saint Clément, pape et martyr, et autres au martyrologe, Veille de saint Chrysogone, martyr, et autres, Depuis environ dix heures et demie du soir jusqu'à environ minuit et demie.
La musicalité de la langue castillane dans les poèmes de Jean de la Croix
Autrefois la poésie était chantée et organisée comme la musique avec une certaine arithmétique qui était connue et appréciée. En effet, une poésie est une chanson, les mots chantent. Il faut certes penser au sens, mais aussi écouter les mots résonner entre eux.
De la « Nuit obscure » de Jean de la Croix au « rayon de ténèbres »
La Nuit de Jean de la Croix est une expérience spécifique de la mystique chrétienne, irréductible à toute autre forme de mystique, malgré les tentatives de syncrétisme inter religieux.
Le non-savoir dans « Couplets du même, faits sur une extase de haute contemplation » de Jean de la Croix
Le dépassement de tout savoir humain dans l’expérience mystique est le thème de ce poème et constitue le refrain de ses huit couplets.
Gloire et glorification chez Jean de la Croix
La gloire de Dieu se définit comme la splendeur des manifestations divines, à laquelle on rend hommage. Dans la poésie de Jean de la Croix, la gloire divine rejaillit sur la création, sur les quatre éléments : la terre et ses innombrables variétés d’animaux et de plantes, l’eau et son innombrable diversité de poissons, l’air et sa grande diversité d’oiseaux, « et l’élément du feu qui concourt avec tous à les animer et les conserver. »
Petite pièce de vers de Jean de la Croix sur le dessin du Mont Carmel.
La montagne du Carmel est à la fois un lieu réel, symbolique et biblique. Le mont Carmel se trouve en Palestine, au-dessus du port d’Haïfa. C’est là qu’à la suite du prophète Elie se seraient installés dès le Moyen Age des ermites, avant la naissance de l’ordre des Carmes au XIIIème siècle, sous le signe d’Elie et le patronage de Marie.
Images baroques chez Jean de la Croix
Nous avons vu dans un article la notion platonicienne du nécessaire dépassement des apparences trompeuses et du détachement des biens illusoires de ce monde pour tendre vers un au-delà, où l’homme sera enfin pleinement lui-même. Ce sera la thématique centrale de l’œuvre de Calderon, en particulier « La Vie est un songe » et de toute la littérature de l’époque baroque.
La saveur dans Glose en style divin de Jean de la Croix, poème attribué
A travers ce poème, Jean de la Croix nous montre combien la beauté divine surpasse toutes les autres formes de beauté que perçoivent nos sens.
L’image de la caverne : néoplatonisme de Jean de la Croix ?
Revenant sur l'allégorie de la caverne de Platon, Martine Petrini-Poli montre, dans ce dernier article, l'inspiration de Jean de la Croix pour cette dernière.
L’image du feu dans Flamme d’amour vive de Jean de la Croix
Jean de la Croix s'inspire de la métaphore du feu, manifestation de l'Amour Divin, dans son poème Flamme d'amour vive. Explication de ce poème par Martine Petrini-Poli dans ce nouveau billet.
L’image de l’eau dans "Chant de l’âme" de Jean de la Croix
Dans ce nouveau billet Martine Petrini-Poli nous dévoile l’image de l’eau dans "Chant de l’âme" qui se réjouit de connaître Dieu par la foi de Jean de la Croix.
La poésie courtoise chez Jean de la Croix
Cette semaine Martine Petrini-Poli développe le thème de la poésie courtoise. A travers la métaphore du vol du faucon, l'amour courtois prend un sens plus spirituel chez Jean de la Croix.
La poésie pastorale : « Le Pastoureau » de Jean de la Croix
Aujourd'hui, Martine Petrini-Poli nous emmène au coeur même de la poésie pastorale.
Le jardin clos (hortus conclusus) dans le Cantique spirituel de Jean de la Croix
Partez à la découverte du sens symbolique de la nature au cœur même du Cantique spirituel.
Le symbolisme amoureux dans le Cantique spirituel de Jean de la Croix
Partez avec Martine Petrini-Poli, à la découverte du symbolisme amoureux dans le poème d'amour de Jean de la Croix.
La structure ternaire du Cantique spirituel et de la Nuit obscure: les trois étapes de la vie spirituelle
Dans cet article, Martine Petrini-Poli nous propose de partir, avec Jean de la Croix, à la suite du Cantique spirituel et de la Nuit obscure.
Du Cantique des Cantiques à la Nuit obscure de Jean de la Croix, la structure (II)
Seconde et dernière partie consacrée à l'inspiration de Jean de la Croix pour le Cantique des Cantiques.
Du Cantique des Cantiques à la Nuit obscure de Jean de la Croix, la structure (I/II)
Avec ce nouveau billet, Martine Petrini-Poli nous montre quelle inspiration a provoqué le Cantique des Cantiques chez Jean de la Croix.
Jean de la Croix dans l’Espagne du Siècle d’or
Aujourd’hui, nous partons en Espagne, sur les traces de Jean de la Croix, au XVIème siècle…
Les Écrits mystiques : à la découverte des oeuvres littéraires chrétiennes
Martine Petrini-Poli nous expose le contenu de son projet de blog sur les écrits mystiques…