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Le musée des Beaux-Arts de Dijon ne pleure plus…

Publié le : 10 Septembre 2020
Pour ce deuxième épisode, le blog « Echappé des réserves » vous invite à découvrir les péripéties du « Pleurant retenant ses larmes », du tombeau de Philippe le Hardi, sculpté au début du XVe siècle par Claus Sluter et son neveu Claus de Werve, Une belle aventure dont voici les rebondissements...

Cela faisait plus de deux siècles que la cité des ducs de Bourgogne pleurait la disparition de… l’un de ses pleurants !

C’est durant la période révolutionnaire que cette statuette d’albâtre de 42 cm de hauteur, partie d’un ensemble de 41 pièces qui orne le tombeau de Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi (1342-1404), avait été dérobée. Œuvre réalisée entre 1406 et 1410 par Claus Sluter et son neveu Claus de Werve, elle avait été transmise de génération en génération jusqu’à ses derniers détenteurs – une famille parisienne – qui comptaient la vendre aux enchères. C’était sans compter la détermination du ministère de la Culture qui, saisissant en dernière instance le Conseil d’Etat au terme de sept années de procédures judiciaires, réclamait la restitution de ce bien soustrait « au domaine public, inaliénable et imprescriptible », comme le précise le communiqué de presse triomphant que la rue de Valois a publié à l’été 2020.

Pleurant n°17 du tombeau de Philippe le Hardi, Albâtre, c. 1410, attribué à Claus de Werve, Dépôt de l'Etat (Ministère de la Culture), 2020 © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay

Cette statuette, administrativement dénommée « Pleurant 17 » ou plus élégamment « Pleurant retenant ses larmes », appartient au cortège funéraire figuré dans le soubassement du tombeau en arcatures du premier Valois devenu duc de Bourgogne ainsi que celui de son successeur Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière. Sur les 82 Pleurants, aux attitudes éloquentes de douleur et de regret, et sculptés en ronde-bosse, qui ornaient originellement les deux tombeaux ducaux dans la chapelle-nécropole de la chartreuse de Champnol, 79 sont aujourd’hui visibles au musée de Dijon. Les trois derniers étant tenus pour perdus.

La statuette, nettoyée au sein des réserves du musée des Beaux-Arts par une restauratrice spécialisée, a été présentée sous vitrine durant tout l’été 2020 à la salle des Tombeaux, avant de reprendre sa place sous les arcatures du tombeau de Philippe II.

Souvenons-nous qu’à l’occasion de la première phase de travaux de rénovation du musée des Beaux-Arts au printemps 2010, les Pleurants du tombeau de Jean sans Peur et de son épouse étaient devenus de fabuleux ambassadeurs du musée et de la Bourgogne. Les célèbres statuettes avaient en effet traversé les États-Unis, de New York à Los Angeles, en passant par Saint Louis, Dallas et Minneapolis, avant de faire une halte en Belgique et en Allemagne. Le périple s’était achevé à l’été 2013 à Paris, au musée de Cluny. Près de 800.000 visiteurs avaient ainsi pu admirer ces chefs d’œuvre de l’art médiéval.

Les Pleurants enfin réunis peuvent désormais sécher leurs larmes car l’échappé des réserves n’en est plus un !

Gautier Mornas

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COLIN Lise
COLIN Lise a écrit :
14/05/2021 16:25

je souhaiterais pouvoir béneficier de l'accès aux actualités bimensuelles de NARTHEX proposées , et vosu en remercie Lise COLIN-CASTEL ( 69 )

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
14/05/2021 19:01

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Jérôme Bouchet

Documentaliste dans une galerie à Paris après avoir été conservateur du patrimoine diocésain d’Annecy, Jérôme Bouchet poursuit la préparation de sa thèse d’Histoire de l’Art sur le sculpteur lyonnais Perrache à l’université Lumière Lyon 2. Il porte un intérêt particulier aux questions d’aménagement liturgique au XVIIIe siècle mais aussi à la question du second Renouveau de l’Art Sacré issu de la querelle d’Assy (1950).

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