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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Catherine de Sienne choisissant la Couronne d’épines

Publié le : 28 Avril 2020
Pour ce premier épisode, le blog « Echappé des réserves » vous emmène à Paray-le-Monial, afin de découvrir une œuvre que le musée du Hiéron vient tout juste d’acquérir. Voilà peut-être l’occasion de prévoir de se rendre un jour prochain en Bourgogne ? Vous y découvrirez la basilique de Paray-le-Monial, le musée du Hiéron et serez au plus près de sainte Marguerite-Marie Alacoque comme du Sacré-Cœur de Jésus.

Attribué à Francesco Soderini (1671-1739), Catherine de Sienne choisissant la couronne d’épines (vers 1720), huile sur toile – 79, 5 x 111 cm 

Catherine de Sienne choisissant la couronne d’épines fait partie des sujets rares que le musée du Hiéron, à Paray-le-Monial, affectionne particulièrement. Le tableau a été acquis récemment auprès de la galerie d’art Ratton-Ladrière. Il est attribué par Federico Berti - attribution confirmée par Sandro Bellesi - à l’artiste Francesco Soderini (1671-1739), petit maître florentin non représenté dans les collections publiques françaises.

Modèle féminin de sainteté, Catherine de Sienne renonce à une couronne d’or sertie de pierres précieuses en faveur de la couronne d’épines offerte par le Christ. La sainte mystique au corps souffrant bénéficiait d’une vénération particulière à Sienne, ville qui l’avait vue naître en 1347, où une chapelle lui était dédiée dans l’église San Domenico. Partiellement décorée en 1526 par Giovanni Antonio Bazzi dit Il Sodoma, la chapelle fit l’objet d’une attention nouvelle entre 1593 et 1596 lorsque le peintre siennois Francesco Vanni fut chargé de compléter le cycle.

Détails du tableau ATTRIBUÉ À FRANCESCO SODERINI (1671-1739), CATHERINE DE SIENNE CHOISISSANT LA COURONNE D’ÉPINES (VERS 1720)

À cette époque, l’artiste élabora des dessins relatant la vie de la sainte, gravés en 1597 par Pieter de Jode, anversois alors présent en Italie, en une suite de onze compositions juxtaposant systématiquement trois épisodes de la vie de la sainte. Inspirées de Raymond de Capoue, confesseur et hagiographe de Catherine, les estampes suivent la vocation de la mystique depuis l’âge de six ans où elle bénéficie d’une apparition du Christ jusqu’à sa décision de rejoindre les tertiaires dominicaines de Sienne connues pour leur assistance aux pauvres, aux malades et aux prisonniers. Elles accordent une large place aux récompenses que lui accorde le Christ pour cette vie de charité et s’achève avec la mort de la sainte à l’âge de 33 ans et la double vision de son transport au ciel. Francesco Vanni avait également peint pour le couvent San Girolamo de Sienne, une Sainte Catherine buvant le sang du Christ, pendant du tableau d’Alessandro Casolani, Catherine de Sienne choisissant la couronne d’épines, placé à proximité du maître autel de l’église, dont l’étude préparatoire est conservée au musée du Louvre.

GRAVURE DE LA VIE DE STE CATHERINE

En 1603, collaborant avec l’éditeur de Haarlem, Philippe Galle, le dominicain Michael Ophonius propose une version renouvelée de la Vie de sainte Catherine, désormais composée de trente-deux planches gravéesle sujet du choix de la couronne d’épines prend une place inédite et autonome. Sur la gravure, le Christ présente le diadème d’or et la couronne d’épines à la sainte, tandis que sur notre tableau, les deux couronnes sont disposées sur un plateau porté par un ange qui se glisse entre les deux protagonistes. Le Christ désigne sans ambiguité, la couronne d’épines sur laquelle Catherine a déjà posé la main, dans une belle gestuelle, de l’un à l’autre.

Dominique Dendraël
conservatrice du musée du Hiéron, Paray-le-Monial

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Jérôme Bouchet

Documentaliste dans une galerie à Paris après avoir été conservateur du patrimoine diocésain d’Annecy, Jérôme Bouchet poursuit la préparation de sa thèse d’Histoire de l’Art sur le sculpteur lyonnais Perrache à l’université Lumière Lyon 2. Il porte un intérêt particulier aux questions d’aménagement liturgique au XVIIIe siècle mais aussi à la question du second Renouveau de l’Art Sacré issu de la querelle d’Assy (1950).

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