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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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La joie parfaite

Publié le : 9 Mars 2018
C’est un choral traité plusieurs fois par Jean-Sébastien Bach qui nourrit notre méditation de ce jour : la mélodie de ce cantique est probablement née au 14ème siècle ; elle fait partie des recueils de chants dont Bach disposait et dans lequel il a puisé tant de chefs d’œuvres.

On trouve ce choral trois fois dans l’œuvre de Bach : deux fois dans la Passion selon Saint-Jean et une fois dans le recueil pour orgue intitulé « Petit Livre d’Orgue », petit par ses dimensions mais grand par son contenu et ses difficultés d’exécution.

Dans la Passion selon Saint-Jean, il est chanté une première fois juste après la scène du reniement de Saint-Pierre puis une seconde fois après la mort du Seigneur. Mais comme toujours avec Bach, nous sommes loin de l’anecdote. Le commentaire qu’il nous en propose pour l’orgue éclaire le sens véritable de sa prière et nous donne de la faire nôtre. Voici la version de ce choral telle qu’elle est chantée dans la Passion.

Le texte autant que le ton de ce choral nous invite à la contemplation désolée des souffrances du Christ. Il ne se contente pas de regard vers un évènement passé, il oriente nos pas sur le bon chemin, celui de la justice et du retour vers l’essentiel. C’est bien ce que le carême propose lors du temps pascal.

L’intérêt du commentaire pour l’orgue est que le compositeur accompagne la mélodie du cantique jouée à la partie supérieure – donc facile à reconnaître – de lignes mélodiques et de rythmes qui en révèlent le sens véritable.

Nous pouvons retenir trois éléments caractéristiques de ce commentaire de Bach :

1° Il s’agit bien d’un choral de la Passion : la mélodie elle-même du choral est faite de phrases à chaque fois descendantes, comme des chutes. L’harmonisation  est tissée de dissonances et de chromatismes qui sont des images sonores du mal et de la souffrance.

2° Un deuxième élément s’impose à tout auditeur attentif : la mélodie chantée à la voix supérieure est reprise dès le troisième temps à la basse : cela s’appelle un canon. Chez Bach, un canon dans un choral est lourd de sens. C’est à nous de le percevoir et de le faire nôtre : on peut entendre dans cette écriture canonique une image de l’obéissance du Christ à son Père comme la mélodie de basse obéit à celle du dessus. On peut aussi y entendre un appel à suivre l’exemple du Christ dans les évènements de nos vies.

3° De manière étonnante, on entend comme un rythme presque dansant dans ce choral. Les premiers mots du texte s’ouvrent sur le rappel des bienfaits que nous avons reçus – toi qui nous as faits bienheureux – éclairent l’ensemble de cette prière, nous invitent à méditer les mystères de la Passion, tout en étant déjà dans la lumière de Pâques. Est-il possible d’entendre dans ces rythmes dactyliques (deux brèves une longue) un écho de ce que nous lisions la semaine dernière dans le psaume 50 : «  rends-nous la joie d’être sauvés » ?

 

 

Christus, der uns selig macht,
kein Bös hat begangen,
ward für uns aus Mitternacht
Als ein Dieb gefangen,
geführt for gottlose Leut
und falschlich verklaget
verlacht verhönt und verspeist,
wie den die Schrift saget.

Christ qui nous a fait bienheureux
n’a commis aucun mal
pour nous en pleine nuit
a été pris comme un voleur,
conduit devant des gens impies
et faussement accusé,
moqué, couvert de honte,
selon les Ecritures.

Emmanuel Bellanger

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