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Le Récit du Pèlerin, autobiographie d’Ignace de Loyola : chapitre II

Publié le : 30 Juillet 2015
Le Chapitre II du Récit du Pèlerin est intitulé « Le chevalier de Dieu » et porte sur l’année 1522. Il est composé de deux chapitres « L’honneur de Notre-Dame » et « Les armes de Jésus-Christ ».

L’honneur de Notre-Dame

Ignace, après sa blessure au siège de Pampelune et sa convalescence au château de Loyola, quitte le domaine familial, monté sur une mule. Un de ses frères l’accompagne jusqu’à Onate, puis Ignace poursuit, seul, sa route sans ses deux serviteurs. « Chemin faisant, il lui arriva une aventure qu’il sera bon de rapporter pour que l’on comprenne comment Notre-Seigneur en agissait avec cette âme encore aveugle, bien qu’animée d’un grand désir de le servir selon toutes les lumières qu’elle pourrait avoir. » 

L’image du passage de l’aveuglement à la lumière vise à décrire l’itinéraire spirituel qu’entreprend Ignace. Ignace veut imiter les saints et faire de grandes pénitences, plus tenté par des exploits extérieurs que par la vie intérieure.

L’image du passage de l’aveuglement à la lumière vise à décrire l’itinéraire spirituel qu’entreprend Ignace. Ignace veut imiter les saints et faire de grandes pénitences, plus tenté par des exploits extérieurs que par la vie intérieure. Sur sa route, il rencontre un Maure, monté sur une mule comme lui. « Ils lièrent conversation et en vinrent à parler de Notre-Dame (…) Le Maure disait qu’il admettait bien que la Vierge ait conçu sans l’homme, mais qu’elle fût restée vierge dans son enfantement, il ne le pouvait croire. » Tous deux argumentent. « Le Pèlerin (tel est le titre qu’il se donne désormais) eut beau lui donner quantité de raisons, il ne put le faire changer d’avis. » Lorsque le Maure le quitte, Ignace se retrouve à la fois mécontent de lui-même et indigné contre le Maure, « car il estimait avoir mal agi en le laissant tenir de tels propos sur Notre-Dame. Il se croyait obligé d’en venger l’honneur. »  Il a bien envie de rattraper le Maure et de lui assener quelques coups de poignard, mais il lutte contre ce désir. Restant indécis, il laisse aller sa mule bride sur le cou jusqu’à une bifurcation, opérant une sorte de Jugement de Dieu, comme on le pratiquait au Moyen Age. Cependant, la mule suivit la grand-route et non le chemin du village emprunté par le Maure.

Près de Montserrat, Ignace s’achète quelques effets pour accomplir son pèlerinage à Jérusalem : de la toile de sac rêche, dont il fait faire un long vêtement jusqu’aux pieds, un bourdon, une calebasse, et une paire d’espadrilles. Il n’en chausse qu’une pour protéger son pied bandé.

Les armes de Jésus-Christ   

Ignace, à l’instar de Thérèse d’Avila, est épris de romans de chevalerie. « L’esprit rempli des histoires d’Amadis de Gaule », l’idée lui vint de les imiter. Il décide donc de faire une veillée d’armes, inspirée par le rituel cérémonial de l’investiture du chevalier, comme le relate le récit de l’adoubement du fils aîné d’Amadis de Gaule (1. IV, c.52).

Les quatre livres d’Amadis de Gaule, publié à Saragosse en 1508, Berkeley University Californie © Wikimedia Commons 

Il s’agit d’une veillée de prière nocturne, où le jeune homme doit se tenir à genoux jusqu’à épuisement de ses forces, debout pour se reposer, mais jamais assis. Cette veillée, unique dans une vie, préparait la consécration du futur chevalier au service de son suzerain. Elle était précédée d’une confession et suivie de la communion. La confession générale d’Ignace dure trois jours. Il abandonne ses habits à un pauvre pour « revêtir les armes du Christ ». Puis il entreprend sa veillée d’armes, le jour de l’Annonciation de mars 1522, devant l’autel de Notre-Dame de Montserrat. : « Il passa toute la nuit, tantôt à genoux, tantôt debout, et partit au point du jour pour ne pas être reconnu (…), car on lui aurait fait honneur. » Le sanctuaire de la Vierge de Montserrat est attenant au monastère bénédictin, situé à 720 m d’altitude dans le massif montagneux de Montserrat qui culmine à 1236 m. C’est un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés d’Espagne et de Catalogne, au nord-est de Barcelone.

Statue en bois de peuplier de la Vierge de Montserrat, de la fin du XIIe siècle. Assise sur un trône d’argent, elle tient, dans sa main, une sphère et, de l’autre, offre son fils © WIKIMEDIA COMMONS

VIERGE DE MONTSERRAT © Gregory Rohart

Ignace évite Barcelone et oblique vers un bourg appelé Manrèse : « Il voulait aussi noter certaines choses dans son livre qu’il gardait avec grand soin et emportait avec beaucoup de consolation. » C’est en partie de ce « journal de bord » que vont naître les Exercices spirituels.

Monastère bénédictin de Montserrat, Espagne © Flickr

Martine Petrini-Poli

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Martine Petrini-Poli

Martine Petrini-Poli, professeur de lettres (titulaire du CAPES et du Doctorat de 3ème cycle) en classes préparatoires HEC au Lycée de Chartreux et à l’Ecole des Avocats de Lyon (EDA), rédactrice à Espace prépas, Ellipses et Studyrama. Responsable de la Pastorale du Tourisme (PRTL 71).

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