Retour sur la Nuit Blanche à Saint-Eustache : Patricia de Solages « Keep it wild »
Publié le : 12 Octobre 2021
La presse l’anticipait, l’immense foule faisant la queue sous la pluie l’a confirmé, « Keep it wild » a été l’un des grands évènements de cette nuit du samedi 2 octobre 2021.
Cette performance artistique, créée spécialement pour la Nuit Blanche à Saint-Eustache, avait été retenue par le Collège visuel de cette église, car elle était en lien avec la première Biennale sociale et environnementale : Photoclimat de Paris (2021) qui réunit en dix lieux plus d’une trentaine de photographes de notoriété internationale engagés aux côtés d’acteurs majeurs de la cause écologique en France – ONG, associations, fondations – pour sensibiliser le public à l’urgence de la question climatique.
Astrig Siranossian au violoncelle
Ici point de photos à l’instar de celles de Nicolas Henry ou de Leila Alaoui sur les grilles extérieures des vitraux de Saint-Eustache et de Saint-Merry, mais, dans un univers de fonds océaniques, une alliance subtile et magique entre le chant des baleines, le duo formé par une violoncelliste et un organiste, et les hologrammes marins qui couraient du pavage au sommet du grand orgue.
Une œuvre sonore et visuelle parfaitement adaptée à l’architecture du bâtiment, dont la voûte culmine à 33 m. De l’émotion pure durant 40 minutes.
Une interprétation, profonde et virtuose, totalement accordée entre Baptiste Florien Marle-Ouvrard, co-titulaire de l’orgue de Saint-Eustache, et Astrig Siranossian violoncelliste. Des instruments d’exception.
« Le spectateur sera submergé dans une ambiance sonore et visuelle, des chants de baleines, des hologrammes, et des projections, auxquels répondront l‘orgue et le violoncelle. L’ensemble de l’installation invite le visiteur à voyager. L’église devient le cœur de l’océan. Nous sommes transportés dans cet espace féerique de mouvement et de vie, et en même temps, la musique interprétée par Astrig Siranossian au violoncelle et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard à l’orgue, nous emmène dans un voyage intérieur : Qui sommes-nous face à cette immensité ? Comment vivons-nous en symbiose avec la nature ? Notre être spirituel est sollicité. J’ai l’espoir que cet événement, conçu comme une communion avec la nature, contribue à la sensibilisation du public quant à notre impact sur l’océan. » écrivait Patricia de Solages.
Co-commissaire, cette photographe franco-mexicaine, plasticienne, met en œuvre depuis dix ans des projets artistiques dont le thème transversal est l’eau dans la nature et le réchauffement climatique.
On peut aussi admirer l’art de la photo qu’elle a développé par des impressions sur des couvertures de survie, « Keep it wild ».
Proposée par la co-commissaire et chargée de l’art contemporain à Saint-Eustache, Françoise Paviot (ndlr : également auteur du blog photo de Narthex) cette œuvre déployée lors de la Nuit Blanche 2021 s’inscrivait dans le souci de protection de la nature et de l’environnement, souvent exprimée par le Pape François, traduit localement par le circuit des églises vertes, et dans Photoclimat : « Alors pendant quelques heures, l’orgue, le violoncelle, les images vont s’unir au chant des cétacés pour nous donner le désir, chacun à notre façon, de maintenir ce lien qui nous lie à notre environnement et à la création » écrivait-elle.
Cette soirée profonde et belle, son succès ont répondu à leur attente.
Prolonger le plaisir en écoutant une séquence musicale de la soirée, avec l’émergence progressive de l’Ave Maria de Gounod, mêlé au chant des baleines.
Michel Micheau
Jean Deuzèmes
Création : Patricia de Solages www.patriciadesolages.com
Composition sonore :
Violoncelle et voix : Astrig Siranossian
Orgue : Baptiste Florien Marle-Ouvrard
Chant des baleines, enregistrées par Pierre Lavagne de Castellan
Composition visuelle et Hologrammes : COSMO AV
Astrig Siranossian et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard