Jour 19 : les crèches d'artistes contemporains

Publié le : 19 Décembre 2018

Pour notre calendrier de l'Avent 2018, nous avons demandé à nos blogueurs ce que leur inspirait ce temps si particulier de l'année. Chacun l'a exprimé à travers une oeuvre de la thématique traitée habituellement sur son blog (Cinéma, photographie, écrits mystiques, musique, art contemporain, objets d'art ou encore art des chrétiens d'Orient). L'oeuvre d'aujourd'hui vous est présentée par Paul-Louis Rinuy, auteur du blog "En flânant, en regardant".

RAPHAËL DE VILLERS, ARRIVER LÀ, UNE PROMESSE - ÉGLISE DE LA MADELEINE, PARIS, 2017

L'an dernier, deux crèches contemporaines, en deux églises parisiennes, m’avaient arrêté par la simplicité, la force, de leur évidence plastique. Elles nous rappellent que nous ne fêtons pas le 25 décembre l’anniversaire de Jésus, ce qui n’aurait guère d’intérêt depuis plus de deux mille ans, mais la venue du Christ en notre monde, aujourd’hui et maintenant. Et cet avènement du Christ, dans des formes multiples et toujours inattendues, s’il n’était pas hier destiné aux seuls juifs, ne touche pas davantage aujourd’hui les seuls chrétiens mais le monde entier dans son universalité réelle.

En 2017, la crèche de Raphael de Villers, à la Madeleine (Paris 8e), proposait, dans cette église néoclassique à l’architecture imposante et solennelle, un étonnant assemblage d’éléments disparates de notre monde actuel, dans son bazar et sa violence. Peu spectaculaire et esthétique, ce bric à brac compose une installation précaire protégeant mal Marie, Joseph et Jésus, sous forme de santons repris des années 1960. Dans ces figures bibliques transparaissent les réfugiés d’hier, et d’aujourd’hui surtout, promis au dénuement le plus strict et condamnés à un abri de fortune.

Même en lisant la Bible nous savons, en vérité, si peu de choses assurées sur Jésus: nous ne connaissons ni la date exacte de la naissance, ni les circonstances précises de sa conception ou de sa venue au monde à part l’errance de Marie et Joseph et l’hospitalité fragile d’une mangeoire. Nous ne savons pas davantage si les mages venus adorer le nouveau-né étaient biens rois, s’ils étaient trois, et moins encore s’ils s’appelaient Gaspard, Melchior et Balthazar. A la fragilité de notre savoir fait écho le caractère hétéroclite de cette crèche, qui pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponse savante. A chacun de comprendre avec son cœur !

Paul-Louis Rinuy

En savoir plus en lisant l'article intégral sur le blog "En flânant, en regardant" en cliquant ici.

La crèche 2018 de l'église de la Madeleine a été réalisée par les femmes accueillies par l’association Arc en Ciel d’Ozanam Madeleine. A visiter durant toute la période de Noël !

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