Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

La Semaine Sainte en Espagne, un évènement religieux hors du commun

Publié le : 25 Mars 2018
Chaque année, au moment de la Semaine Sainte, des milliers d’espagnols défilent autour d’ensembles de figures sculptées, rappelant les épisodes de la Passion du Christ.

Cofrades costaleros de Real y Muy Ilustre Cofradía de Nuestro Padre Jesús Nazareno à la fin de la procession du Vendredi Saint ( Murcie, 2015) © Nathalie Cerezales

Les processions sont l’un des évènements religieux les plus importants du pays et sont aujourd’hui également des évènements touristiques majeurs. Si l’une des plus célèbres manifestations est, sans conteste, la Semaine Sainte de Séville, des centaines de villes et de villages espagnols vivent au rythme des célébrations. De jour comme de nuit, notamment pendant les jeudi et vendredi saints, le temps s’arrête et laisse place à la mise en œuvre d’une tradition issue à l’origine du théâtre religieux et qui s’enracine depuis l’époque de la Contreréforme.

Ce sont des confréries pénitentielles, réunissant des laïcs et souvent pluricentenaires, qui organisent ces processions et accompagnent les cortèges. Chaque confrérie est créée sous une advocation particulière, liée à une image, patronne de la cofradía (confrérie). On retrouve d’ailleurs dans plusieurs points du pays des confréries portant le même nom, comme par exemple celles de la Vera Cruz (de la vraie croix) ou encore celles de Nuestro Padre Jesus Nazareno (Notre Père Jésus Nazaréen).

Chaque confrérie est reconnaissable par les couleurs des vêtements des cofrades (membres). Ainsi par exemple, ceux de la confrérie de Nuestro Padre Jesus Nazareno sont violets. Au jour et à l’heure de leur procession, les membres des confréries portent alors le même habit, qui va de la tunique au costume plus élaboré. Parfois les cofrades sont couverts de la tête aux pieds. Dans certaines villes, ils portent des capirotes, sorte de chapeaux ou de cagoules pouvant couvrir le visage, comme notamment dans les processions de la région de Castilla y León dans le Nord-Ouest de l’Espagne. Ces capirotes, qui à l’origine devaient gommer les différences de rangs sociaux entre les membres d’une même confrérie, donnent un caractère solennel à l’ensemble.

      

Cofrade de la Hermandad Universitaria del Santo Cristo de la Luz (Valladolid-Semaine Sainte 2014) © Nathalie Cerezales

Au son des tambours et des orchestres, sur un parcours préétabli bordé de fidèles et de touristes venus admirer le spectacle, des confrères de tout âge, des enfants aux adultes, accompagnent des images, qui doivent rappeler et faire vivre à tous ceux qui les contemplent les étapes de la Passion. Ces ensembles de figures sculptées, appelés Pasos, sont présentés sur des socles et décorés de fleurs, le tout pesant parfois plusieurs centaines de kilogrammes. Ils sont portés au son des tambours par des cofrades costaleros (confrères porteurs), qui le conçoivent comme un honneur. Le rythme est lent tant la charge est lourde et les arrêts sont fréquents pour permettre aux porteurs de prendre quelques secondes de repos. C’est que si la tâche est ardue, la responsabilité est grande. Non seulement les images promenées sont des images de grande dévotion, pendant et hors de la Semaine Sainte, mais elles peuvent être également des œuvres d’art, appartenant au patrimoine culturel national.

Les confréries dès leur création chargent les plus grands sculpteurs de créer les différentes images qui composent les scènes devant remémorer au fidèle la Passion de Jésus Christ. Ainsi les modèles iconographiques des Pasos, s’ils n’en sont pas issus, empruntent au siècle d’or espagnol et au baroque. Il en résulte des œuvres en bois polychrome, dont le réalisme et l’intensité doivent permettre aux fidèles de comprendre instantanément le passage conté, de s’identifier et de ressentir la douleur des derniers moments de Jésus Christ.

Durant cette Semaine Sainte, il sera proposé de s’arrêter sur plusieurs Pasos. Ceux-ci ont pour particularité d’être conservés dans des musées le reste de l’année. Principale singularité dans le paysage muséal espagnol et européen, les œuvres sortent, une fois par an, afin d’accomplir le rituel religieux pour lequel ils ont été créés à l’origine.

 

Nathalie Cerezales

Mots-clés associés :
Ajouter un commentaire

Vous pouvez ajouter un commentaire en complétant le formulaire ci-dessous. Le format doit être plain text. Les commentaires sont modérés.

Question: 10 - 5 ?
Your answer:
Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter