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Histoire de la construction de Saint-Louis de Vincennes I : Du projet au gros oeuvre

Publié le : 29 Août 2012
La société La Française achète en 1908, sur la commune de Vincennes, un terrain de 1464 m², de forme irrégulière : un trapèze bordé par trois rues, et sur le quatrième côté par des immeubles d'habitation. La Française lance à la fin de 1912, pour le compte de l'archevêché de Paris, un concours pour la construction d'une église sur ce terrain.

Le cahier des charges établi par la Commission diocésaine d’Architecture est strictement utilitaire : sur le terrain disponible, l’architecte doit proposer une église pouvant asseoir les fidèles sur 600 m² et leur ménager une vision complète de l’autel ; pouvant abriter cérémonies et processions ; et dotée de locaux annexes, chapelles, sacristies, bureaux. Aucune indication n’est donnée quant au style et à la décoration, qui sont laissés à la créativité des architectes.

 

Les membres de la Commission diocésaine, sous la présidence de Mr Boutillier, sont des ingénieurs ou des architectes connus, mais pas nécessairement novateurs (comme Mr Magne qui a achevé le chantier du Sacré-Cœur de Montmartre). Ils forment le jury du concours, qui se réunit le 13 décembre 1912 et décerne, à l’unanimité moins une voix, le premier prix au projet des architectes Jacques Droz et Joseph Marrast, parmi les dix projets examinés.

 

Droz et Marrast sont à l’époque de jeunes architectes – ils viennent d’avoir trente ans – sans aucune expérience de construction réelle : c’est en fait leur premier chantier.

 

C’est néanmoins leur projet qui est primé.

 

Et pourtant il fait appel à une conception très innovante. Droz et Marrast ne proposent pas, comme c’était le cas à cette époque, de refaire du gothique ou du roman,- en fait du « faux » gothique ou du « faux » roman, mais s’inspirent au contraire de l’architecture byzantine ou syriaque.
Ils font en outre appel à une technique encore balbutiante : l’essentiel de la structure est en effet porté par deux paires d’arcs qui se coupent à angle droit, délimitant un plan en croix grecque, et qui portent une lanterne centrée à leur croisée. Seul le béton armé permet d’atteindre une telle portée pour ces arcs – une vingtaine de mètres – et donc de ménager pour les fidèles un espace où aucun pilier n’arrête le regard. Et le béton armé n’en est alors qu’à ses premières réalisations.

 

Rétrospectivement, on peut s’étonner du choix, par ce jury, a priori, plutôt « conservateur », d’un projet très novateur, mené avec des techniques très nouvelles et peu éprouvées, et confié à de jeunes architectes sans expérience ni références. N’est-ce pas un hommage à la qualité de leur projet ?

 

NEF AVEC LE CROISEMENT DES GRANDS ARCS



La forme de l’église, dont le plan est presque carré, a-t-il incité les architectes à proposer un autel centré, sis au-dessous de la lanterne ? Aucune trace de plan de cette sorte n’a été retrouvé, ni aucun échange entre les architectes et le maître d’ouvrage, mais des témoignages de critiques d’art de l’époque – en particulier le père Régamey – laissent entendre que cette solution avait été envisagée. Situer l’autel au centre, au point focal de l’édifice et au milieu des fidèles, avait déjà été tenté, comme à Saint-Pierre de Rome, ou à Sainte-Croix de Quimperlé. Si ce fut le cas pour Saint-Louis de Vincennes, il semble néanmoins que le maître d’ouvrage s’y opposa.

 

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 Saint-Louis de Vincennes de la rue Fays. Photo : Michèle Gabriel
http://michele-gabriel.chez-alice.fr : "le site aux Mille Surprises : Orgues, églises, Liturgie, ect..."

Ce qui est certain, c’est que, dès 1913 des discussions s’élèvent entre l’archevêché et les architectes, car la commission demande des modifications aux plans initiaux pour répondre aux besoins manifestés dans le cahier des charges et, de plus, le budget dépasse la somme primitivement prévue. Les relations se tendent même au point que l’archevêché envisage de dénoncer le contrat des architectes.
Des arbitrages sont heureusement effectués pour réduire la dépense, simplifier le projet, remplacer la brique des murs par de la meulière, ou reporter à plus tard certains travaux. Et le projet peut enfin démarrer.

 

Les travaux de terrassement sont entrepris dès juillet 1914. Ainsi que l’édification des premières structures. Les fondations des grands arcs – à 4 mètres de profondeur – sont coulées, et les échafaudages des arcs s’élèvent, quand la guerre entraîne au début de 1916 l’interruption des travaux.

 

Ils ne reprennent qu’en 1920. Droz et Marrast modifient encore leurs plans, et optent pour un style plus épuré à la fois pour le porche principal, les ouvertures des murs Nord, Ouest et Sud, et le profil du clocher.

 

ÉLÉVATION DE LA FAÇADE OUEST ET DU PORCHE : 1ère et 2ème VERSIONS

 

A la fin de 1920, l’essentiel du gros œuvre est terminé, et les architectes entreprennent la réflexion sur la décoration de l’église dès le début de 1921.

 

Paul Guillaumat, 29 Août 2012
 

 

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« L’Association pour la mise en valeur de l'église Saint-Louis de Vincennes et Saint-Mandé » porte conjointement le projet de restauration de l'église Saint-Louis et le projet de construction de l'orgue en liaison avec la paroisse et le Diocèse de Créteil, propriétaire de l'édifice. A cet égard, une équipe de trois personnes formera le noyau des contributeurs au blog : Paul Guillaumat pour ce qui concerne l'église, son histoire et sa restauration ; Claude de Martel, Président de l'Association, pour ce qui concerne l'ingénierie des projets et leur portage associatif et François Mazouër pour le projet d'orgue et la vie culturelle associée.

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