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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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L'univers de Lucas Cranach exposé au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Belgique)

Publié le : 27 Octobre 2010
Depuis le 20 octobre dernier et jusqu'au 23 janvier 2011, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Belgique) expose plus d'une centaine d'oeuvres de Lucas Cranach, artiste de la Renaissance en Europe du Nord, qui sont mises en relation avec celles de ses contemporains.

Lucas Cranach (1472-1553) dit l’Ancien, pour le différencier de son fils Cranach le Jeune (1515-1586) également peintre, est l’un des artistes les plus fameux de la Renaissance en Europe du Nord. Peintre allemand à la jonction entre deux époques, la fin du Moyen Age et la Renaissance dans le nord de l’Europe, il est avec son contemporain Albrecht Dürer (1471-1528) l’une des figures artistiques majeures du XVIème siècle.

L’exposition que lui consacre le Palais des Beaux-arts de Bruxelles est la première du genre dans les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Pourtant Lucas Cranach est en contact avec les Flandres dès 1508, lors d’un voyage qui lui permit d’apprécier les avancées des techniques artistiques des régions du Nord.

 

Lucas Cranach, La Crucifixion (La Crucifixion des Écossais) vers 1500, Tilleul, 58,5 x 45 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum (c) Gemäldegalerie

Peintre de la cour des princes électeurs de Saxe, à Wittenberg, pendant près de 50 ans, l’artiste connut par ailleurs personnellement quelques-unes des figures majeures de cette époque mouvementée, comme Charles Quint, Marguerite d’Autriche ou encore Martin Luther avec lequel il se nouera d’amitié. L’afflux de commandes lui permettra de posséder un grand atelier à Wittenberg, dont la fabuleuse productivité contribua grandement à son succès.

Une des particularités de Cranach, expliquée remarquablement par le récent article de Jérôme Cottin : Lucas Cranach et le Protestantisme1, est qu’il continue à exécuter de nombreux tableaux pour l’Eglise romaine malgré le fait qu’il se soit converti aux idées du Protestantisme lors de la Réforme. Sa peinture religieuse se partage ainsi entre des sujets liés à la Réforme et d’autres strictement catholiques.

 

  
Quinten Matsys, Diptych with Christ and the Virgin Mary, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen © Lukas - Art in Flanders vzw

L’exposition de Bruxelles propose un parcours thématique en quatre grandes sections qui permettent de rassembler une cinquantaine de tableaux du maître allemand ainsi que ses dessins les plus remarquables et une quarantaine de gravures. La première section de l’exposition s’ouvre par les créations de Cranach réalisées à Vienne autour de 1500. Les œuvres de cette période dialoguent avec les gravures sur bois du grand maître Albrecht Dürer, tandis qu’une sélection d’œuvres d’Albrecht Altdorfer et de Jörg Breu illustre le rôle capital joué par Cranach dans le développement de « l’école du Danube ».

Le parcours de l’exposition se poursuit avec la période qui suit l’entrée en fonction du peintre, en 1505, à la cour des princes électeurs de Saxe. Parmi les premières œuvres créées à Wittenberg se distinguent une série de gravures sur bois impressionnantes tant par la technique que par les thèmes traités et qui dénotent l’émulation de l’artiste avec Hans Burgkmair et, à nouveau, Dürer. Cette partie de l’exposition se penche également sur la rencontre de Cranach avec l’art des Pays-Bas et d’Italie, en l’illustrant entre autres d’œuvres de Quentin Metsys, Barend van Orley et Francesco Francia. Diverses représentations de l’héroïne et parangon de vertu Lucrèce mettent particulièrement en évidence ces multiples influences.

Albrecht Dürer, The Melancholy, 1514, Colmar, musée d'Unterlinden
© Colmar, musée d'Unterlinden

La troisième section est consacrée aux nus féminins peints par Cranach. En effet, le peintre était un « amoureux » de la gent féminine et l’a représenté de façon très originale en mêlant dans ses peintures érotisme et moralité didactique. Ces représentations ont eu un véritable succès et fondent encore aujourd’hui la célébrité de Cranach. Dans cette section thématique, les œuvres sont mises en relation avec celles de Jacopo de’Barbari, Lucas de Leyde, Dürer et d’autres composant le cadre de référence des interprétations de l’artiste allemand, originales tant dans le fond que dans la forme.

 

Lucas Cranach the Elder, Apollo and Diana, c. 1530, Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België © Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België, Bruxelles
(c) Speltdoorn

La dernière partie de l’exposition, traite d’une période, celle de la Réforme, dont notre imagerie est fortement tributaire des tableaux de Cranach. Portraiturant tour à tour Luther, ses partisans et ses détracteurs, le peintre a servi les deux camps confessionnels ; de la même manière sont mis en parallèle les nouveaux tableaux didactiques, illustrant les dogmes protestants, de Cranach et des commandes émanant de membres de l’ancienne Église, traitant de sujets conventionnels. C’est aussi à cette époque que se répandent les thèmes iconographiques du pouvoir des femmes (Weibermacht), dont certains seront pour la première fois transposés en peinture par Cranach.

L’exposition permet d’admirer outre les tableaux les plus connus de Lucas Cranach tel que la Crucifixion de Vienne peinte en 1500, des œuvres moins connues notamment le tryptique du duc George le Barbu daté de 1534.

Lucas Cranach l'Ancien, le triptyque du duc Georges le Barbu, 1534, Hochstift Meißen
© Hochstift Meißen

Ce sont plus de 50 collections publiques et privées qui ont accepté de prêter leurs œuvres parmi lesquelles : les Musées royaux des Beaux-Arts et la Bibliothèque royale de Bruxelles, le Koninklijk Museum voor Schone Kunsten d’Anvers, le Szépmüvészeti Múzeum de Budapest, la Gemäldegalerie de Berlin, le Kupferstichkabinett de Berlin, la Gemäldegalerie de Dresde, l’Alte Pinakothek de Munich, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, le Louvre de Paris, le British Museum de Londres, le Metropolitan Museum de New York, la National Gallery de Washington, le Rijksmuseum d’Amsterdam, la Mauritshuis de La Haye, la Národní Galerie de Prague, le Muzeum Narodowe de Varsovie et le Statens Museum for Kunst de Copenhague.

Commissaire : Guido Messling
En collaboration avec : Vlaamse Kunstcollectie, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Museum of Fine Arts Budapest, Bibliothèque royale de Belgique, La Maison d’Érasme

Notes :

1. Jérôme Cottin, Lucas Cranach et le Protestantisme, in Arts Sacrés n°7, septembre-octobre, Dijon, 2010, p 28-35. 

 

Informations pratiques

Adresse
Palais des Beaux-Arts
Rue Royale 10
1000 Bruxelles

Dates
20.10.2010 > 23.01.2011

Heures d’ouverture
De mardi à dimanche, 10:00 > 18:00
Jeudi, 10:00 > 21:00
Fermé le lundi

Tickets
€ 10,00 : prix plein
€ 8,00 : +60 ans / groupes / -26 ans
€ 5,00 : demandeurs d'emploi / écoles
€ 9,00 : MYBOZAR
Accès libre : -12
Réductions sur www.bozar.be

BOZAR info & tickets
+32 2 507 82 00 – info@bozar.be - www.bozar.be

Audioguides
Pour enfants (> 6 ans) – NEW !
Une dizaine d’œuvres ponctue le parcours des enfants, autant de stations permettant de contextualiser l’artiste, le style et l’époque.
€ 2,00

Pour adultes – NEW !
Peintures parlantes
Et comme bonus, des histoires inspirées d’œuvres de Cranach et racontées par des auteurs de renommée comme Stefan Hertmans, Lucienne Stassaert, Astrid Lampe, …
En collaboration avec : deBuren
€ 3,00

Visites guidées
Pour individuels
Dimanches – 13:30 EN | 15:00 NL | 15:30 FR
€ 4,00 - € 3,00 + prix du ticket expo

Pour les groupes
Visite en groupe sur demande
+32 (0)70 344 577 - groups@bozar.be

Catalogue L’Univers de Lucas Cranach (1472-1553)
Hardcover, 272 p., 32 x 24 cm
Edité séparément en 3 langues (FR) (NL) (DE)
Editeurs: Bozarbooks & Lannoo
Prix : € 55

Illustration des Unes de l'article : Petite vignette : Détail,  Lucas Cranach the Elder, Salome with the Head of Saint John the Baptist, oil on wood, 73,5 x 54 cm (Szépmuvészeti Múzeum, Budapest) © Szépmuvészeti ; grande vignette : Lucas Cranach l'Ancien, le triptyque du duc Georges le Barbu, 1534, Hochstift Meißen © Hochstift Meißen

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