Concert: Une création de Philippe Hersant clôture la Saison du 850e anniversaire de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

C’est une saison toute particulière qu’a proposé depuis un an Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris pour fêter les 850 ans de la Cathédrale.

La grande variété des programmes a permis d’explorer l’histoire de la musique en ce lieu, de la naissance de la polyphonie à la création contemporaine et de retrouver quelques grandes œuvres du répertoire : la Création de Haydn, la Vierge de Massenet, le Te Deum de Charpentier, le Requiem de Campra, la Messe Solennelle de Vierne, sans oublier la richesse des polyphonies de l’Ecole de Notre-Dame des XIIe et XIIIe siècles.

En pendant des Vêpres de la Vierge de Monteverdi qui avaient ouvert les festivités, c’est l’idée d’une création contemporaine qui a été retenue pour propulser la vie musicale de la cathédrale dans le XXIe siècle. La commande a ainsi été passée à Philippe Hersant, compositeur à la tête d’un catalogue riche de près d’une centaine de pièces.
Pour ce travail sur le rituel des vêpres, Philippe Hesrant a opté pour la traduction des psaumes de Lemaitre de Sacy et, chérissant de manière privilégiée les sonorités des instruments anciens, il a retenu celle des Sacqueboutiers, ensemble de cuivres anciens.

Il raconte ainsi la création de cette œuvre :

« Les Vêpres de la Vierge m’ont été commandées par Musique Sacrée à Notre Dame pour commémorer le Jubilé de Notre-Dame de Paris. J’ai suivi de près l’Office des Vêpres tel qu’il est célébré en la cathédrale : ainsi l’Ave Maris Stella et le Magnificat sont-ils chantés en latin, tandis que les autres textes bibliques (Psaumes et Cantique) sont chantés en français, dans la traduction de Lemaître de Sacy.

L’œuvre se subdivise en trois grandes parties d’égale longueur, toutes trois introduites par une toccata instrumentale :

I Toccata 1 (pour les deux orgues) et Invitatoire, Ave Maris Stella et Psaume 121
II Toccata 2 (pour les deux orgues et les deux cornets), Psaume 126 et Cantique de Saint Paul aux Ephésiens
III Toccata 3 pour les deux orgues et Magnificat

Les Vêpres sont écrites pour un grand effectif vocal (traité la plupart du temps en triple chœur), un chœur d’enfants, un baryton solo, l’orgue de tribune et l’orgue de chœur. J’y ai adjoint des cloches, qui résonnent dans le Cantique de Saint Paul, et surtout un ensemble de cuivres anciens (deux cornets et trois sacqueboutes), manière pour moi de rendre hommage aux Vêpres de Monteverdi.

Ce n’est pas là la seule référence au passé puisque de nombreux thèmes grégoriens irriguent ces Vêpres : l’Ave Maris Stella, l’Ave Maria (sur lequel sont bâties les 3 toccatas) le Magnificat du 8 ème ton - tandis que le Psaume 121 s’inspire du O virgo splendens du Livre Vermeil de Montserrat. Les interventions des cuivres, avec leurs volutes, leurs fanfares et leurs jeux de réponse en
écho, évoquent quant à elles les musiques italiennes du 17ème siècle. Et les ritournelles que je leur ai confiées dans le Magnificat citent les Litanies de la Vierge Marie de Monteverdi et l’Ave dulcissima Maria de Gesualdo.

Durant la composition de ces Vêpres, mon livre de chevet aura été L’Annonciation italienne, une histoire de perspective de Daniel Arasse. L’historien d’art se propose de démontrer dans cet essai comment la perspective mathématique, en donnant l’illusion de la profondeur, a permis aux peintres de la Renaissance italienne de représenter au mieux le mystère de l’Annonciation. 

Pour figurer l’incarnation de la divinité dans le monde humain et présenter à l’auditeur cette profondeur de champ, il m’a semblé important de donner un rôle essentiel à l’espace - en tenant compte, bien entendu, des données acoustiques de la cathédrale, que j’ai longuement arpentée lors des répétitions générales de concerts auxquelles j’ai pu assister.

D’où les fréquents jeux de réponses entre les deux orgues, la traversée de la cathédrale, du porche jusqu’au chevet, par le chœur d’enfants dans l’ Ave Maris Stella. La pièce la plus caractéristique à cet égard est sans doute la 2ème toccata, qui fait se répondre trois sources sonores très éloignées dans l’espace : les deux orgues et les deux cornets, placés dans l’abside.

Et j’ai eu toujours présentes à l’esprit ces paroles de Saint Bernardin de Sienne : l’Incarnation, ce mystère absolu, est le moment où«l’Eternité vient dans le temps, l’Impalpable dans le tangible, l’Immensité dans la mesure...»

Philippe Hersant, avril 2013

Informations pratiques:

Places à 30€ et 15€ (placement libre dans la cathédrale).
En vente sur le site Internet Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris et à la cathédrale tous les jours de 9h30 à 17h30 et le soir du concert. Pas de vente par téléphone.
Site partenaire pour acheter des places: www.concertclassic.com

Autour de la création mondiale des Vêpres de la Vierge de Philippe Hersant
 

Enregistrement discographique pour le label de la Maîtrise Notre-Dame de Paris Sortie prévue pour le dernier trimestre 2014.

Table ronde : Jeudi 5 décembre - 20h 
Les Vêpres de la Vierge – de Monteverdi à Philippe Hersant – Genèse d’une création
Avec Philippe Hersant, compositeur, Lionel Sow, chef de choeur et directeur artistique de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, Vincent Warnier, organiste et musicologue.

Philippe Hersant fera revivre son itinéraire artistique et spirituel avant la création de ses Vêpres de la Vierge le 10 décembre à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris
Tarifs : 5€(plein), 3 €(réduit).
Gratuit pour les moins de 26 ans dans la limite des places disponibles le jour de l’événement

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