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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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L'orfèvrerie et l'autel (1)

Publié le : 28 Janvier 2012
Le haut lieu de l'église se trouve être l'autel, dont la symbolique est une des plus importantes au sein de l'édifice religieux. Mais qu'en est-il des objets qui l'ornent ?

Qu'est ce que l'autel ? 

"Le mot latin altare, qui signifie « autel », vient de la racine altus, qui veut dire « élevé ». Originellement, l’autel est le haut-lieu servant de point de jonction entre Dieu et le monde. [...] Table où les offrandes « passent » dans le domaine du sacré divin, l’autel participe à la sainteté de Dieu ; c’est pourquoi il n’est pas accessible à tous : les prêtres seuls, habituellement, peuvent s’en approcher (cf. Ex 29) avec des gestes de vénération, comme le baiser pratiqué dans la liturgie de la messe. Dans la nouvelle Alliance, le Christ est à la fois l’autel, comme Dieu, la victime et le prêtre, en tant qu’homme : « Quand il livre son corps sur la croix, chante la cinquième Préface pascale, tous les sacrifices de l’ancienne Alliance parviennent à leur achèvement ; et quand il s’offre pour notre salut, il est à lui seul l’autel, le prêtre et la victime. »

Lors de la consécration de l’autel, l’onction avec le saint chrême des cinq croix (une au centre et les autres aux quatre coins), et de toute la surface de la table, fait de cette pierre le symbole du Christ, que le Père a oint de l’Esprit Saint. L’encens que l’on fait fumer sur l’autel symbolise le sacrifice du Christ, qui s’est offert à son Père en odeur de suavité (Ep 5, 2), et aussi les prières des fidèles, inspirées par le Saint-Esprit. Les nappes posées sur l’autel manifestent qu’il est la table du repas eucharistique, où Dieu et l’homme communient, non plus dans le sang de victimes animales, mais dans le sang du Verbe incarné, mortet ressuscité. L’éclat des cierges qui entourent l’autel évoque le Christ « lumière des nations » (Lc 2, 32). Sous la table d’autel, on place, dans le sépulcre qui leur est préparé, les reliques des saints : c’est manifester l’unité du sacrifice de la Tête et de celui des membres du Corps mystique.

Dans nos églises, l’autel, où se renouvelle l’unique sacrifice de la nouvelle Alliance, est le centre de convergence de tout l’édifice." 

Extrait de la définition de l'autel du Dictionnaire de la Liturgie de Monseigneur Robert Le Gall © Editions CLD. Voir la définition complète 

 

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Dans cet édifice d'Airvaut, l'autel se trouve à ce niveau -->

 

 

 

 

 

 

  

 

Plan de l'abbatiale Saint-Pierre d'Airvault, XIIème-XIIIème siècle

 

Afin de montrer son importance, les artisans et artistes l'ont souvent mis en valeur d'une façon particulière :  ils eurent recours à des antependium, à la sculpture, aux matériaux précieux (comme l'autel de Bâle) ou bien encore à type d'orfèvrerie spécifique.

 

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 Autel de l'église d'Avenas ©Esby.

L'autel est mis en valeur de plusieurs manières, soit dans le domaine sculptural, cela est le cas ci-dessus ; cet autel est orné d'un Christ en majesté entouré de ses douze apôtres. Soit par l'ajout d'élément tel un antepedium, un retable, voir ci-dessous,ou par sa conception.

 

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Verdun Altar in Klosterneuburg Abbey, Klosterneuburg, Nicolas de Verdun

 


Cathédrale de Clermont-Ferrand, XIIIème siècle © C.D

Sur  l'image ci-dessus plusieurs éléments artistiques interviennent dans la mise en lumière de cette table de célébration. Le Maître-autel possède ici, une forme particulière dans la mesure où l'artiste a emprunté un élément du registre architectural, à savoir, les arcades brisées qui sont au nombre de six. Juste derrière l'autel se trouve un retable où sont abrités, sous des arcatures également brisées, six personnages en pied (les apôtres) et deux autres plus importants encadrant l'élément central. Juste au-dessus, se trouvent six candélabres avec leurs bougies. Un candélabre est le support des bougies. Enfin, se situe la tribune des reliques. Cet élément est une des nouveautés du XIIIème siècle ; on en retrouve un exemple à la Sainte Chapelle dans la chapelle haute.

 

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 Chapelle haute de la Sainte-Chapelle, 1242 - 1248, Paris © C.D 

Cette tribune avait pour principale fonction d'abriter des reliques. Au XIIIème siècle, dans le cas de la Sainte-Chapelle, voir ci-dessus, cette tribune était très importante puisqu'elle devait mettre en valeur les Saintes Reliques (issues de la Passion du Christ). Ici, cette tribune devait abriter la Sainte Couronne (Couronne d'épines) ainsi que d'autres reliques de la Passion du Christ et de la Vierge Marie.

Les Saintes Reliques ont été achetées par Saint Louis (Louis IX) aux empereurs de Constantinople où elles été conservées depuis le IVème siècle.

Bon à savoir : Aujourd'hui les Saintes Reliques sont conservées au Trésor de la Cathédrale Notre-Dame de Paris et sont visibles chaque premier vendredi du mois et chaque vendredi de Carême à 15h00. Le Vendredi Saint de 10h à 17h. Plus d'informations sous ce lien. 

 

L'autel est donc l'élément central  de l'église qui possède, de plus, une orfèvrerie particulière : les vases sacrés....

 

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Calice et patène, Musée diocésain de Bremer, Allemagne, vers 1400 © Jürgen Howaldt
 

Cécile Dufour

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Le 28 janvier 2012

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Cécile Dufour

Docteur en Histoire de l’art médiéval, ses travaux de recherche concernent l’orfèvrerie au service du culte et essentiellement les productions parisiennes de la fin du XIIème et du XIIIème siècle.

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