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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Chants de mer

Publié le : 11 Septembre 2017
Le festival Via aeterna qui se déroulera prochainement autour de la baie du Mont Saint-Michel propose un programme très varié : certes le titre suggère qu’il s’agit de musique religieuse dans son ensemble, mais cette notion doit être entendue dans un sens très large. Nous savons combien la nature est pour beaucoup d’entre nous un lieu de contemplation qui touche à ce que nous recélons de sacré aux tréfonds de nos cœurs. Deux compositeurs peu connus ouvrent nos oreilles aux mystères marins.

Hokusai, Sous la grande vague au large de la côte à Kanagawa, 1830-1832 © RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris) / Richard Lambert

Gustave Samazeuilh est né à Bordeaux en 1877 et mort à Paris en 1967, il y a donc 50 ans. Son œuvre est peu abondante mais d’une grande subtilité comme celle de nombreux compositeurs de cette époque en France. Citer les noms de quelques-uns de ses amis met en évidence la qualité de son travail, à la fois comme compositeur, comme pianiste très estimable et surtout comme critique musical avisé : Gabriel Fauré, Maurice Ravel ou Albert Roussel comptèrent au nombre de ses amis.

C’est au cours des années 1918/19 que Gustave Samazeuilh compose ses Chants de la mer pour piano. Des souvenirs de Claude Debussy parsèment cette musique comme celle de beaucoup de compositeurs de ce temps dans une écriture d’un grand raffinement. Si on écoute attentivement, on reste admiratif devant la façon dont le compositeur traite le clavier du piano comme un orchestre : on entend très clairement au cours de nombreuses pages le chant mis en évidence qu’orne discrètement mais de façon très présente un accompagnement arpégé sur tout le clavier, le tout soutenu par une partie de basse efficace. Tout cela au service d’harmonies chromatiques recherchées, une musique à goûter dans le calme et le silence. Ces Chants de la mer comportent trois parties :

Prélude,
Clair de lune au large,
Tempête et lever du jour sur les flots.

 

Guy Ropartz est un compositeur profondément breton, par ses origines, sa culture et toute son œuvre : né à Guingamp en 1864, il est mort à  Lanloup dans les Côtes d’Armor au sud de Paimpol en 1955. Même si sa carrière de musicien et de pédagogue l’a conduit à quitter sa chère Bretagne (il fut entre autre directeur du Conservatoire de Nancy puis de celui de Strasbourg) toute son œuvre est nourrie de la culture bretonne, de ses légendes et images de landes animées la nuit par les danses des korrigans, comme on l’entendra dans l’œuvre que je vous propose.

Prélude, Marine et Chansons forment une œuvre qui date de 1928, écrite pour une formation quelque peu originale : un trio à cordes (violon, alto et violoncelle) auquel se joignent une flûte et une harpe. Ici ce sont les couleurs d’une grande richesse qui sont exploitées dans les manières très diverses de combiner, de grouper ou d’opposer les instruments. La harpe joue principalement le rôle d’un liant pour harmoniser l’ensemble et  créer une sonorité homogène.
La troisième partie Chansons est caractéristique de l’œuvre de Ropartz : la musique danse sur des thèmes personnels mais de facture typiquement bretonne.

En cette période de reprise des activités habituelles, beaucoup d’entre nous ont la tête encore émerveillée des images de mer. Que ces musiques apportent à tous la part de beauté dont nous avons toujours besoin. La musique n’a-t-elle pas ce pouvoir miraculeux d’illumination ?

La musique me prend comme une mer :
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile…

                                     Charles Baudelaire, la Musique

 

Découvrez dans nos pages Agendas les informations sur le festival Via Aeterna en cliquant ici.

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Emmanuel Bellanger

Après des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et à l’Institut Grégorien, Emmanuel Bellanger a mené une carrière d’organiste comme titulaire de l’orgue de Saint Honoré d’Eylau à Paris, et d’enseignant à l’Institut Catholique de Paris : Institut de Musique Liturgique et Institut des Arts Sacrés (aujourd’hui ISTA) dont il fut successivement élu directeur. Ancien responsable du département de musique au SNPLS de la Conférence des évêques de France, il est actuellement directeur du comité de rédaction de Narthex. Il s’est toujours intéressé à la musique comme un lieu d’expérience sensible que chaque personne, qu’elle se considère comme musicienne ou non, est appelée à vivre.

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