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Le Récit du Pèlerin, autobiographie d’Ignace de Loyola : Chapitre IV Le pèlerin de Jérusalem (février 1523 - Carême 1524)

Publié le : 27 Août 2015
Nous pouvons dégager du chapitre 3 « Manrèse », cœur mystique du Récit du Pèlerin, des éléments de la spiritualité ignatienne : exaltation mystique qui peut suivre une lassitude dans l’oraison, difficulté à décrire son expérience mystique et désir d’écriture, discernement des esprits (divin et malin), recherche de confesseurs et d’entretiens spirituels, apprentissage de la docilité à l’Esprit-Saint, et surtout spiritualité fondée sur les sacrements et élan missionnaire. On est d’ailleurs frappé de la similitude d’expérience avec celle de Thérèse d’Avila.

Le chapitre suivant (IV), intitulé « Le pèlerin de Jérusalem », est constitué de six étapes. Il est, à la différence du précédent, centré sur l’action. Véritable récit d’aventures, il nous relate les péripéties du Pèlerin dans son périple vers Jérusalem.

1. Dispositions d’âme
« Le moment approchait où il avait pensé partir pour Jérusalem ». Il refuse, malgré l’insistance de ses proches, tout compagnon de voyage, car il veut pratiquer les trois vertus théologales : la Foi, l’Espérance et la Charité, qui ne se trouvent qu’en Dieu. Il séjourne vingt jours à Barcelone, avant de s’embarquer, n’emportant que la stricte nourriture nécessaire pour la traversée.

2. Sur les routes d’Italie
Une violente tempête pousse le navire de Barcelone à Gaète « en cinq jours et cinq nuits ». « Dans toute la région, on craignait la peste. Mais lui, sitôt débarqué, se mit en route pour Rome ». Sur sa route, il trouve les portes d’une ville fermées, mais parvient à se la faire ouvrir. Il y mendie pendant deux jours pour recouvrer des forces, puis « il reprit la route et atteignit Rome le dimanche des Rameaux ». Il est, en effet, réglementaire pour les pèlerins de Jérusalem, de recevoir la bénédiction du pape. « Après avoir reçu la bénédiction du pape Adrien VI, il partit pour Venise huit ou neuf jours après Pâques ». Torturé à l’idée d’emporter les ducats qu’on lui avait donnés pour le voyage, il les distribue « à de pauvres gens ». Il arrive à Chiogga. Il est doublé par des compagnons qui se sont joints à lui et qui veulent se faire délivrer à Padoue un certificat de bonne santé. « Ils le laissèrent en pleine campagne ». Le Christ lui apparaît alors et le réconforte. Il entre même à Padoue sans laisser passer.

3. Embarquement et traversée
Le pèlerin est le seul à ne pas être contrôlé par la police vénitienne. A Venise, il vit d’aumônes et dort sur la place Saint Marc. Un riche espagnol le présente au doge de Venise qui le fait embarquer sur le « navire des gouverneurs qui se rendaient à Chypre ». Il est atteint « par les fièvres » le jour de l’embarquement, mais monte tout de même à bord, où il est pris de mal de mer. Le navire atteint Chypre, puis les passagers gagnent par terre les Salines pour s’embarquer sur un autre navire. Le Christ lui apparaît souvent.

4. Le sacrement de Jérusalem
Tous les passagers « arrivèrent à Jaffa. Montés sur de petits ânes, selon l’usage, ils prirent la route de Jérusalem ». Ils se recueillent à la vue de la Ville Sainte et « le Pèlerin ressentit une grande consolation ». Cependant le Provincial du monastère du Mont Sion, à Jérusalem, refuse que le Pèlerin s’installe, comme il le désirait, dans ces Lieux-Saints, et il l’oblige à repartir dès le lendemain. Le Pèlerin s’incline devant ce qu’il discerne être la volonté de Dieu. Cependant, auparavant, il se rend, seul, sans guide, au Mont des Oliviers, et offre des « bakchichs » aux gardes pour pouvoir entrer. Il est ramené au couvent « manu militari » par un « chrétien de la ceinture », chrétien syrien au service du monastère.

Jean Porcellis, Navires dans la tempête près d’une côte rocheuse, 1614, Huile sur panneau, Musée de Stockolm

5. Le chemin du retour
Les pèlerins repartent donc le lendemain, et, arrivés à Chypre, se répartissent dans trois bateaux, dont deux vont sombrer en mer au cours d’une tempête. Le troisième, où s’est embarqué le Pèlerin, touche terre en Pouilles, par le froid et la neige. Il ne porte que « des chausses de grosse toile jusqu’aux genoux, des souliers, un pourpoint d’étoffe noire tout déchiré aux épaules et une pèlerine courte et râpée ». Il souffre du froid au point de s’emmailloter le ventre d’un tissu. Il arrive à Venise à la mi-janvier de l’année 1524. « Depuis Chypre, il était resté en mer tout le mois de novembre, de décembre et une partie de janvier ».

6. Nouvelle orientation
« Quid agendum ? » (Quoi faire ?), telle est la question que se pose alors le Pèlerin, puisque sa vocation n’est pas de rester dans les Lieux Saints. Il décide alors d’aller à Barcelone « pour y étudier quelque temps afin de pouvoir aider les âmes ». On note donc qu’en 1524, c’est le souci de l’apostolat qui le motive, mais il n’est pas encore question de fonder un ordre religieux. Il quitte Venise pour Gênes, en passant par Ferrare, et se retrouve sur les lieux des combats entre les Impériaux de Charles-Quint et les troupes de François Ier, en guerre pour la possession du duché de Milan. « Allant droit son chemin, il tomba sur un village incendié et détruit ». A plusieurs reprises, il est arrêté comme espion et conduit auprès du capitaine de l’armée locale. « Le Pèlerin eut comme une représentation du Christ emmené ». Soit, on le prend pour un fou, soit on l’invite à souper ! « Durant son voyage de Ferrare à Gênes, le Pèlerin eut encore d’autres aventures ». Il embarque, pour finir, « sur un navire qui allait à Barcelone ».

Martine Petrini-Poli

mlefoulon@gmail.com
mlefoulon@gmail.com a écrit :
16/01/2016 22:03

l'article m'a plu merci

Géraldine de Spéville
Géraldine de Spéville a écrit :
18/01/2016 10:21

Merci pour votre lecture! Belle découverte de Narthex, n'hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter!

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Martine Petrini-Poli

Martine Petrini-Poli, professeur de lettres (titulaire du CAPES et du Doctorat de 3ème cycle) en classes préparatoires HEC au Lycée de Chartreux et à l’Ecole des Avocats de Lyon (EDA), rédactrice à Espace prépas, Ellipses et Studyrama. Responsable de la Pastorale du Tourisme (PRTL 71).

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