La photographie : un œil pour voir le monde
Trouver des artistes désireux de participer à la Nuit des églises
Publié le : 29 Mai 2018Les artistes, qu'ils se consacrent à un art religieux ou non, qu'ils soient croyants ou non, sont souvent interpellés par le projet de La Nuit des églises. Quelles que soient nos croyances, une église est un lieu qui porte un poids spirituel, historique et social considérable. Personne n'est indifférent aux milliers de prières qui ont édifié et habité ces lieux et les artistes, de toutes provenances et obédiences, ne demandent qu'à investir de tels endroits.
A l'inverse, en tant que communautés chrétiennes qui habitent ces lieux nous sommes invités à nous laisser interroger par le regard que les artistes posent sur nos lieux de culte. En mars 2018, le cardinal Poupard fut invité à intervenir à Rome face aux artistes français à l'occasion du symposium sur "La diaconie de la beauté". Dans une très belle intervention, il reprit la lettre aux artistes de Jean-Paul II :
" L’art […] quand il est authentique, a une profonde affinité avec le monde de la foi, à tel point que, même lorsque la culture s’éloigne considérablement de l’Église, il continue à constituer une sorte de pont jeté vers l’expérience religieuse. Recherche de la beauté, l’art est par nature, c’est la conviction de Karol Wojtyla, car c’est sa propre expérience, une sorte d’appel au mystère. Même lorsqu’il scrute les plus obscures profondeurs de l’âme ou les plus bouleversants aspects du mal, l’artiste se fait en quelque sorte la voix de l’attente, souvent latente, mais universelle, d’une rédemption."
Jean-Paul II, Benoit XVI après lui, encore repris par le pape François cette année, invitent les artistes à investir cette quête transcendantale de la beauté, de l'amour et de la rédemption. Toujours dans une perspective théologique, ces papes successifs ont invité les artistes à créer des "oasis de beauté" au milieu de nos sociétés contemporaines. L'art peut devenir un lieu de respiration et de retour à Dieu dans notre quotidien souvent préoccupé et pressé.
"Dans l’enfermement de notre monde opaque, l’art opère comme une trouée de transcendance. La beauté nous ouvre un chemin pour déchiffrer le secret caché dans les profondeurs du cœur de l’homme, cette nostalgie d’une plénitude qu’aucune finitude ne saurait combler, au cœur de la réussite la mieux assurée. Le désir de beauté est en nous si profond, que l’œuvre d’art authentique révèle et réveille en nous comme une source cachée. Alors que l’homme moderne, encore tout étourdi de ses conquêtes scientifiques et de ses prouesses techniques, redécouvre sa fragilité, l’art peut le reconduire en son centre profond qu’est l’amour. « Que fais-tu du beau ? » demandait le poète Cyprian Norwid, ami de Chopin […]. Et de répondre, d’un trait : « Que sais-tu du beau ? Sa forme est l’amour ». Un de ses contemporains, l’écrivain français Ernest Hello répondait : « La beauté, c’est la forme que l’amour donne aux choses »." (Cardinal Poupard)
L’art et la prière nous entrainent, par des voies différentes et sans communes mesures, à vivre une expérience sensible de Dieu. L’église peut être le lieu de la réunion de ces deux expériences. Le choc esthétique, la rencontre de la beauté peuvent être l’électrochoc qui nous permettent de renouveler une prière devenue difficile et répétitive. Dans une vie appelée à être habitée de constantes reconversion, la beauté vient nous toucher dans notre intimité et nous ramener vers Dieu. Ce n’est pas innocemment que saint Augustin affirmait « Chanter c’est prier deux fois ! ». Dans cette forme de prière, la prière est à la fois dite et vécue. L’art vécu dans la prière nous ramène dans un cœur avec cœur avec Dieu.
Pour une personne qui ne connait pas la prière et qui n’a pas encore fait l’expérience de la rencontre avec Dieu, l’expérience artistique vécue dans un cadre ecclésial peut créer la rencontre avec cette Beauté, cet Amour et cette Rédemption qui s’incarnent en Dieu.
Ce pont entre l’expérience esthétique et la conversion personnelle est une des intuitions à l’origine de La Nuit des églises. Le visiteur est successivement invité à franchir le seuil d’une église, à vivre l’expérience personnelle de ce choc esthétique, et bien souvent La Nuit des églises peut se conclure par une dernière invitation à un temps de prière.
Il y a un vrai acte pastoral dans le fait d’encourager et de faciliter l’intervention des artistes dans nos églises. Notre expérience au sein du département Art sacré de la Conférence des évêques de France nous illustre quotidiennement qu’il existe une vraie attente des artistes pour que l’Eglise ouvre d’avantage ses portes à leurs interventions. Cette ouverture, c’est au niveau des communautés paroissiales qu’elle doit se créer et La Nuit des églises en est une excellente occasion. Plusieurs artistes nous ont contactés pour participer à La Nuit des églises et cherchent une paroisse pour les accueillir. Leurs offres sont variées : certains proposent d’illuminer vos églises à la bougie ou en vidéo-mapping, d’autres interprètent des chants sacrés, d’autres peignent, d’autres dansent…
Nous avons créé un groupe Facebook qui regroupe leurs propositions et que nous vous invitons à consulter. Vous y trouverez les coordonnées des artistes.
Groupe Facebook de mise en relation des artistes et des paroisses
