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Interview de Natasha St-Pier, marraine de l'édition 2022

Publié le : 3 Juin 2022
Natasha St Pier était présente à la soirée de lancement de La Nuit des églises le mardi 10 mai 2022. Elle nous a répondu à nos question sur le lien qu'elle entretient avec Thérèse de Lisieux et sa perception des églises qu'elle visite.

 

La Nuit des églises : en vous produisant presque exclusivement dans des églises ces derniers temps vous êtes quasiment devenue aujourd’hui une ambassadrice du patrimoine religieux en France. Pourquoi ce choix ? Qu’est ce que ça veut dire pour vous ?


Au début c’était un projet. Ce n’était pas un choix, on me l’a proposé pour l’album Thérèse, vivre d'Amour et j’ai fait une toute petite tournée dans les églises avant de retourner à ma vie habituelle… et ça m’a manqué !

J’ai donc choisi de revenir dans les églises et de continuer à y chanter Thérèse. Depuis des années je chante et je divertis les gens. Je me suis aperçue avec les textes de Thérèse que je pouvais continuer de divertir les gens mais avec un petit quelque chose en plus. Il y avait du sens dans tout ça et les gens repartaient chez eux avec plus que le cœur léger, avec une réflexion, un apaisement, parfois même une méditation.

Crédits : Marianne Boucret


Vous avez noué une véritable collaboration d’écriture avec Thérèse de Lisieux sur votre avant-dernier album. Vous l’avez découverte comment ?


J’ose maintenant le dire : je l’ai découverte par hasard, je ne la connaissais pas alors qu’elle est très connue au Canada. Il y avait même une statue de Thérèse chez ma marraine mais je ne savais pas que c’était elle. Quand on m’a proposé de faire ce projet, j’étais dans une réunion où j’entendais les chansons composées par Grégoire et on m’a dit « C’est Thérèse de Lisieux qui a écrit les textes ». Je ne la connaissais pas. Alors pour ne pas avoir l’air imbécile dans la réunion, j’ai répondu « Ah génial ! » et je me suis empressée de taper sur Google Thérèse de Lisieux.

J’aime visiter les lieux la nuit. C’est à chaque fois très intéressant de redécouvrir les églises autrement.

C’est comme ça que je l’ai connue, en lisant, en allant fouiller dans les archives du Carmel, et plus ça allait, plus je m’intéressais évidemment à Histoire d’une âme. J’ai lu plein d’ouvrages, notamment ses correspondances… et plus le temps passait plus je m’attachais à elle. J’aime bien la façon que vous avez eu de parler de « collaboration avec Thérèse de Lisieux » parce que c’est ça finalement et je n’avais pas mis le mot dessus. Merci.


Comment introduisez-vous ces chansons en concert ? Est-ce que vous parlez de la profondeur des textes ?  


Sur le spectacle Thérèse j’expliquais chaque texte, dans quel contexte elle l’avait écrit et pourquoi, cela permettait de raconter la vie de Thérèse. Mais je me suis aperçue que les gens, qu’ils soient croyants ou non croyants, avaient tous trouvé dans le spectacle ne serait-ce qu’une chanson, une seule phrase qui les touche particulièrement. C’est finalement ce qui fait la force des textes de Thérèse. Par leur apparente simplicité ils sont accessibles à tous et malgré tout ils vont chercher une réflexion d’une grande profondeur en chacun.

Comment voyez-vous La Nuit des églises ? Que captez-vous comme énergie ? Qu’est ce qui peut donner envie à chacun d’y participer ?


J’aime visiter les lieux la nuit. Dans les églises où nous allons, on fait tout un travail d’éclairage pour la mise en scène des spectacles. C’est à chaque fois très intéressant de redécouvrir les églises autrement. Souvent il y a des gens qui viennent me voir pour me dire « je ne suis pas particulièrement croyant mais là j’ai été très touché ». Je pense que ce qu’ils ont envie de dire c’est « je ne vais pas à l’église tous les dimanches mais j’ai une spiritualité et là je me suis senti transporté ». 

 En entrant dans les églises, on ressent une certaine énergie. On ne va pas voir un spectacle dans une église de la même manière que dans  une salle de spectacle...

En entrant dans les églises, qu’on soit croyant ou non, on ressent une certaine énergie. On ne va pas voir un spectacle dans une église de la même manière que dans une salle de spectacle. On n’écoute pas les textes de la même manière et je pense qu’on ne regardera pas non plus les différentes œuvres de la même manière que dans un musée classique. Finalement, peut-être que pendant La Nuit des églises, c’est sous un prétexte culturel qu’on va oser entrer mais c’est autre chose qui va nous toucher.


L’acoustique pour une chanteuse c’est une question extrêmement sensible. Que pensez-vous de celle des églises ?


Certaines églises nous proposent une acoustique de rêve où l’on a tout de suite une ampleur qui se dessine. D’autre vont avoir une réverbération qui peut aller jusqu’à 14 secondes. Les gens me voient bouger les lèvres mais doivent attendre pour m’entendre et cette résonnance de 14 secondes revient vers moi ! 
On a un ingénieur son extrêmement doué qui a un système particulier. Il s’occupe d’ailleurs de remettre en place une sonorisation à Notre-Dame de Paris. Il sait optimiser ce que l’église nous offre déjà et tamiser les défauts que l’église peut avoir. Toute seule je ne pourrais rien. On chante tous dans notre douche parce que ça sonne mieux avec cet écho, cette réverbération. Dans les églises c’est la même chose, on chante tous mieux !


A La Nuit des églises nous avons l’habitude de dire que nous avons tous une histoire avec une église et nous aimons bien demander aux gens de nous la raconter. J’ai envie de vous poser à vous aussi cette question : quelle est votre église, celle avec laquelle vous avez une histoire ?

j’ai eu la chance, parce que je chante maintenant beaucoup dans les églises, de voir plein d’endroits très jolis, très particuliers, de toutes petites chapelles avec une puissance incroyable de par leurs œuvres d’art et par ce qu’il s’y dégage.

C’est extrêmement difficile de répondre, il y en a trop ! Evidemment il y a l’église de mon enfance qui est au Canada dans mon tout petit village… elle n’a rien de spécial, mais c’est là que j’ai fait toutes mes classes, c’est l’église de St Hilaire. Et il y a l’église Saint-Jean de Montmartre où j’allais… Il y a aussi la Madeleine, qui m’a toujours fascinée quand je circulais autour alors que je n’y étais jamais entrée. J’ai pu y entrer pour chanter une fois et l’endroit m’a happée. J’ai ressenti quelque chose de très fort dans ce lieu… Et évidemment la basilique de Lisieux, je ne pourrais pas ne pas la citer ! C’est l’histoire de Thérèse à laquelle je suis profondément accrochée.
Et puis j’ai eu la chance, parce que je chante maintenant beaucoup dans les églises, de voir plein d’endroits très jolis, très particuliers, de toutes petites chapelles avec une puissance incroyable de par leurs œuvres d’art et par ce qu’il s’y dégage. J’ai des souvenirs d’une église sur les hauteurs de Lyon avec un triptyque incroyable, je suis restée assise devant pendant au moins une heure et demi. Il y a plusieurs églises qui m’ont attrapée en fait.

Quel est le projet qui vous porte actuellement ?


C’est toujours difficile de se projeter. J’ai eu beaucoup de mal à me détacher de Thérèse, je voulais continuer avec un autre projet d’une autre façon. Je l’ai fait avec l’album Croire où il y a un peu de Thérèse. Je me suis découvert en effet une passion commune avec elle, c’est Jeanne d’Arc. On prépare un album, il est presque terminé d’ailleurs, qui raconte l’histoire de Jeanne d’Arc vue par Thérèse, puisqu’elle avait écrit et joué une pièce de théâtre sur sa vie. Après j’espère pouvoir continuer à visiter les églises de France pour proposer l’histoire de Jeanne d’Arc selon la vision de Thérèse.

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