Hommage au pape François, rendons grâce pour son action d’évangélisation pendant douze ans, au cœur des grands défis de notre humanité.
Au cours de la fête de Saint Matthieu, le 21 septembre 1953, le jeune Jorge Mario Bergoglio, âgé de 17 ans a ressenti la miséricorde de Dieu, l’appelant à entrer dans une vie totalement consacrée à Dieu. Une fois élu évêque, Monseigneur Bergoglio a décidé de choisir en souvenir de cet événement, sa devise officielle qui provenait des Homélies du prêtre Saint Bède le Vénérable. Elle était tirée d’un commentaire relatif à l’épisode de la vocation de Saint Matthieu : « Vidit ergo lesus publicanum et quia miserando atque eligendo vidit, illi Sequere me » Jésus vit le publicain et comme il le regarda avec un sentiment d’amour, le choisit parce qu’il l’a pardonné et il lui dit : « Suis-moi ! »
Nous ne sommes alors, pas surpris de savoir que le tableau préféré du pape François était : La vocation selon Saint Matthieu (1600) de Caravage, toile conservée aujourd’hui dans l’église Saint Louis-des-Français à Rome. Le pape François aura la joie, par la suite, de recevoir la copie de ce tableau par un spécialiste de la reproduction des œuvres d’art : Stefano Lazzarie. Il représente Saint Matthieu appelé par le Christ à le suivre. Le doigt de Jésus est pointé sur l’apôtre-martyr, patron des agents de douane ce qui faisait dire au pape François qu’il se sentait comme Saint Matthieu : un pêcheur parmi les pêcheurs, choisit par le Seigneur. Il répétera cette comparaison, lorsqu’il acceptera son élection au pontificat.
Depuis sa consécration épiscopale, on trouve aussi dans l’écu bleu de son blason surmonté par les symboles de la dignité pontificale, (mitre placée entre les clés décussées d’or et d’argent et reliées par un cordon rouge), l’étoile qui dans la tradition héraldique symbolise la Vierge Marie, Mère du Christ et de l’Eglise. En plaçant dans son écu cette image, le pape François a voulu exprimer sa dévotion infinie à la Très Sainte Vierge. C’est pourquoi, nous commenterons plus avant dans de prochaines semaines, une icône mariale : « Salus populi Romani » (Sauvegarde du peuple romain) qui revêt une signification particulière dans la vie et dans l’itinéraire spirituel du pape. Le souverain pontife défunt repose désormais dans l’église Sainte Marie-Majeure. Il a souhaité être à côté de cette icône : « pour que les fidèles qui viennent là, viennent prier le Seigneur, vénérer la Vierge et non pas regarder la tombe d’un pape. »
Ce commentaire sur cette icône sera le début d’une grande série d’analyse dédiée à leur signification, à leur sens théologique profond, qui les différencient d’un tableau religieux ou d’une image pieuse, à leurs règles particulières aussi.
Ainsi, nous verrons que depuis le VII° siècles, elles sont en effet soumises à de sévères contraintes artistiques et que jusqu’à nos jours, ces codes sont perpétués par les iconographes, humbles témoins dans l’Eglise, de la splendeur de Dieu.
Nous parlerons pendant deux mois avec l’Œuvre d’Orient, des icônes qui seront présentées dans la Chapelle des Chrétiens d’Orient de la Cathédrale Notre Dame de Paris. Cette chapelle deviendra ainsi un haut lieu de méditation et de prière comme dans les traditions orthodoxes, byzantines ou catholiques, car les icônes sont des magnifiques instruments de l’Esprit Saint, au service de la prière.
Nous découvrirons :
- L’icône de Saint Marc pour Alexandrie par Véronique VIE.
- L’icône de Saint Ignace d’Antioche par Nahmat BADAWI à Alep (Syrie)
- L’icône de Saint André pour Constantinople par Isabelle DOUCAS.
- L’icône de Saint Jacques pour Jérusalem par Nayirie KEUTEKLIAN à Beyrouth (Liban)
- L’icône de Saints Addaï et Mari par le père Jean-Baptiste GARRIGOU
- L’icône de Saint Thomas pour l’Inde par Cécile FROMENT
- L’icône de Saint Frumence pour l’Ethiopie par Anne NICOLAS et Sonya BASMADJIAN
Puissent, ces icônes par leur présence silencieuse, nous inviter à regarder toujours plus vers Dieu, pour devenir un peu plus chaque jour, à son image !
Puissent, ces icônes vecteurs de spiritualité, élever l’âme de nos cardinaux et permettre au conclave de choisir un bon pape !
L’article de Chloé Tuboeuf Bizzotto opère un changement de tournant épistémologique en inaugurant un changement de référence dans notre manière de penser sur la face cachée des œuvres. Et puis une traversée sera à nouveau possible avec l’article de Sylvie Bethmont qui nous confrontera au cœur de l’Apocalypse à d’autres témoins contemporains en nous fournissant des nouveaux repères de réflexion.