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L’art de cour

Le début de la période qui nous concerne s'ouvre avec le "Style 1200". Vers le milieu du XIIIème siècle, un nouveau courant apparaît : le Style "Art de Cour".
Publié le 28 mai 2013

Quelques repères

 

Cet art de cour apparaît avec Louis IX, c’est-à-dire, entre 1225 – 1270. Il se développa, essentiellement, à partir de 1240 et connu son âge d’or vers 1260. Ce style va de pair avec un progrès au sein même de la production : la « laïcisation » de l’art. En effet, jusqu’alors, c’est le moine-orfèvre qui se chargeait de la conception des objets précieux, comme cela fut ultérieurement décrit. Avec le règne de Louis IX, les orfèvres sont de plus en plus issus des laïcs. Vers 1268, les statuts sont édités, ce qui leur confère une réelle reconnaissance.

 

Couronne de Saint-Louis, XIIIème siècle, Paris © C.D

Ce style se localise uniquement à Paris. Et ce, pour une seul raison : le roi et sa cour, en sont les instigateurs.

 

Une définition

 

La détermination du courant de « l’art de la cour » est une dimension floue dans la mesure où elle détermine deux concepts : celui d’œuvres financées par la cour qui se composent de courtisans et de la famille royale et celui d’un mouvement artistique. Ou comme le précise B. Kurmann-Schwarz , un objet peut avoir la définition d’objet représentatif de « l’art de la cour » à partir du moment où il servait pour un cérémonial de cour. 

 

Une histoire de commanditaires

 

Au XIIIème siècle, il existait trois types de commanditaires : le clergé, le roi, la cour et la noblesse. La cour eu tendance à imiter les goûts du clergé et surtout ceux du roi. L’intervention du mécénat de la cour au sein de la production a eu pour conséquence un raffinement au sein des objets. Ceci correspond à « l’art de cour ». A cette cour, s’ajouta les seigneurs dont l’introduction des blasons se retrouvaient au sein de pièces plutôt laïques. Les commandes du roi et de son entourage avaient permis la diffusion du style parisien.

 

Saint Louis, détail d’une enluminure tirée de la Bible de Saint Louis, XIIIème siècle

 

Cette démocratisation de la production est en étroite corrélation avec une évolution au sein de la clientèle. Celle-ci augmente grâce au développement de l’économie ; et l’on assiste au passage de la production réservée à une clientèle particulière à une marchandise pour l’ensemble du public aisé. Cette ouverture du marché aux parisiens se traduit par l’ouverture de boutiques, mais les orfèvres restent encore dépendants du roi. 

 

Des liens très étroits…

 

Le style « art de cour » met en lumière une relation particulière entre l’artiste et la cour. En effet, il travaillait et était rémunéré par elle. Impliquant ainsi de la part de l’artisan, une entière intégration au sein de l’entourage du roi, ceci pouvant être traduit par la notion d’orfèvre du roi qui se retrouve stipulé dans les Livres de la Taille ( ces livres peuvent être apparentés à des registres d’impôts).

 

Ce lien entre le pouvoir et l’artisanat entraîne le débat entre l’art au service du pouvoir et l’art « forme de pouvoir ». L’art est effectivement au service du pouvoir, comme cela se remarque au sein des commandes. Mais il est aussi une forme du pouvoir dans la mesure où il se diffuse : ce qui explique des dons de reliquaires ou de châsses au-delà de la région parisienne. 

 

 L’ « art de cour » englobe aussi bien les objets commandés par le roi mais aussi par la famille royale et sa suite.

Le rayonnement de l’art parisien

 

L’idée d’une « orfèvrerie parisienne rayonnante » apparait avec cet art de cour. En effet, avec le rapatriement des objets de la Passion, Paris devient un centre d’expansion et une capitale puissante grâce d’importantes commandes. Cette nouvelle position lui permet d’enrichir également sa production d’orfèvrerie.

 

Le mois prochain, je vous propose d’apprendre à reconnaître ce style. En attendant, bonne lecture !

 

 

 

 

 

Cécile Dufour

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Le 28 mai 2013

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