
En effet que ce soit en Irak, en Syrie, à Gaza, ou dans l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient, le patrimoine des chrétiens d’Orient est un témoin irremplaçable reflétant de la diversité des cultures souvent méconnue et menacée par divers conflits
Alors, de nombreuses initiatives voient le jour pour le préserver et l’entretenir comme celles de la Bibliothèque de France qui numérise les archives, ou bien des fouilles archéologiques qui diffusent les découvertes récentes comme celles de Bazyan dans le Kurdistan irakien (sous la houlette de Vincent Déroche, directeur de recherche au CNRS).
Hugues de Woillement porte-parole et Secrétaire général de la Conférence des évêques de France, sera nommé de son coté, dès la rentrée de 2025 Directeur général de l’association l’Oeuvre d’Orient et Vicaire général de l’ordinariat des catholiques orientaux en France. Il succédera ainsi à 15 années d’engagement de Monseigneur Pascal Gollnisch, son actuel Directeur. Nous « profiterons » donc de cette nomination récente pour évoquer quelques aspects du patrimoine des chrétiens d’Orient.
Nous présenterons tour à tour, l’inauguration de la Chapelle dédiée aux chrétiens d’orient à la cathédrale notre Dame de Paris et sa croix d’Alep (Syrie) ainsi que les icônes réalisées par des iconographes d’aujourd’hui qui sont tant redevables de la tradition des icônes et qui transmettent avec ferveur l’art de l’icône en France. Ces réalisations sont en effet, des éléments très évocateurs de la culture orthodoxe et des églises orientales. La rencontre d’iconographie, qui s’est tenue à l’Abbaye d’Andecy à Baye nous a confirmé dans cette réflexion sur leur sens et leur mystère.
Nous l’avions annoncé dans la Newsletter n°370. Nous parlerons en liminaire de l’icône nommée la » Salus populi romani « en français « Sauvegarde du peuple romain ».
C’est une icône qui représente la Vierge Marie portant l’Enfant Jésus sur ses genoux dans un style byzantin et qui a fait l’objet d’une dévotion particulière depuis au moins le XIII° siècle car selon une vieille tradition, elle serait attribuée à saint Luc.
Elle est aujourd’hui conservée dans la chapelle Pauline de la basilique Sainte Marie-Majeure
Dernièrement, une œuvre majeure de Cimabue grand rénovateur de la peinture au XIII° siècle et maitre de Giotto a montré dans sa grande Maesta, qu’au contraire, il s’était quand à lui détaché des canons hérités de ces icônes byzantines. En effet, jusqu’alors, les peintures étaient présentées plutôt dans une représentation symbolique influencée par l’art byzantin mais Cimabue introduira plus d’humanisme et plus de naturalisme dans sa représentation de la Vierge en majesté aujourd’hui conservée au Musée du Louvre.
A Iznick (Nicée) en Turquie, grâce à la redécouverte d’une peinture murale dans un tombeau paléochrétien du IV° siècle, nous évoquerons aussi l’art de la fresque.