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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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La renaissance de la Chapelle de la Catho de Lille

Publié le : 29 Novembre 2020
En ce temps de l'Avent 2020 se prépare la nouvelle naissance d'un édifice religieux : la Chapelle de la 'Catho' - l'Université catholique de Lille. Cet entretien avec Anne da Rocha Carneiro, responsable de la Commission diocésaine d’art sacré de Lille donne toutes les clés pour mieux comprendre les enjeux artistiques, liturgiques et techniques et le déroulement de la rénovation de ce lieu de culte du XIX inscrit au cœur de l'université, actuellement en cours d'achèvement. La date de l'inauguration n'est pas encore fixée, avec la consécration de l'autel de la Chapelle qui recevra alors des reliques de sainte Claire et de saint Benoît-Joseph Labre.




Rénovation en cours de la chapelle de l'Université catholique de Lille (novembre 2020) © Gautier Deblonde

Pouvez-vous repréciser la structure de votre Commision d'art sacré (CDAS) à Lille, et nous présenter le contexte du chantier de la rénovation de la chapelle de la Catho ?

Notre commission est présidée par l’archevêque, Mgr Laurent Ulrich, Chancelier de l’université catholique de Lille, et le Père Bruno Minet est le délégué épiscopal à l’art sacré. Dans la CDAS, il y a aussi Gil Dara, architecte d’intérieur et designer, et moi-même, qui en suis la responsable. Gil Dara est mon collaborateur le plus direct : nous travaillons toujours en binôme sur la décoration intérieure des églises et sur la création de mobilier liturgique. L’année 2020, bien que perturbée par la crise sanitaire que l’on sait, sera ponctuée par de beaux moments. Car à la fin de cette année 2020, le chantier de la Chapelle universitaire touchera à sa fin. Nous y travaillons depuis 2016. C’est l’un des chantiers les plus importants que nous ayons eu à accompagner en tant que conseillers artistiques, liturgiques et techniques.

J’aimerais évoquer trois chantiers de rénovation, Saint-Martin à Croix, Saint-Callixte à Lambersart, Saint-Clément à Wasquehal, très différents, où la question des couleurs a toujours été essentielle. Je me permets de reprendre ici quelques lignes d’un article tiré de la revue Arts sacrés : « Le 'moment de la couleur' est incontournable si on veut voir concrètement les différentes formes de la nature ou des œuvres de l’art. Le bâtisseur sait bien que pour faire vibrer les matériaux et leur faire exprimer non pas leur nature première mais ce qu’ils reçoivent de l’art, il faut qu’il taille les pierres, dessine des arêtes, des volutes, des creux pour piéger la lumière, et qu’ensuite il colore différemment les pierres pour départager les structures principales des secondaires, les fonds des surfaces sculptées. En enduisant les murs de chaux colorée, les murs changent de nature ; tout en restant murs, le revêtement en révèle la nature promise d’être les murs de la Jérusalem céleste. Faisons confiance à la couleur qui cache et enveloppe avec tendresse dans un premier temps ce qu’il faut dépasser pour mieux voir ce qui apparaît par-delà les apparences » (Jean-Paul Deremble, « Le paradoxe de la couleur. Un voile qui révèle », Arts sacrés n°36, avr.-mai-juin 2017, p. 65).

Photo retable

Quelles sont les spécificités de cette chapelle - par sa dimension, son contenu, son positionnement géographique ? En quoi vous paraît-elle différente des autres lieux de culte que vous connaissez ?

Anne da Rocha Carneiro - La Chapelle universitaire construite par Jean-Baptiste Maillard (1857-1929) a les dimensions d’une véritable église paroissiale. Elle occupe une place prépondérante dans le complexe architectural de l’Université. Son vaisseau est facile à habiter, car la nef est vaste et le transept très large.

Son chœur est surplombé par un « retable » où la représentation sculptée du Christ en croix est entourée par les statues de la Vierge Marie et de saint Jean. Ce calvaire s’impose dans le chœur de la chapelle. J’aime cette présence forte de la Passion du Christ.
En arrivant dans le diocèse de Lille, en 1996, j’ai appris à apprécier l’architecture néogothique : elle fait partie en quelque sorte de l’ADN de notre diocèse (nombreuses sont les églises construites ou reconstruites au XIXe siècle). Cette chapelle d’un style néogothique tardif est particulièrement intéressante.

LE RETABLE DE LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

L’édifice est très original et certaines particularités (par exemple la forme rectangulaire du chœur et la présence d’un arrière-chœur) rappellent l’organisation des cathédrales médiévales anglaises. À l’extérieur, l’architecture évoque ces chapelles universitaires que l’on trouve en Angleterre, à Oxford notamment. Selon Frédéric Vienne, « la chapelle universitaire de Lille n’a pas d’équivalent. Ses caractères en font un édifice majeur de l’architecture néogothique dans le Nord de la France, dont l’intérêt est encore renforcé par la présence de vitraux conçus selon un programme défini constituant l’Évangile de l’étudiant. Au cœur du quartier Vauban, le long du boulevard, elle signale par sa présence l’identité de l’Université. »

Quelles ont été vos priorités dans cette opération ‘Chapelle universitaire’ ? Préserver au maximum l’existant ? Mieux adapter le bâtiment aux usages cultuels, universitaires, culturels ? Veiller à des aménagements conformes au concile Vatican II ? Chercher à « donner présence au Christ » en ce lieu ?

Anne da Rocha Carneiro Lorsque Pierre Giorgini, Président-Recteur et le Père Luc Dubrulle, vice-recteur de l’Université catholique, nous ont demandé de réfléchir sur l’avenir de ce lieu, en 2016, nous avons eu connaissance d’un précédent projet où le chœur était retourné : l’assemblée, « désorientée », tournait le dos au Christ en croix. De plus, il était prévu de couper la chapelle en deux, en créant une sorte de mezzanine. Cette solution n’a finalement pas été retenue car, comme le rappelle François Gruson (agence Opéra Architectes) « quand on crée un entresol dans une église, on crée une rupture spatiale entre le sol et la voûte, donc entre la terre et le ciel. On laïcise totalement les lieux. Auparavant dirigé vers le haut, le regard est désormais orienté à l’horizontale. »

Il nous a semblé évident, à Gil Dara et moi-même, que la chapelle avait un sens, et que ce sens était donné par le calvaire : spontanément, c’est vers lui que l’on se tourne. Nous avons donc cherché à mettre en valeur ce fond, et le calvaire en particulier, avec l’ajout de feuilles d’or, de rouge et de blanc, et d’un camaïeu de beige. Ce travail a été accompli grâce à une belle collaboration avec l’architecte du patrimoine Florian Valéri, dont les avis nous ont été précieux. Nous avons été présents aux côtés du maître d’ouvrage pendant toute la durée du chantier de restauration. 

Nous nous sommes inscrits dans la tradition des églises et cathédrales médiévales qui étaient entièrement peintes à l’intérieur comme à l’extérieur, avec des décors dorés à la feuille d’or. Au XIXe siècle, on retrouve d’ailleurs ce goût pour la couleur et l’or dans les édifices de culte néogothiques. À l’origine, la chapelle universitaire était peinte en blanc, avec un faux appareil de pierre. Or la couleur se prête bien à son architecture, que nous avons ainsi voulu mettre en valeur.

Nous avons cherché à préserver au maximum l’existant. Cependant, comme le sol était en mauvais état, nous avons jugé préférable de le remplacer. Une occasion favorable s’est présentée : l’université catholique a récupéré les dalles en marbre blanc de Carrare qui recouvraient la façade d’une banque située en face de la gare de Lille Flandres. Elles apportent au lieu une touche à la fois noble et solennelle, avec un calepinage plus contemporain.
Nous espérions aussi qu’elle retrouve sa vocation première de lieu de culte, et qu’elle ne soit plus salle d’examens… Bien sûr, des événements culturels pourront s’y dérouler. Dans le cas de cette chapelle universitaire, notre rôle à la commission d’art sacré, était de veiller à ce que la communauté étudiante soit heureuse de s’y retrouver. Il a paru important de mettre en valeur le sanctuaire, l’espace de célébration, pour qu’étudiants et professeurs puissent s’y recueillir à tout moment, prier, méditer.

La chapelle occupe une place stratégique et centrale dans la géographie de l’université : elle est idéalement située, pour que les étudiants s’y retrouvent afin de vivre également de grandes heures culturelles. Dans le cahier des charges transmis par l’Université catholique, il était demandé que la chapelle puisse servir à l’organisation de forums, de conférences ou de concerts. Au début de notre réflexion, Gil Dara avait ainsi imaginé qu’un portail vitré monumental à deux battants séparerait l’espace dédié au culte du reste de la chapelle plutôt affecté aux événements culturels. Le projet a finalement été abandonné. Nous avons dû intégrer néanmoins cette pluralité des usages à la fois cultuel et culturel, tout en évitant de compromettre ce qui, pour nous, est premier et doit être absolument honoré, la célébration de la liturgie et la prière chrétienne : c’est le Christ qui nous appelle et nous rassemble. C’est pourquoi les éclairages ont été conçus en fonction du chœur, lieu de l’Eucharistie. En fonction des concerts aussi, mais du chœur liturgique d’abord.

DE H. EN BAS : DEUX VUES DU CHOEUR LITURGIQUE DE LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

Pour faire redécouvrir la beauté de ce lieu, on peut souhaiter que la culture joue sa partition, en envisageant par exemple la création d’un chemin de croix par les étudiants eux-mêmes ; ou la réalisation de « mappings » sur des thèmes précis, ou encore l’utilisation d’autres nouvelles technologies pour magnifier l’espace. Pourvu que soit toujours respectée sa destination première : que la chapelle soit un lieu ouvert à la vie des étudiants, sans cesser d’être le lieu de la rencontre possible entre eux et le Christ.

DE HAUT EN BAS: POSE DU TABERNACLE, ET NICOLAS ALQUIN LORS DE LA MISE EN PLACE DE L'AUTEL DE LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

Justement, pour la réalisation de l’aménagement liturgique, le projet retenu après concours est celui du sculpteur Nicolas Alquin et de l’architecte Marc Alechinsky. Dans le cahier des charges destiné aux artistes qui concouraient, nous avions souligné que le mobilier liturgique devait s’intégrer à l’architecture du lieu et s’harmoniser avec sa décoration. Tradition et modernité furent les maîtres mots de ce cahier des charges. « L’œuvre doit être belle, avec une véritable identité, réalisée dans des matériaux dignes et nobles. » L’Université catholique avait souhaité que les différents éléments du mobilier puissent être déplacés à l’occasion de certains événements non liturgiques (concert, forum, opéra, exposition…). Il sera possible de déplacer l’autel (qui recevra le jour de sa consécration des reliques de sainte Claire et de saint Benoît-Joseph Labre), mais seulement sur son axe : on pourra le pousser du centre du chœur vers le fond du chœur, de sorte qu’il reste toujours visible, rappelant que le Seigneur a toujours sa place en ces lieux, quelle que soit l’activité qui s’y tient.

LE TABERNACLE ET LE MOBILIER LITURGIQUE DANS LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

Vous comprenez que la question de la présence du Christ est essentielle à nos yeux. Lorsque nous avons réfléchi à l’aménagement de la chapelle, nous avons souhaité placer le tabernacle en-haut du second emmarchement, au pied du retable. En disposant la réserve eucharistique en-dessous du crucifix, nous rappelons le principe théologique de l’unité du sacrifice du Christ sur la croix et du sacrifice de l’eucharistie. En effet, comme le dit Nicolas Alquin, le tabernacle « prend place au fond du chœur, au pied du montant vertical de la croix. Ses dimensions et son traitement sont également issus de la conception de l’autel mais comportent des singularités. Le tabernacle s’élève au-dessus d’une colonne de bois. À la rencontre de celle-ci et du tabernacle, les surfaces sont dorées à la feuille et comportent une source lumineuse créant une cage de réfléchissement. Le chemin qui traverse l’ensemble du mobilier liturgique et la croix centrale convergent vers la Présence réelle ainsi signifiée. » Dans le projet de rénovation qui leur avait été présenté, Nicolas Alquin et Marc Alechinsky avaient été « frappés par la présence de la haute croix dorée… chemin céleste qu’il fallait relier à un chemin terrestre. Au lieu de créer des éléments dissociés, nous avons alors choisi de les réunir en une seule dynamique : si le Christ est le chemin, alors l’autel est le chemin, et tous les éléments du mobilier vont dans la même direction. Ce mobilier liturgique, lié visuellement au décor existant, exprime le Christ, ici et maintenant, autrefois et demain. » Le sculpteur et l’architecte ont ainsi magnifié la présence du Christ avec un autel traversé par un chemin de lumière.

Comment expliquez-vous les choix préconisés pour les couleurs, le pavage, les mobiliers, la statuaire, la redistribution des vitraux dans l’espace ?

Anne da Rocha Carneiro Les couleurs, le rouge, le blanc et l’or, Gil Dara et moi-même les avons choisies pour des raisons à la fois esthétiques et symboliques. Les voûtains qui surplombent le retable sont rouges, ainsi que les voûtains au niveau des tribunes. Symboliquement, le rouge évoque évidemment le sang que le Christ a versé dans sa Passion. Mais ici, il évoque surtout le feu divin par lequel Dieu s’est manifesté. Dans le Nouveau Testament, « il représente l’Esprit Saint, à la fois lumière et souffle de vie, puissant et chaleureux. C’est le rouge de l’amour divin, celui de la Caritas, terme très fort en latin médiéval, désignant à la fois l’amour que Jésus est venu apporter sur la terre et, chez tout bon chrétien, l’amour que celui-ci éprouve envers son prochain » (Michel Pastoureau, Rouge. Histoire d’une couleur, Seuil, Paris, 2016, p. 61).

LES ORS DANS LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

L’or, « lumière devenue matière, est une métaphore idéale pour évoquer le Christ, la lumière divine incarnée. Pour évoquer aussi la grâce qui s’empare d’une réalité terrestre pour la transfigurer et la révéler telle qu’elle sera dans le monde ressuscité » (Maxime Goldmund, « Le signe de l’or », Arts sacrés n° 9, jan.-fév. 2011, p. 40). Sont dorés à la feuille d’or la grande croix, croix glorieuse de la résurrection, ainsi que la frise du retable et des éléments architecturaux qui font ressortir les lignes de l’édifice : dans la nef, les clés de voûtes avec leur rosace et les claveaux adjacents sont dorés ; à la croisée du transept, ce sont les réseaux de voûtes à liernes et tiercerons qui sont dorés en partie (comme souvent à l’époque médiévale). Depuis longtemps, l’or est utilisé dans les édifices sacrés pour dire le divin, et aussi parce qu’il ne s’oxyde pas ou peu : il peut traverser les siècles sans trop se ternir.
Quant à la couleur blanche (tout le sol, dans le chœur, le transept et la nef est en marbre de Carrare), elle est symboliquement associée à la lumière divine, et ce depuis très longtemps (cf. Michel Pastoureau et Dominique Simonnet, Le petit livre des couleurs, Seuil, coll. « Points », Paris, 2014, p. 55).

Les couleurs rouge, or et blanc signifient donc ensemble la présence divine.

La statuaire. Le crucifix, saint Jean et la Vierge Marie étaient jadis à l’aplomb du maître-autel, désormais remplacé par le tabernacle. Le mur rouge du retable donne de la profondeur, il en fait ressortir tous les éléments architecturaux et met en relief le calvaire. Nous contemplons ces trois personnages qui résument le mystère de la Passion : Jésus qui aime jusqu’au bout en nous donnant sa vie, la Vierge Marie, qui offre encore son enfant, humble servante du Seigneur, et saint Jean le disciple fidèle qui, trois jours plus tard, arrivera le premier devant le tombeau vide.

LES VITRAUX DE LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE (NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

Enfin, les vitraux. Dans la chapelle achevée (en 1924), « la lumière qui pénètre à flot par les larges baies… donne à son architecture intérieure de pierre blanche un éclat trop cru » (Brigitte de la Sayette, « Les vitraux de l’église de l’Université catholique de Lille », Ensemble, juin 1996, p. 73). Le recteur, Mgr Émile Lesne en convient : « Peut-être est-elle trop blanche, trop claire ? » Il imagine alors de doter l’église entière de vitraux : « Il appartiendra aux innombrables verrières qui l’orneront de réduire le jour trop cru, de tamiser la lumière et de l’habiller de tous les tons de l’arc-en-ciel » (ibid.). Au-delà de leur intérêt pratique et esthétique, les verrières devaient aussi offrir aux étudiants un message aux dimensions surtout morales. Dans la nef, il avait notamment prévu de restituer toute la vie du Christ, de la Nativité à la Pentecôte, en illustrant des événements, des rencontres et des paraboles : un « évangile de l’étudiant. » Chacune des scènes retenues devait en effet présenter à l’étudiant bien disposé un sujet de méditation. Par exemple, devant le bon Pasteur qui mène son troupeau, il se sentira appelé à écouter et suivre le Christ. Il pourra également s’identifier aux divers interlocuteurs du Christ dont les traits sont le plus souvent ceux de personnes jeunes. Quoi qu’il en soit, au terme d’un concours organisé en 1929, c’est le maître-verrier lillois Pierre Turpin et le dessinateur Henry Morin qui seront retenus. Ils n’arriveront pas au bout du programme iconographique proposé par Mgr Lesne, mais l’œuvre qu’ils laisseront sera remarquable, jusque dans les moindres détails, la composition des scènes, le dessin, les couleurs, etc. Récemment, certains vitraux qui étaient peu visibles car se trouvant dans le chœur, furent déposés et remontés dans la nef, là où des fenêtres étaient encore vacantes.

L’ensemble des vitraux inspirés de l’Évangile constitue ainsi une sorte de carnet de route pour soutenir les étudiants dans leur vie de foi. Tandis que la rosace nord, qui évoque la création de l’Université, les rappelle à leur vocation intellectuelle.

À la Catho, on insiste pour que cette chapelle rénovée permette à des jeunes souvent internationaux et éloignés ou ne connaissant pas la religion catholique, de découvrir les fondements, pratiques et usages de la foi. Pensez-vous que la chapelle « renaissante » pourra mieux y contribuer ?

Anne da Rocha Carneiro Oui, certainement. Plusieurs clés peuvent leur ouvrir la porte du message du Christ. Avec une médiation, il est possible de faire découvrir, au-delà des formes qui seront perçues, l’histoire que racontent les vitraux, le sens du mobilier liturgique, la signification des couleurs de la chapelle. L’art sacré est, depuis toujours, un moyen d’entrer dans l’Évangile, d’entrer dans le mystère de la foi. Cela peut sembler énigmatique ou même ésotérique au premier abord, mais la beauté d’un lieu, lorsqu’il laisse entrer harmonieusement la lumière, et qu’il respecte l’architecture et la vérité des matériaux, nous ouvre à la recherche du sens. Quand on se sent bien dans une architecture avec une dimension spirituelle, naturellement on a envie d’y passer du temps : c’est ce que l’on appelle le « génie chrétien du lieu ».

DÉTAIL DU RETABLE DANS LA CHAPELLE DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE EN COURS DE RÉNOVATION(NOVEMBRE 2020) © GAUTIER DEBLONDE

On peut ici reprendre la parole de Jésus « Je suis le chemin, la vérité et la vie » : c’est cette phrase qui a guidé Nicolas Alquin dans la conception et la réalisation du mobilier liturgique. Les rayons dorés et les éclats de lumière nous attirent vers un centre qui est le Christ, lumière du monde. À travers l’emploi de la feuille d’or dans le retable et sur les voûtes et clés de voûtes de l’église, c’est encore le Christ lumière qui est signifié. Le récit rapporté par les vitraux nous oriente aussi vers le Christ, qui nous invite à le suivre pour devenir à notre tour lumière pour nos frères. C’est aussi, je pense, la vocation de la Catho.

(Entretien réalisé à partir des questions de Francis Desplanque)

Landrin
Landrin a écrit :
29/11/2020 09:21

Je me suis bcp intéressée à cet article qui m ouvert de nouvelles connaissances

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
30/11/2020 10:45

Un grand merci pour votre lecture attentive et en vous donnant rv pour nos prochaines publications !

Catherine Martin
Catherine Martin a écrit :
07/01/2021 22:50

Article remarquable. Très intéressants commentaires. Bravo à la Commission d’Art Sacré. J’essaierai d’aller voir.

Valérie de Maulmin
Valérie de Maulmin a écrit :
08/01/2021 10:08

Merci pour votre message !

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