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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Une belle édition 2022 du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine !

Publié le : 26 Octobre 2022
Evènement attendu, le Grand Prix Pèlerin du Patrimoine 2022 a notamment distingué cette année deux heureuses lauréates, Anne da Rocha Carneiro et Caroline Morizot, donnant une belle visibilité aux acteurs de Narthex.fr !

Depuis plus de trois décennies, le Grand Prix Pèlerin du Patrimoine a soutenu et accompagné plus de 300 projets de restauration et de création dans toute la France.

Les lauréats du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine 2022 ©Louise Allavoine pour le Pèlerin

Cette année en 2022, ont été décernés sept prix dans le cadre du Grand Prix Pèlerin du Patrimoine, parmi lesquels figurent deux heureuses lauréates : Anne da Rocha Carneiro [membre du comité artistique de Narthex], pour la restauration du retable néogothique de l’église St-François d’Assise à Roubaix, et Caroline Morizot [membre du comité de rédaction de Narthex], à Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Paris XVIIIe pour la restauration des vitraux Art Déco des ateliers Mauméjean.
Nous vous proposons de découvrir les quatre distinctions qui viennent en soutien de projets de restauration et de conservation du patrimoine français.

GRAND PRIX PÈLERIN DU PATRIMOINE 2022, galerie des moulages, Cité du Patrimoine ©LOUISE ALLAVOINE POUR LE PÈLERIN

Evènement incontournable et attendu, le Grand Prix Pèlerin du Patrimoine s'appuie sur un jury d’experts reconnus : Philippe Bonnet, président du jury, conservateur en chef du patrimoine, Stéphane Bern, parrain du Grand Prix 2022, Catherine Lalanne, rédactrice en chef du Pèlerin, animatrice de ce prix, Philippe Villeneuve, architecte en chef de Notre-Dame de Paris, Fr. Yves Combeau, dominicain et historien, du CFRT/Jour du Seigneur, Yann de Carné, président du Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques, Lionel Bonneval, directeur général de la Sauvegarde de l’Art Français, Olivier Gronier, délégué régional de la Normandie pour la Fondation du Patrimoine, Marion Rossi, responsable communication aux Chantiers du Cardinal, Sophie Laurant, grand reporter, secrétaire générale de l’Association des journalistes du patrimoine, Philippe Royer [ndlr - membre du comité de rédaction de Narthex], grand reporter honoraire culture et patrimoine au Pèlerin, Benoît de Sagazan [ndlr - membre du comité de rédaction de Narthex], directeur de l’Institut Pèlerin du Patrimoine, rédacteur en chef du Monde de la Bible, secrétaire général des 150 ans de Bayard.

Que vivent l’Art sacré, le Patrimoine et la Création !

Caroline Morizot, LAURÉATE Du GRAND PRIX PÈLERIN DU PATRIMOINE 2022 ©LOUISE ALLAVOINE POUR LE PÈLERIN

[Prix du patrimoine] Restauration de vitraux à Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Paris XVIIIe
Caroline Morizot de la commission diocésaine d'art sacré

Réalisé à la Libération, cet étonnant vitrail est le plus récent des baies Art déco, de l'atelier Mauméjean, que les paroissiens ont peu à peu offert, au fil des années 1930, à leur église Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Celle-ci venait d'être construite en 1898 à Clignancourt, au cœur du XVIIIe arrondissement de Paris, par les religieux de saint Vincent de Paul pour faire face à l'afflux de population dans ces quartiers industrieux du nord de la capitale. Soucieux de l'éducation des enfants des classes ouvrières, les religieux avaient ouvert un patronage – encore en activité aujourd'hui – et ont depuis lors joué un rôle caritatif important dans ce secteur toujours très populaire.


 

Le vitrail sur le thème de la guerre est particulièrement touchant car il a été réalisé en mémoire des victimes du conflit et en particulier des habitants tués, par erreur, dans le bombardement de 1944 par les Alliés de la gare de triage de La Chapelle toute proche. « Quelques paroissiens, encore enfants à l'époque, m'ont raconté en avoir été très marqués », raconte Caroline Morizot. Responsable de la conservation et de l'inventaire à la commission d'art sacré du diocèse de Paris, elle participe, en tant que conseil, au sauvetage des treize vitraux qui magnifient cette église par ailleurs sobre: saint Vincent de Paul, bien sûr, mais aussi verrières liées à la Vierge et notamment au miracle de Cana, lié à son 'bon conseil' à Jésus ; enfin, Crucifixion particulièrement belle, au ciel violet, signée Joseph Mauméjan, grand nom du vitrail.

Jamais restaurés par des professionnels, ils ont été réparés avec de verres 'bouche-trous' qui les enlaidissent et leurs plombs sont devenus poreux avec les années... Le prix Pèlerin devrait permettre de compléter le budget nécessaire à leur remise en état. La vitrailliste restauratrice choisie est d'ailleurs une ancienne lauréate dans la catégorie Jeune Artisan d'art ! Caroline Morizot souhaite valoriser à travers leur restauration « le souvenir de ces donateurs modestes qui ont participé à l'histoire de Paris ».

Le Prix Pèlerin de la Création et de la Rénovation d’églises avec les Chantiers du Cardinal soutient le sauvetage de ces émouvantes verrières.
-> Pour en savoir plus sur le sauvetage de ces vitraux des ateliers Mauméjean

Anne da Rocha Carneiro, LAURÉATE DU GRAND PRIX PÈLERIN DU PATRIMOINE 2022 ©LOUISE ALLAVOINE POUR LE PÈLERIN

[Prix du patrimoine] Retable majeur de l'église Saint-François-d'Assise à Roubaix

Anne da Rocha Carneiro, chargée de l'art sacré au diocèse de Lille

Il y a des œuvres qui vous transcendent. À écouter Anne da Rocha Carneiro, le retable majeur consacré à saint Joseph en l'église Saint-François-d'Assise à Roubaix (Nord) est de celles-là. « Je connais ce retable depuis des années mais à chaque fois que je le vois, je ressens toujours une grande émotion, confie la responsable de la Commission diocésaine d'art sacré. Je reste éblouie, hypnotisée par tant de beauté ; cela invite à la contemplation. Au pied du retable, on se sent tout petit et en même temps proche du Christ. On a l'impression que si on adresse une prière, elle va suivre son élévation. » Haute de 12m, large de 6m, l'œuvre néogothique impressionne autant par ses dimensions que par la richesse de sa composition, rehaussée à la feuille d'or. L'or donc, symbolisant le divin, mais aussi des bleus azur, des rouges, des verts...

Anne da Rocha Carneiro devant le retable majeur consacré à saint Joseph, église Saint-François-d'Assise à Roubaix (Nord) ©Stéphane Dubromel pour le Pèlerin

Au-dessus du tabernacle, le regard est attiré par une exposition tournante à trois niches, dont une à relief représentant le repas d'Emmaüs. Sur les hauteurs, symbole de l'Eucharistie, un pélican s'est posé pour nourrir ses petits. Sur les côtés, deux anges, aux ailes finement sculptées, tiennent des phylactères. Il faut ensuite s'approcher et là, un tout autre spectacle s'offre au visiteur. Le bois est constellé de petits trous. Des insectes xylophages ont attaqué cet ensemble monumental, inscrit au titre des monuments historiques. « Un traitement par anoxie – privation d'oxygène– sera la première intervention pour le sauver », explique Anne da Rocha Carneiro. Viendra ensuite la restauration des décors peints pour redonner vie aux couleurs défraîchies et aux dorures ternies.

Bientôt, grâce à l'association diocésaine de Lille, le retable retrouvera toute sa splendeur, comme du temps où l'église Saint-François-d'Assise accueillait nombre d'ouvriers flamands qui travaillaient dans les usines. Une histoire sociale dont le projet pastoral reste imprégné. À proximité de l'église, un vestiaire solidaire a déjà ouvert et le jardin qui jouxte l'édifice devrait être transformé en jardins partagés. D'autres chantiers suivront, car les deux retables latéraux auraient aussi besoin d'être restaurés. « Chaque année, je vais essayer de lancer une nouvelle campagne », précise Anne da Rocha Carneiro.

Le Prix Pèlerin des Médias avec le CFRT- Le jour du Seigneur contribue à la restauration de cette œuvre néogothique.

[Prix du patrimoine] L’église Saint-Nicaise de Reims (Marne) et ses vitraux signés Lalique

La lumière joue à travers le verre blanc translucide, renforçant l'impression de paix qui se dégage de l'ange hiératique. Répétée sur trente verrières, cette douceur baigne l'église Saint-Nicaise, au cœur de la cité-jardin du Chemin vert, à Reims (Marne). « Je pense que ces anges furent imaginés par le grand verrier Lalique comme des protecteurs des enfants, suppose Dominique Potier, président des Amis de Saint-Nicaise – association chargée de mener le projet de sa restauration complète – car toute la décoration de cette église, effectuée entre 1924 et 1926, tourne autour du thème de l'enfance. » Il s'agit d'un travail expérimental de l'artiste lorrain réalisé avec des plaques de verre pressé. L’œuvre est unique et inestimable.

Toute l'église, en forme de croix grecque, a été conçue comme un manifeste de la période de l'Art déco. Lalique a travaillé aux côtés d'autres créateurs reconnus, comme le peintre Maurice Denis, réunis par le promoteur du projet : Georges Charbonneau, un bienfaiteur utopiste. Celui-ci est choqué du sort des familles ouvrières très misérables dans une ville pourtant prospère. La mortalité infantile y fait des ravages dans les logements insalubres. En outre, il déplore la dénatalité de la France à cette époque. C'est pourquoi, entre 1912 et 1915, il imagine ce projet d'une cité-jardin formée de 600 logements bon marché mais décents avec leur lopin de terre, idéale pour redonner dignité aux familles d'au moins quatre enfants. Une maison commune, sorte de foyer socioculturel avan l'heure, une crèche, une école, deux épiceries et, bien sûr, l'église complètent ce lotissement qui est toujours aujourd'hui géré par le même bailleur social, le Foyer rémois.

Considérée comme un haut lieu du renouveau de l'art sacré au XXe siècle, Saint-Nicaise et, avant tout, ses verrières ont bien besoin d'une restauration: « Un diagnostic réalisé en 2014 a conclu qu'il y avait urgence, le verre étant plus abîmé qu'on ne le croyait. Les verrières ont alors dû être démontées », raconte le président de l'association. Face au caractère exceptionnel de cette œuvre classée, la direction régionale des Affaires culturelles s'est mobilisée. Mais il faut encore rassembler l'autre moitié du budget. Grâce au prix Pèlerin, une première verrière pourra, à titre d'exemple, être restaurée: « Nous l'exposerons pour encourager les souscripteurs et mécènes à nous soutenir afin de rendre à Saint-Nicaise sa lumière. Et nous pourrons aussi expliquer le travail de Lalique et présenter cette église magnifique à la population », se réjouit Dominique Potier. Le beau n'est pas un luxe et Georges Charbonneau voulait déjà que tous en profitent.

Le Prix Pèlerin Ensemble pour le patrimoine avec la Fondation du Patrimoine participe à la restauration des verrières de cet édifice, manifeste de l’Art déco.

Remise du prix du patrimoine pour la restauration de l'église Sainte-Agathe de Saint-Maime ©STÉPHANE DUBROMEL POUR LE PÈLERIN

[Prix du patrimoine] L’église Sainte-Agathe de Saint-Maime (Alpes-de-Haute-Provence)

Toute simple mais visible de partout. Campée à l'arête d'un promontoire, l'église Sainte-Agathe domine de sa silhouette trapue, le village de Saint-Maime (Alpes-de-Haute-Provence) depuis le XIIIe siècle. « À l'origine, il s'agissait de la chapelle du château, lui-même érigé sur une motte castrale, explique Coline Phily, architecte du patrimoine au parc régional du Luberon dont fait partie la commune. Sa position était stratégique, l'endroit constituant un verrou entre la vallée de la Durance et le massif du Luberon. »

Aujourd'hui, du château des comtes de Forcalquier, il ne reste que les vestiges d'une tour, car il a été démoli au début du XIXe siècle, et sa chapelle n'en a pris que plus de valeur, magnifiquement installée dans son paysage. Malheureusement, son toit de lauzes reposant sur une voûte en berceau brisé n'est plus étanche tandis que des remontées capillaires attaquent la base des murs de cet édifice inscrit aux monuments historiques. « C'est un grand défi de réunir le budget pour sa restauration, et nous nous réjouissons d'avoir obtenu ce prix. Un autre défi consiste à trouver un artisan maîtrisant encore la pose des lauzes », précise l'architecte qui aide la commune à monter le dossier et va suivre la restauration. Il faudra aussi effectuer des travaux de drainage pour l'assainir.

La restauration ne s'arrêtera pas là: "Nous voulons également rétablir le clocheton érigé au XVIIIe siècle, dont des blocs ont été retrouvés aux alentours de la chapelle. « Et si l'édifice a subi ainsi quelques modifications au fil des siècles, son abside présente encore les vestiges de précieuses peintures murales, très abîmées, datant du XIVe siècle. On devine un Christ en majesté sur la voûte. Sur le mur est, des anges surplombent douze personnages non identifiés. Certains sont des femmes, l'un d'eux est couronné. Ces peintures ne seront bien sûr restaurées qu'une fois la voûte et les murs mis hors d'eau. »

« On va aussi créer autour un parcours de visite avec des explications », ajoute Coline Phily. Car le lieu est en effet très fréquenté par les promeneurs, sous le charme de ce modeste oratoire et du paysage magnifique qui s'étale à ses pieds.

Le Prix Pèlerin de la Transmission et du Partage avec la Fondation pour La Sauvegarde de l’Art Français va permettre sa restauration.

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