Chu Teh-Chun, né en Chine en 1920, est issu de la peinture chinoise traditionnelle sur papier ou sur soie. De sa formation à l’écriture idéographique il garde la technique et les outils, la passion du geste, la recherche de simplification. Une liberté du mouvement mais inspirée de l’esprit.
En effet, cet art ne s’enrichit pas seulement de la simple technique du trait mais est issu d’une véritable manière de vivre qui devient une manière de voir. Ses toiles montrent toute la poésie de son regard sur le monde occidental.
L’Occident, Chu Teh-Chun le découvre d’abord dans l’œuvre de Cézanne. La peinture de Cézanne, en prise direct avec la nature, avait ouvert les voies de l’abstraction ; introduisant dans les paysages l’importance du « blanc » qui guide également le geste d’un calligraphe.
Son arrivée à Paris en 1955 achève de lui faire découvrir l’occident. Rencontre visuelle également à travers les œuvres des membres de la Nouvelle Ecole de Paris comme Maurice Estève. C’est une exposition dédiée à Nicolas de Staël en 1956 qui mènera Chu Teh-Chun de la figuration à l’abstraction. Il lui emprunte, dans ses premières toiles abstraites, la technique de l’aplat de couleurs, tout en réinterprétant les paysages.
Ses inspirations sont puisées dans les maîtres plus anciens. Il reprend par exemple la luminosité des artistes vénitiens qu’il mêle à l’intensité chromatique puisé dans l’art d’un Goya.
Les traditions picturales et spirituelles chinoises, codifiés dès le Ve siècle, demeure toujours présent dans les recherches de Chu Teh-Chun : la peinture doit exister dans le cœur de l’artiste avant d’être transférée sur le support. Il se fait l’interprète de la force de la nature grâce à une transcription subjective de ses ressentis. Il se définit comme un démiurge qui participe à la naissance du monde qui l’entoure. Le titre de ses œuvres comme « « Promesse de la terre » lie les mots à ses perceptions.
Dans ses variations infinies de la nature ce sont les thèmes du signe et de l’espace, du geste et de la pensée qui donnent à méditer les leçons sur le monde. Une exposition monographique poétique et sensible consacrée à un témoin de notre temps.
Chu Teh-Chun, Les chemins de l’abstraction
Du 11 octobre 2013 au 16 mars 2014
Entrée de l’exposition : Pinacothèque 2 (sous-sol)
8, rue Vignon
75009 Paris
Billetterie
Angle rue Vignon – rue de Sèze
75009 Paris
Horaires
Tous les jours de 10h30 à 18h30
Nocturnes les mercredis et les vendredis jusqu’à 21h
Informations générales
01 42 68 02 01
www.pinacotheque.com
Tarifs: Plein tarif 8,20 € / Tarif réduit 6,20 €