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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Festival d'Avignon, la passion de l’autre - à la rencontre de foi et culture

Publié le : 25 Juillet 2022
Faire dialoguer la foi et la culture, voilà la mission que se donne Narthex depuis ses origines. Mission audacieuse qui se vit aussi depuis des années à l’ombre des platanes, sur les tréteaux, entre les arches des cloîtres et les terrasses du festival d'Avignon. Nous vous invitons à ce voyage artistique et théâtral - sous le regard averti de trois frères dominicains - avec en prime un documentaire remarquable produit par le Cfrt/Le Jour du Seigneur : à la rencontre du père Robert Chave, passionné de théâtre et d'humanité.

Dans cette terre éternelle de l’art de l’éphémère, dans cette cité des papes d'Avignon devenue ville de théâtre, les rencontres Foi & Culture proposent sans relâche depuis 1966 un échange simple, profond et fraternel entre un metteur en scène ou un comédien, des hommes de Dieu et le public.

C’est au père Robert Chave que l’on doit ces rencontres - lui, par excellence l’homme d’Avignon qui met au loin les frontières. Issu d’un milieu ouvrier, ordonné prêtre en 1947, l’année où débute le festival, il perçoit vite que le théâtre peut s'adresser à tous, et a quelque chose à dire à l’Église. Ami de Jean Vilar, il développe à tous les niveaux une véritable passion de l’autre, que sa foi en Jésus Christ rend inextinguible.

En cette année 2022, les territoires cinématographiques, lieu de dialogue entre le théâtre et l'image animée au festival d'Avignon, nous invitent, à travers deux documentaires produits par le Cfrt/Le Jour du Seigneur, à la rencontre de deux hommes de théâtre, deux passionnés des hommes, « avec ou sans Dieu » : Didier Ruiz, metteur en scène, et le père Robert Chave - quatre ans après son décès. (voir ci-dessous le film documentaire « Le Père Chave, ma vie au Festival d’Avignon » de Florine Clap.)

Le théâtre de Didier Ruiz est celui de la présentation d’hommes et de femmes aux destins singuliers. Par-delà la prise de parole idéologique mais au contraire dans l’espace ténu où peut se glisser la parole fragile de chacun, Didier Ruiz compose un véritable théâtre de l’humanité.

Didier Ruiz, Que faut-il dire aux hommes (2020) capture vidéo  ©CFRT/LE JOUR DU SEIGNEUR

Le théâtre pour lui doit justement être le lieu, non de la mise à l’écart, mais du face à face nous dit-il. Lieu où l’on peut percevoir nos extrêmes différences, qui sont fascinantes, et nos extrêmes points communs, qui le sont tout autant. D. Ruiz, sans Dieu, croit. C’est cette conviction qu’il souhaite partager avec la salle. Homme de désir, il cherche à « perdre le moins de temps possible à ne pas être vivant » et si bien des mystères lui échappent, la « spiritualité » le traverse, à sa manière, parce qu’il « aime l’autre ».

Cette « passion de l’autre » voilà aussi la vocation du Père Chave, lui, l’homme de Dieu. Être prêtre au festival n’allait pas de soi. Il lui fallait créer une manière d'être, rendue possible - parce que sans doute s’est-il lui-même senti accueilli par le festival d’Avignon. Alors que le comédien laisse apparaître sa présence, « le prêtre n’est pas là pour paraître mais pour laisser apparaître la présence d’une absence » aimait-il à dire. Comment réconcilier l’Eglise avec le théâtre, faire dialoguer des chrétiens avec des comédiens ? Le Père Chave dira aux artistes, à la fin de sa vie, avec la simplicité d’un cœur bon : « vous avez intensifié mon ministère ».

La diffusion en avant-première de ces deux documentaires fut l’occasion d’un échange riche, avec près de deux cent participants, entre Didier Ruiz, le frère Thierry Hubert, dominicain, producteur du Jour du Seigneur, et les deux réalisatrices.

Olivier Py, Rencontres Foi et Culture, Avignon, 19 juillet 2022 (à g. fr. Charles Desjobert, à dr. fr. Thierry Hubert) capture vidéo  ©Cfrt/Le Jour du Seigneur

En introduction de cette rencontre, Olivier Py nous a fait la joie de sa présence alors que se terminent ses neuf années comme artiste-directeur du festival d’Avignon. Il a souligné l'héritage vivant qu’est Foi & Culture pour les artistes et l'extraordinaire délicatesse du Père Chave dont l’humanité ineffable était déjà un enseignement. Et il proposait, comme devise, ou même plus, comme synonyme du Festival, cette formule chère au Père Chave : la passion de l’autre.

Les frères dominicains à Avignon
fr. Charles Desjobert, fr. Thierry Hubert et fr. Rémy Vallejo

Découvrez ci-dessus le documentaire « Le Père Chave, ma vie au Festival d’Avignon »

Pour en savoir plus sur les documentaires de Vodeus/CFRT

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