Si nous avons tous un point commun, c’est celui d’avoir un corps.
« Toute l’histoire de la philosophie, des religions, interroge le corps, sa représentation, sa matérialité, la relation qu’il entretient avec l’esprit, l’âme.
Toute l’histoire de l’humanité nous montre la puissance créatrice de l’homme et sa force destructrice.
Toute l’histoire de l’art nous montre, des représentations les plus académiques aux happenings et performances des années 70 et jusqu’à la dématérialisation technologique, comment les œuvres peuvent interroger l’image, la représentation des corps, l’expression d’une souffrance ou d’un bonheur, l’affirmation d’un engagement politique, le désir, depuis l’origine des temps, de laisser une trace, de construire un récit. » expliquent Richard Schotte et Sophie Warlop, les commissaires de l’exposition.
La scénographie de « Every Body » montre les diverses manières d’exprimer ces interrogations métaphysiques : le corps peut être l’objet d’un désir, l’outil d’une technique, il peut laisser la trace d’un geste et/ou d’un passage, il peut se mettre en danger. Il manifestera toujours la tension entre l’unique et la diversité, entre l’individu et le corps social.
La salle intitulée « L’effet miroir » montre par exemple combien l’œuvre d’art, en plus de nous proposer une réflexion, nous permet une projection. L’image d’un corps nu et vieillissant découpé, morcelé par John Coplans, dévoile, par son intimité et sa proximité, l’essence d’une condition universelle. Pour Antony Gormley, « le corps est un endroit plus qu’un objet » : ses sculptures massives naviguent entre la réalité accessible et l’intériorité.
Le corps peut également être présent dans les traces qu’il a laissées. Les restes d’une expérience, d’une performance, témoignent d’une existence éphémère. Comme les Vases anthropomorphes de Pascal Convert qui, en apparence abstraits, reproduisent l’empreinte de l’avant-bras de l’artiste et amorcent déjà une autre histoire.
La réalité physique de l’acte créatif est envisagée par Ushio Shinohara comme un combat, une lutte dans Boxing Painting.
Dans ses sculptures, Erwin Wurm convoque ce qui caractérise le corps: le poids, la masse, le plein, le vide pour osciller entre l’objet et l’humain, entre la légèreté des petits tracas et la forces des questions existentielles.
Ainsi, le parcours de l’exposition montre l’évolution du regard des artistes sur l’homme. Depuis les mouvements figuratifs des années 1960 à 1980, jusqu’aux mouvements des années 1990-2000 lorsque le corps devient lui-même matériaux de création et véhicule de provocation au service de la liberté d’expression.
Un regard toujours troublant, souvent choquant, parfois fascinant…
Informations pratiques
Every Body, jusqu’au 18 septembre 2016 au LAAC de Dunkerque
302 avenue des Bordées
59140 DUNKERQUE
TEL : 03.28.29.56.00
En savoir plus sur l’expo www.musees-dunkerque.eu/les-expositions/en-cours/detail-des-expos/actualites/every-body
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 12h15 et de 14h à 18h
Nocturne le 3ème jeudi du mois jusqu’à 20h30 d’avril à septembre
Fermé le 15 août
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