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Le reliquaire d’Herkenrode : une pièce d’exception

L'orfèvrerie religieuse connaît au XIIIe siècle des bouleversements stylistiques qui imposent qu'un poinçon soit gravé sur chaque objet, mais dans les faits cette règle ne sera respectée qu'au XIVe siècle. Nous connaissons aujourd'hui un seul et unique objet qui ait reçu cette marque au XIIIe siècle : le reliquaire d'Herkenrode, dont je vous propose une étude approfondie.
Publié le 27 octobre 2012
Fiche signalétique

 

Nom de l’objet : Reliquaire d’Herkenrode

Datation : 1286

Origine : Paris 

 

 

 

 

 

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, © C.D

 

 

 

 

 

 

Description

 

Cet objet est un reliquaire-ostentatoire, c’est-à-dire, qu’il renferme une relique destinée à être vue par les fidèles. Dans le cas présent, il renfermait très vraisemblablement, un objet circulaire en raison de la forme du socle. En effet, en observant ce cliché, nous pouvons remarquer un réceptacle de la forme d’un croissant ; ce qui suggère que la forme de la relique était circulaire.

 

 

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, détail du corps de l’objet © C.D

 

Ce reliquaire se compose d’un socle, d’un noeud, d’un corps surmonté d’une croix où prennent place trois saints personnages.

 

Le socle se compose d’un plateau animé de médaillons quadrilobés. Son épaisseur est souligné par une frise ajourée ; l’ensemble reposant sur la représentation de figures animales : des lions. C’est sur cette surface que se trouve le poinçon qui précise l’origine de la pièce. Les ateliers parisiens avaient pour emblème une fleur de lys.                 

                                                                                                                 

 Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, détail du socle © C.D

 

  

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, détail du socle, le poinçon © C.D

 

Le socle se compose de deux tiges séparées par un noeud. L’extrémité haute de la tige est soudée au corps du reliquaire par un réseau de fines tiges arrondies permettant ainsi une transition harmonieuse entre les deux éléments.

 

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, détail du socle, le poinçon © C.D

 

L’ensemble est surmonté par un corps principal prenant la forme d’éléments d’architecture religieuse. On retrouve les fenêtres hautes surmontées d’un arc brisé.

 

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, le toit © C.D

A l’arrière des gâbles, le toit est animé par des gravures linéaires symbolisant les tuiles. L’ensemble est ponctué de petits animaux fantastiques.

 

Enfin, le reliquaire est surplombé par la scène de la Crucifixion. Les personnages, la Vierge et Saint Jean, mesurent moins de dix centimètres de hauteur. En termes stylistiques, ils présentent un déhanchement typique de la production parisienne de cette époque.

 

Reliquaire d’Herkenrode, 1286, Paris, la Scène de la Crucifixion © C.D

 

Cette oeuvre : une exception

 

Au XIIIème siècle, Louis IX ordonne aux ateliers du royaume d’appliquer sur les objets, issus de leurs productions, un poinçon. Cependant, cette marque ne fut mise en service qu’à partir du XIVème siècle. Ce reliquaire du XIIIème siècle est donc le seul spécimen de son époque à porter un poinçon, c’est une pièce unique. Le poinçon utilisé ici est une fleur de lys prouvant que cet objet est issu d’un atelier parisien.

 

Pour voir cette oeuvre, rendez vous au Musée de la ville d’Hasselt (Belgique). Pour plus de renseignements, cliquez sur le lien.

 

Cécile Dufour

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Le 28 octobre 2012

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