Les constats
En élaborant le corpus d’oeuvres d’orfèvrerie du XIIIème siècle étudiées durant mes années de thèse, j’ai constaté que le thème de la Nativité était absent de toutes représentations. Seuls les deux thèmes liés la Nativité, l’Annonciation et la Fuite en Egypte, sont représentés.
Sur quarante-neuf objets, trois reprennent ces deux thèmes: un reliquaire mentionne le thème de l’Annonciation et deux sont exclusivement dédiés à la Fuite en Egypte.
N’ayant pas l’autorisation de diffuser ces deux derniers objets, j’ai choisi de vous les présenter en utilisant des clichés qui s’apparentent à leur représentation physique.L’annonciation
Le thème de l’Annonciation apparaît uniquement dans la châsse de Saint Taurin.
Cette représentation de l’Annonciation sert ici l’histoire de Saint Taurin. C’est effet le ventre d’Euticie, mère de Saint Taurin, que l’ange touche de son rameau fleurit de lys. Le récit biblique de l’Annonciation est ainsi détourné afin de montrer aux fidèles le caractère sacré de la naissance de ce personnage.
La fuite en Egypte
Seuls deux reliquaires du XIIIème siècle content l’épisode de La Fuite en Egypte. Les deux pièces d’orfèvrerie sont conservées en Italie: une est au Musée Diocésain de Gaété et l’autre fait partie du trésor de la Cathédrale de Savone.
Ces deux reliquaires sont strictement identiques excepté pour leur date de production.
Le reliquaire conservé à Gaété a été façonné entre 1300 et 1320 dans un atelier parisien. L’autre, réalisé entre 1280 et 1300, provient d’un lieu incertain, peut-être d’un atelier parisien ou du nord de la France.
Ces trois clichés ont été choisis pour leurs similitudes avec les deux pièces d’orfèvrerie précédemment citées.
Joseph est situé à l’avant des reliquaires, représenté debout, en marche. Il tient dans la main gauche la corde de l’âne et porte sur son épaule un bâton à la surface recouverte d’un pan de tissu. Il a la tête penchée vers la droite et son regard se dirige vers le bas. Il porte une tunique qui ceinture la taille.
Le corps de l’âne a été allongé afin de positionner sur une selle, composée d’une fine plaque de métal, la Vierge et l’Enfant. Marie porte une tunique et une chasuble couvre sa tête et retombe sur son corps.
Conclusion
Dans l’orfèvrerie parisienne du XIIIème siècle, le thème de la Nativité n’est pas représenté. Sans doute est ce dû à la fonction de ces objets qui est de rendre hommage aux saints personnages qui se sont sacrifiés et non de célébrer leur naissance.
Cécile Dufour
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Le 31 décembre 2013