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Un trésor d’orfèvrerie de Jean-Charles Cahier, orfèvre du roi

Publié le : 11 Février 2019
On trouve de nombreuses pièces d’orfèvrerie du XIe siècle à nos jours dans le trésor de Besançon. Mais le XIXe siècle est largement représenté par des œuvres de grande qualité que l’on doit à un orfèvre parisien, Jean-Charles Cahier. C’est le cardinal Louis François de Rohan-Chabot, duc et pair de France, archevêque de Besançon de 1829 à 1833, qui passe ces commandes à l’orfèvre du roi Charles X.

Cette collection très bien présentée dans le volume 2 du catalogue Cathédrale de Besançon, trésors cachés a fait l’objet de notices d’Anne Dion-Tenenbaum, Conservateur en chef du patrimoine au département des Objets d’art du Musée du Louvre. Je vous en propose ici la découverte.

Jean-Charles Cahier, plateau et burettes liturgiques
Jean-Charles CAHIER (Soissons, 1772 - Marseille, 17 octobre 1857)

Né et probablement formé à Soissons, Cahier fait insculper son poinçon à Paris en 1801 et s’installe quai des Orfèvres vers 1803. Il se spécialise dans l’orfèvrerie religieuse. La crosse offerte par le gouvernement à Mgr Lecoz, archevêque concordataire, lors de sa nomination à l’archevêché de Besançon en 1802 est, à ce jour, son premier travail officiel connu. En 1804, l’orfèvre livre des objets liturgiques pour la chapelle du Grand Trianon puis, en 1805-1806, pour la chapelle des Tuileries, notamment deux croix processionnelles, dont on peut rapprocher celle de la cathédrale de Besançon. En 1806, il reçoit du chapitre de Notre-Dame de Paris  la commande d’un reliquaire pour la Sainte Couronne d’épines (Trésor de Notre-Dame).

  

JEAN-CHARLES CAHIER, Coffret "chapelle" / détail d'une aiguière

La restauration des Bourbons profite à Cahier, aussitôt nommé orfèvre du roi ; il fait insculper, vers 1816-1817, un nouveau poinçon avec deux L entrelacés, chiffre de Louis XVIII. Les commandes passées par le roi à Cahier sont souvent liées à une politique d’expiation de la période révolutionnaire : plaques pour les cercueils de Louis XVI et Marie-Antoinette à Saint-Denis, et chapelle pour la célébration quotidienne d’une messe en leur mémoire, reliquaire pour la Sainte Ampoule de Reims... En novembre 1821, il achète à l’orfèvre Martin-Guillaume Biennais son fonds de commerce et s’installe 283 rue Saint-Honoré. Cahier élargit alors ses activités aux spécialités de son prédécesseur, à savoir les nécessaires, les armes, les ordres, les meubles de toilette. Cahier reste néanmoins fidèle à l’orfèvrerie religieuse. Il fournit en particulier l’orfèvrerie religieuse du sacre de Charles X.

JEAN-CHARLES CAHIER, Chrémeaux

Les commandes à Cahier du cardinal Louis-François-Auguste de Rohan-Chabot (1788-1833), archevêque de Besançon à partir de 1829, s’expliquent probablement par leurs liens communs avec la Congrégation de Paris, association de piété fondée en 1801 par un père jésuite, dont ils sont tous deux membres depuis le Premier Empire. La chapelle de l’archevêque, composée d’un calice, d’une patène, de burettes et de leur plateau, relevée de médaillons peints sur porcelaine, est très proche d’une chapelle offerte en 1823 par le comte d’Artois à l’église Sainte-Geneviève, aujourd’hui conservée au trésor de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

     

JEAN-CHARLES CAHIER, Vierge de l'Immaculée Conception, patronne du diocèse de Besançon  / détail

Récompensé par une médaille d’or aux expositions des produits de l’industrie de 1819, 1823 et 1827, Cahier rencontre néanmoins des difficultés financières à partir de 1828 et fait faillite après la Révolution de 1830 et la chute de son protecteur le roi Charles X.

 

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Bibliographie : Anne Dion-Tenenbaum, "Jean-Charles Cahier et l'orfèvrerie religieuse", dans colloque L'Orfèvrerie au XIXe siècle, Paris, Documentation française, 1994, p. 17-37.

Anne Dion-Tenenbaum, Orfèvrerie française du XIXe siècle. La collection du musée du Louvre, Paris, Somogy Editions d’art/ Louvre éditions, 2011, p. 271-272.

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Chloé Baverel

Titulaire d’un Master 2 en Histoire de l’art, Chloé Baverel (Monnier) est actuellement médiatrice culturelle de la Cathédrale Saint-Jean de Besançon (25) et du Centre diocésain Antoine-Pierre 1er de Grammont. De par ses fonctions, elle a contribué à la rédaction de deux volumes baptisés Cathédrale de Besançon : trésors cachés qui dévoilent aux lecteurs, le riche patrimoine religieux de Besançon et sa région. Ses différentes missions l’amènent à inventorier les collections diocésaines, à lancer des campagnes de mécénat pour la restauration d’œuvres d’art ou encore à participer à l’organisation des événements tels la Nuit des Cathédrales ou les Journées du patrimoine.

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