Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

Première semaine des Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola

Publié le : 26 Février 2015
Il faut bien comprendre que chacune des quatre semaines des Exercices Spirituels a sa thématique propre : la première vise à demander « la grâce de ressentir une vive douleur de ses péchés, de les pleurer amèrement, ou de verser des larmes sur les douleurs et les souffrances que Notre Seigneur Jésus-Christ endura dans sa Passion, ou enfin la solution de quelque doute. »

Crucifixion avec Dieu le Père et saint Ignace, peinture à l’huile

La présentation de la première semaine est précédée d’un paragraphe intitulé « Principe et fondement » qui rappelle la finalité de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu:

« L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme. Et les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l'homme et pour l'aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant. D'où il suit qu'il doit en faire usage autant qu'elles le conduisent vers sa fin, et qu'il doit s'en dégager autant qu'elles l'en détournent (…) »
Suivent un examen de conscience « pour purifier l’âme et mieux se confesser » qui porte à la fois sur la pensée, la parole et l’action, et qui précède la « confession générale et la communion ».

Les cinq exercices spirituels peuvent alors commencer :

Le premier exercice se déroule au milieu de la nuit. C’est une méditation selon les trois puissances de l’âme (mémoire, entendement, volonté) sur les trois premiers péchés : la rébellion des Anges, le péché originel d’Adam et d’Eve, le péché particulier mortel commis par l’homme contre son Créateur et Seigneur. La méditation porte sur le Christ mort pour nos péchés.

Le deuxième exercice a lieu le matin, aussitôt après le lever. C’est une méditation sur ses propres péchés : « Aussitôt qu'on se lève, on doit se proposer de se tenir soigneusement en garde contre le péché ou défaut particulier dont on veut se corriger et se défaire. » On doit demander « une douleur intense et profonde et des larmes pour pleurer ses péchés. »
« Le premier point est comme une revue générale. Je tâcherai donc de me souvenir de tous les péchés de ma vie, la repassant tout entière d'année en année, ou d'époque en époque. Pour cela, il me sera très utile de me rappeler trois choses: premièrement, les lieux que j'ai habités; secondement, les relations que j'ai eues avec d'autres personnes; troisièmement, les emplois que j'ai exercés. »

Je considère alors qui je suis par des comparaisons avec tous les autres hommes, avec tous les Saints, avec Dieu, afin de perdre tout orgueil. Je compare aussi les attributs de Dieu à mes propres défauts. C’est « le cri d’étonnement d’une âme profondément émue » que tant de bassesse n’ait pas rebuté la miséricorde de Dieu et qui prend la résolution de se corriger « avec le secours de sa grâce ».

Le troisième exercice prend place avant ou après la messe, mais toujours avant le déjeuner. On revient aux « endroits qui auront fait éprouver  plus de consolation ou de désolation » ou qu’on aura médités avec plus de goût spirituel. Un triple « colloque » s’établit avec Notre-Dame, le Fils, Dieu le Père, avec les prières respectives : Je vous salue Marie, Ame du Christ, Notre Père.

Le quatrième exercice, qui se situe à l’heure des vêpres, est un résumé du troisième exercice.

Enfin, le cinquième exercice est placé une heure avant le dîner. C’est une méditation de l’enfer, où l’on demande la grâce d’avoir le sentiment intérieur des peines de ceux qui se sont séparés de Dieu. Dans ce qu’Ignace de Loyola appelle « une composition des lieux », les cinq sens sont sollicités, à l’aide de l’imagination, où domine l’image du feu. La vue d’abord parcourt ces lieux infernaux : « Je verrai des yeux de l’imagination ces feux immenses et les âmes des réprouvés comme enfermés dans des corps de feu. » Puis,  l’ouïe est comme atteinte par « les cris, les clameurs, les blasphèmes contre Jésus-Christ Notre Seigneur et contre les saints. » L’odorat intervient aussi : « Je me figurerai que je respire la fumée, le soufre, l’odeur d’une sentine ou de matières en putréfaction. » Le goût apporte une note d’amertume : « Je m’imaginerai goûter des choses amères, comme les larmes, la tristesse, le ver de la conscience. » Enfin le toucher complète la vision : « Je toucherai ces flammes vengeresses. » Le colloque avec Jésus-Christ, qui suit, porte sur les âmes qui se sont perdues avant sa venue, pendant sa vie et après sa vie en ce monde. Par comparaison, celui qui pratique ces exercices se sent l’objet d’une grande compassion et miséricorde.

Andrea Bonaiuti da Firenze, Descente du Christ dans les Limbes, 1365-1368, détail de la Crucifixion, fresque, largeur 11,6 m, Florence, Chapelle espagnole de Sainte Marie Nouvelle.

Quelques additions suivent ces cinq exercices. Retenons la dixième addition qui porte sur la pénitence intérieure, c’est-à-dire sur la douleur de ses péchés et le ferme propos de ne pas y retomber. Elle se double d’une pénitence extérieure pour se punir de ses fautes passées comme la tempérance de la nourriture, la juste mesure du sommeil ou les pratiques d’ascèse du corps, mais où l’excès est à proscrire : « Comme Dieu, notre Seigneur, connaît infiniment mieux notre nature que nous ne la connaissons nous-mêmes, il daigne souvent nous faire connaître clairement ce qui nous est convenable. »

Ajouter un commentaire

Vous pouvez ajouter un commentaire en complétant le formulaire ci-dessous. Le format doit être plain text. Les commentaires sont modérés.

Question: 10 - 5 ?
Your answer:
Martine Petrini-Poli

Martine Petrini-Poli, professeur de lettres (titulaire du CAPES et du Doctorat de 3ème cycle) en classes préparatoires HEC au Lycée de Chartreux et à l’Ecole des Avocats de Lyon (EDA), rédactrice à Espace prépas, Ellipses et Studyrama. Responsable de la Pastorale du Tourisme (PRTL 71).

Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter