En bref : Midnight Special de Jeff Nichols

Avec Take Shelter, Jeff Nichols avait conquis le coeur de beaucoup de cinéphiles. Son Midnight Special, attendu comme le loup blanc, procure pour la première fois le sentiment d’une certaine déception. Jeff Nichols semble avoir été contraint de rentrer dans un certain formatage de récit et du coup être bridé dans sa liberté d’expression.
Jean-Baptiste Ambroselli, petit-fils de… George Desvallières

Voici un hommage printanier à Jean-Baptiste Ambroselli (1934-2020), disparu tout récemment, le 18 février dernier, avec cette visite d’atelier publiée en 2016… Premières lueurs de printemps en ce début d’avril, un tapis de pâquerettes égaye la prairie devant la maison. Et quelle maison ! L’atelier de son grand-père, George Desvallières, à Saint-Fargeau. Certes, aménagé, augmenté, rendu habitable depuis les années soixante, mais atelier tout de même où trônent encore quelques œuvres de l’aïeul. Jean-Baptiste Ambroselli s’avance pour m’accueillir. Nous nous connaissons depuis une bonne vingtaine d’années et j’aime suivre l’évolution de son travail au gré des commandes et des expositions. Autour d’un bon café la conversation s’engage.
A l’église Notre-Dame de la Nativité d’Armancourt (Oise, 60), les vitraux de Bertrand Créac’h

Après trois années de parcours d’obstacles, les vitraux de l’église Notre-Dame de la Nativité d’Armancourt conçus par Bertrand Créac’h, et réalisés par les Ateliers Duchemin, ont été inaugurés le 19 mars 2016. Par tous les temps ces vitraux créent une illumination inattendue dans la jolie église, un espace de joie et d’apaisement. L’artiste explique…
Le bestiaire biblique du Livre de Lamentation de Grégoire de Narek

La symbolique animale est présente dans toutes les civilisations, mais l’interprétation des ces figures animales peut différer selon les cultures. Dans la Bible, quelques animaux vont prendre une valeur toute particulière. Par une série d’antithèses, Grigor nous présente une foule mêlée d’animaux innocents ou nuisibles, à l’image des saints ou des pécheurs qui se côtoient. Personne n’est assuré de son salut, c’est pourquoi la prière des uns pour les autres prélude à la communion des saints. Contraste de couleurs entre les « noirs corbeaux » et les « taches blanches » des colombes. Contraste entre l’impétuosité des chevaux ou la férocité des chiens et les mœurs paisibles des brebis ou le sens du sacrifice des agneaux :
Ecouter, entendre, comprendre, contempler

Le 5 mars dernier nous quittait un musicien qui aura marqué l’histoire : Nikolaus Harnoncourt. Nous le connaissons surtout pour ses recherches et ses enregistrements sur la musique baroque. Sa démarche n’est pas celle d’un simple archéologue. Ses explorations de manuscrits originaux, d’instruments et de traités anciens n’ont eu qu’un seul but : retrouver, au-delà des vernis accumulés au fil des années, la vraie nature de cette musique pour que nous ouvrions nos oreilles à la recevoir et à la comprendre.
Réouverture du Musée de l’Homme : Qui sommes-nous ?

Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Après 6 ans de travaux, Le Musée de l’Homme à Paris, désormais complètement repensé, est prêt à parler de l’Homme comme on ne l’a jamais fait. Par des vitrines spectaculaires abritant les collections prestigieuses de préhistoire, d’anthropologie et d’ethnologie, le musée offre une immersion au cœur de l’évolution humaine. Un parcourt passionnant qui nous fait réfléchir à notre place dans le monde et le lien que nous partageons avec ce qui nous entoure. En somme, un musée pour comprendre l’humain, sa nature complexe, son évolution depuis l’apparition des humanités plurielles jusqu’à nos jours.
Le genre littéraire des lamentations

Les lamentations appartiennent aux rites funéraires de tous les peuples, que ce soit les Egyptiens ou les Grecs anciens. On se souvient, au chapitre XVIII de l’Iliade d’Homère, de la « plainte terrible » et des pleurs d’Achille à la mort de son ami Patrocle, tué par Hector, lors de la guerre de Troie. Aussitôt, du fond des abîmes marins, le chœur des Néréides entonne des chants funèbres, des thrènes. Les cortèges de pleureuses accompagnent toujours les funérailles antiques. Grégoire de Narek s’inspire de la poésie orale populaire des pleureuses, la christianise et introduit pour la première fois, dans la poésie arménienne, la rime. La répétition lancinante de sons aigus rend la plainte plus déchirante.
Anne Gratadour – Itinéraires de la création 6/9

Les Itinéraires de la création sont un projet imaginé par le département art sacré de la Conférence des évêques de France, en partenariat avec la revue Narthex. Cette initiation a été proposée aux décisionnaires et aux futurs décisionnaires de l’art dans les églises que sont les membres des Commissions Diocésaines d’art sacré ou ceux d’Art, Culture et Foi, les jeunes prêtres, ainsi que les étudiants à l’Institut Supérieur de Théologie des Arts et à l’Institut des Etudes en Sciences Religieuses. Ils se sont déroulés à Paris et en Ile-de-France les 13 au 15 octobre derniers. Lors de chaque journée, une dizaine de participants ont été invités à se plonger au cœur de la création artistique d’aujourd’hui, en visitant trois ateliers d’artistes tout au long d’un parcours. Les rencontres entre les visiteurs, les artistes et leurs œuvres ont ouvert un espace de dialogue qui transcende les questions de la spiritualité, de la beauté et du rapport au Sens et aux sens. Narthex vous propose une immersion dans chacune de ses rencontres…
Sylvie Blocher : les vivants (2/2)

Entre Sylvie Blocher et la ville de Saint-Denis (93) c’est une histoire d’amour qui dure depuis plus de 30 ans. Elle y vit, y a son atelier, y revient après chacun de ses voyages. En 1995 déjà, elle avait investi la chapelle de l’ancien Carmel de la ville de Saint-Denis, devenu musée d’Art et d’Histoire en 1981. Aujourd’hui et jusqu’au 17 octobre 2016, les vidéos de Sylvie Blocher, percutantes et empreintes d’humanité, renouvellent ce lieu bâtit pour le religieux et s’immiscent avec pertinence dans les collections du musée. Prenant sa source dans l’altérité, l’œuvre de Sylvie Blocher dénonce la censure, joue sur les mots et les silences. Au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, l’exposition « Les mots qui manquent, the missing words » traduit le désir de l’artiste de porter la vérité, la liberté et l’émancipation. Avec l’art pour seule arme, Sylvie Blocher interroge avec poésie mais sans concession notre rapport à l’autre.
Déploration, contemplation, espérance

Nous voici à quelques jours de la Semaine Sainte, où les chrétiens célèbrent les évènements fondateurs de leur foi : la mort et la résurrection du Christ. La joie de Pâques passe par le drame du Vendredi-Saint. La liturgie d’une merveilleuse richesse de ces jours a été la source de nombreux chefs-d’œuvre parmi lesquels la musique n’occupe pas une mince place.