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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Jean-Paul II et les arts – Les textes officiels

Publié le : 20 Avril 2011
Le 1er mai 2011, le Pape Jean-Paul II a été béatifié à Rome. A cette occasion, Narthex a souhaité lui rendre hommage en évoquant le lien très fort que ce Pape entretenait avec l'ensemble des disciplines artistiques. Artiste lui-même, grand poète, Jean-Paul II a toujours souhaité que le dialogue entre l'Eglise et les artistes soit une source de richesse réciproque.

La célèbre Lettre du Pape aux artistes datant de 1999 est toujours très actuelle. Jean-Paul souhaitait qu’un réel dialogue s’instaure entre l’Eglise et les artistes d’aujourd’hui. L’Eglise fut l’un des plus grands mécènes artistiques de l’histoire et aujourd’hui encore elle commande des œuvres parfois éphémères lors d’exposition ou pérennes destinées aux lieux de culte. Sur Narthex.fr, les lecteurs peuvent se rendre compte de ce dynamisme par la variété des articles proposés. 

Extrait de la Lettre aux artistes de 1999

À tous ceux qui, avec un dévouement passionné, cherchent de nouvelles «épiphanies» de la beauté pour en faire don au monde dans la création artistique.

«Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon» (Gn 1, 31).

L'artiste, image de Dieu Créateur.

Personne mieux que vous artistes, géniaux constructeurs de beauté, ne peut avoir l'intuition de quelque chose du pathos avec lequel Dieu, à l'aube de la création, a regardé l'œuvre de ses mains. Un nombre infini de fois, une vibration de ce sentiment s'est réfléchie dans les regards avec lesquels, comme les artistes de tous les temps, fascinés et pleins d'admiration devant le pouvoir mystérieux des sons et des paroles, des couleurs et des formes, vous avez contemplé l'œuvre de votre inspiration, y percevant comme l'écho du mystère de la création, auquel Dieu, seul créateur de toutes choses, a voulu en quelque sorte vous associer.

Pour cette raison, il m'a semblé qu'il n'y avait pas de paroles plus appropriées que celles de la Genèse pour commencer la lettre que je vous adresse, à vous auxquels je me sens lié par des expériences qui remontent très loin dans le temps et qui ont marqué ma vie de façon indélébile. Par cet écrit, j'entends emprunter le chemin du dialogue fécond de l'Église avec les artistes qui, en deux mille ans d'histoire, ne s'est jamais interrompu et qui s'annonce encore riche d'avenir au seuil du troisième millénaire.

En réalité, il s'agit d'un dialogue qui non seulement est dû aux circonstances historiques ou à des motifs fonctionnels, mais qui s'enracine aussi bien dans l'essence même de l'expérience religieuse que dans celle de la création artistique. La première page de la Bible nous présente Dieu quasiment comme le modèle exemplaire de toute personne qui crée une œuvre : dans l'homme artisan se reflète son image de Créateur. Cette relation est évoquée avec une évidence particulière dans la langue polonaise, grâce à la proximité lexicale entre les mots stwórca (créateur) et twórca (artisan).

Quelle est la différence entre «créateur» et «artisan» ? Celui qui crée donne l'être même, il tire quelque chose de rien - ex nihilo sui et subiecti, dit- on en latin -, et cela, au sens strict, est une façon de procéder propre au seul Tout-Puissant. À l'inverse, l'artisan utilise quelque chose qui existe déjà et il lui donne forme et signification. Cette façon d'agir est propre à l'homme en tant qu'image de Dieu. Après avoir dit, en effet, que Dieu créa l'homme et la femme «à son image» (cf. Gn 1, 27), la Bible ajoute qu'il leur confia la charge de dominer la terre (cf. Gn 1, 28). Ce fut le dernier jour de la création (cf. Gn 1, 28-31). Les jours précédents, scandant presque le rythme de l'évolution cosmique, le Seigneur avait créé l'univers. À la fin, il créa l'homme, résultat le plus noble de son projet, auquel il soumit le monde visible, comme un immense champ où il pourra exprimer sa capacité inventive.

Dieu a donc appelé l'homme à l'existence en lui transmettant la tâche d'être artisan. Dans la «création artistique», l'homme se révèle plus que jamais «image de Dieu», et il réalise cette tâche avant tout en modelant la merveilleuse «matière» de son humanité, et aussi en exerçant une domination créatrice sur l'univers qui l'entoure.

L'Artiste divin, avec une complaisance affectueuse, transmet une étincelle de sa sagesse transcendante à l'artiste humain, l'appelant à partager sa puissance créatrice. Il s'agit évidemment d'une participation qui laisse intacte la distance infinie entre le Créateur et la créature, comme le soulignait le Cardinal Nicolas de Cues : «L'art de créer qu'atteindra une âme bienheureuse n'est point cet art par essence qui est Dieu, mais bien de cet art une communication et une participation(1).

C'est pourquoi plus l'artiste est conscient du «don» qu'il possède, plus il est incité à se regarder lui-même, ainsi que tout le créé, avec des yeux capables de contempler et de remercier, en élevant vers Dieu son hymne de louange. C'est seulement ainsi qu'il peut se comprendre lui-même en profondeur, et comprendre sa vocation et sa mission.

Lire la suite du discours sur le site du Vatican

 

En 2000, lors du discours à l’Assemblée plénière de la Commission pontificale pour les Biens culturels de l’Eglise, le Pape Jean-Paul II réaffirme la place importante de l’art au service de l’humanisme et de l’annonce de l’Evangile

Extrait du discours de 2000

Le chemin qui a été heureusement entrepris doit être poursuivi et je voudrais aujourd'hui vous encourager à ne pas épargner vos efforts pour que les témoignages de culture et d'art qui sont confiés aux soins de l'Église soient toujours mieux valorisés au service du progrès humain authentique et de la diffusion de l'Évangile.

En effet, les biens culturels, en leurs multiples expressions - des églises aux monuments les plus divers, des musées aux archives et aux bibliothèques - sont une composante loin d'être négligeable dans la mission d'évangélisation et de promotion humaine qui est celle de l'Église.

Plus spécialement, l'art chrétien, « bien culturel » plus que jamais significatif, continue à rendre un service singulier en communiquant avec une extraordinaire efficacité, par la beauté des formes sensibles, l'histoire de l'alliance entre Dieu et l'homme, et la richesse du message révélé. Au cours des deux millénaires de l'ère chrétienne, il a été la superbe manifestation de l'ardeur de nombreux confesseurs de la foi, il a exprimé la conscience de la présence de Dieu au milieu des croyants, il a soutenu la louange que, partout sur la terre, l'Église élève vers son Seigneur. Les biens culturels prouvent qu'ils sont des documents qualifiés des divers moments de cette grande histoire spirituelle.
En outre, l'Église, experte en humanité, utilise les biens culturels pour la promotion d'un authentique humanisme, modelé sur le Christ, homme « nouveau » et révélateur de l'homme à lui-même (cf. Gaudium et spes, 22). Il n'est donc pas étonnant que les Églises particulières s'efforcent de promouvoir la conservation de leur patrimoine artistique et culturel au moyen d'interventions ordinaires et extraordinaires, qui permettent sa pleine mise en valeur.

L'Église n'est pas seulement gardienne de son passé, elle est surtout animatrice du moment actuel de la communauté humaine, en vue de la construction de son avenir.

L'Eglise augmente donc continuellement son patrimoine de biens culturels pour répondre aux exigences de toutes les époques et de toutes les cultures, et elle se préoccupe ensuite de remettre ce qui a été réalisé aux générations successives afin que, elles aussi, elles puissent s'abreuver au grand fleuve de la traditio Ecclesiae.

Dans cette perspective, il est nécessaire que les multiples expressions de l'art sacré se développent en étroite harmonie avec la mens de l'Église et au service de sa mission, en employant un langage capable d'annoncer à tous le Royaume de Dieu.
Dans la formulation de leurs projets pastoraux, les Églises locales ne manqueront donc pas d'utiliser de manière adéquate leurs biens culturels. Ceux-ci, en effet, ont une particulière capacité d'amener les personnes à une perception plus vive des valeurs de l'esprit et, témoignant de manières diverses de la présence de Dieu dans l'histoire des hommes et dans la vie de l'Église, ils disposent les âmes à accueillir la nouveauté de l'Évangile. De plus, par la proposition de la beauté qui a, de par sa nature même, un langage universel, l'Église est certainement aidée dans sa mission de rencontrer tous les hommes dans un climat de respect et de tolérance réciproque, selon l'esprit de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux.

La nouvelle évangélisation postule un effort renouvelé dans le culte liturgique, où réside aussi une riche source d'instruction du peuple fidèle (cf. Sacrosanctum Concilium, 33). Il est bien connu que, depuis toujours, le culte a trouvé dans l'art un allié naturel, de sorte que les monuments d'art sacré associent à leur valeur esthétique intrinsèque une valeur catéchétique et cultuelle. Il faut donc les mettre en valeur en tenant compte de leur habitat liturgique, en conjuguant le respect de l'histoire et les exigences actuelles de la communauté chrétienne, et en faisant en sorte que le patrimoine historique et artistique au service de la liturgie ne perde rien de l'éloquence qui est la sienne.

Lire l’intégralité du discours sur le site du Vatican

- Consulter le site dédié à la béatification de Jean-Paul II : www.karol-wojtyla.org

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