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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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L’art en partage, une histoire des collections du musée du Hiéron

Publié le : 31 Janvier 2019
Le musée du Hiéron à Paray-le-Monial, lieu unique en son genre par son histoire et sa destination, a rouvert ses portes en 2005, après restauration et réhabilitation. Depuis, il lui manquait encore un catalogue raisonné digne de ce nom, rendant grâce à la richesse de ses collections et à l’originalité et la finesse de son parcours muséal. C’est désormais chose faite : l’ouvrage « L’art en partage » tout juste paru, vient couronner une histoire plus que centenaire.

Salle centrale du musée du Hiéron

Le musée du Hiéron à Paray-le-Monial naît dans les années 1880, sur une idée plus ancienne. A son origine : le père jésuite Victor Drevon et le baron Alexis de Sarachaga (1840-1918). Ce dernier décide de consacrer sa fortune à la réalisation du projet, souhaité par le père Drevon, qui avait pour ambition d’illustrer, dans un seul lieu, le lien théologique entre l’Eucharistie et le Sacré-Cœur. Le bâtiment est conçu par l’architecte Noël Bion entre 1890 et 1893 ; derrière la façade monumentale d’aspect classique, se cache une étonnante architecture métallique de style Eiffel. Entièrement réhabilité en 2005, il devient municipal et acquiert le label Musée de France. Sur 700 m², le musée présente aujourd’hui un parcours artistique et culturel retraçant deux millénaires d’histoire du christianisme.

L’ouvrage L’art en partage relève brillamment le défi de révéler l’essence de la collection, dans sa diversité et sa complexité. L’art contemporain et l’art ancien s’y mêlent, offrant une perspective atypique sur l’un et l’autre et une approche nouvelle de l’art sacré.

Thomas Gleb, Le Signe, 1979, crépi, peinture et cordelettes - musée du Hiéron

L’œuvre Le Signe, de l’artiste Thomas Gleb, semble être par son histoire, l’un des piliers du propos de l’ouvrage et du souhait d’ouvrir le musée du Hiéron à un monde plus large. Créée par l’artiste polonais en 1979 pour la chapelle du Carmel de Niort, on y discerne un Y sculpté en creux, référence à YHWH et YESHUA « pour les uns, la Croix ou le Crucifié, pour les autres la Trinité ». L’œuvre audacieuse a été conçue en confiance avec la communauté de sœurs. Thomas Gleb témoigna de cette communion le jour de l’inauguration de la chapelle en juin 1979 : « J’essaie par mes silences de favoriser l’écoute. De même que le silence des sœurs carmélites ont permis cette rencontre créatrice, particulièrement leur courage d’avoir osé suivre une voie créatrice, elles osaient aimer ».

La question de la survie de l’œuvre depuis la vente du Carmel en 2009 fut débattue, jusqu’en 2012 où la ville de Paray-le-Monial décida de l’installer au musée du Hiéron. La dépose et la repose du Signe s’avéra complexe, du fait de sa nature (sur enduit, apposé sur le mur de la chapelle), et un espace spécifique à l’entrée du parcours du musée du Hiéron fut créé. Le Signe endosse ainsi un rôle majeur : introduire le lieu et les collections.

Hélène Mugot, du sang et des larmes (derrière une Vierge à l'enfant de la Renaissance), Gouttes de verre rouge et cristal clair, H. 420 ; L. 650 cm Achat, 2013

Après cette brève introduction, l’ouvrage présente les œuvres contemporaines installées et intégrées tout au long du parcours. Des artistes de premier plan sont ainsi représentés : Carole Benzaken, Cécile Marie, Max Wechsler, Georges Jeanclos, Jean-Jacques Dournon, Pierre Buraglio, Amarante, Alexandre Hollan, Hélène Mugot, Jean-Michel Alberola. Par des médiums et des techniques artistiques radicalement différentes, tous sont traversés dans leur travail par la notion de révélation, de transcendance, de non-visible. L’ouvrage permet d’appréhender leur démarche, profondément ancrée dans l’essence même du musée.

Dans une deuxième partie, L’art en partage expose de façon thématisée l’enrichissement des collections du musée depuis sa création. On y perçoit ainsi l’articulation entre les pièces de toutes les époques, des œuvres les plus anciennes (à l’exemple de monnaies frappées de symboles chrétiens du VIIe siècle) aux installations artistiques les plus récentes. D’une collection a priori hétérogène nait un propos cohérent, présenté au fil de l’ouvrage.

La dernière partie de l’ouvrage rend hommage à la genèse du musée. Les plans originels ont été redécouverts en 2015, dans les archives de la famille de l’architecte Noël Bion, apportant une meilleure compréhension du lieu. Une chronologie de l’édifice se dessine ainsi au fil des pages, jusqu’à aujourd’hui. Les initiateurs du projet, le père Victor Drevon et Alexis de Sarachaga, sont en outre longuement présentés.

     

(à g.) Joseph Chaumet, Via Vitae (détail : allégories présentant l'eucharistie surmontées de la Trinité), 1904 / (à d.) Jean Jouvent, L'Adoration de l'agneau mystique, vers 1685

L’art en partage offre un panorama assez complet du musée eucharistique du Hiéron : son bâtiment, ses fondateurs, l’histoire de ses collections, ses œuvres, ses politiques de conservation et de médiation. Le catalogue remplit son office : en révéler suffisamment pour entrer dans l’intelligence des collections, et garder quelques parts de mystère. Une invitation, en filigrane, à venir pousser « en vrai » la porte du musée du Hiéron…

 

« Y a-t-il encore une place pour le saint et le sacré dans nos vies ? » (Bladine Saint Girons, philosophe et critique d'art).

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L'art en partage, au coeur du musée
Catalogue du musée du Hiéron

 

Sous la direction de Dominique Dendraël

 

Editions du musée du Hiéron, 2018.

 

 

144 p. illustré en couleurs

25 euros

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