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Genèse, ou l’apogée des paysages contemporains de William Robinson

Publié le : 30 Janvier 2018
William Robinson est l’un des artistes australiens les plus talentueux et reconnus de sa génération. Ses œuvres sont exposées pour la première fois en France, au sein même de l’ambassade d’Australie à Paris. L’occasion d’y découvrir ses autoportraits et paysages oniriques si particuliers, qui lui valurent de nombreux prix prestigieux de peintures en Australie. A découvrir jusqu’au 29 mars 2018.

Les étangs bleus, de Springbrook à Beechmont, 2000 - Huile sur toile 206.5 x 263 cm
Collection de l’Université de Technologie du Queensland (QUT)

William Robinson, originaire de Brisbane en Australie et aujourd’hui âgé de 81 ans, est un peintre à l’œuvre foisonnante. L’artiste s’inspire des souvenirs et impressions qu’il garde de ses excursions ce qui donne à ses paysages leurs couleurs atypiques et leurs perspectives multiples ; il n’est pas un artiste de plein air mais travaille de mémoire depuis son atelier. Son approche humoristique et ironique de l’autoportrait est tout aussi captivante. L’exposition fait la part belle au dessin qui, souvent relégué au second rang, a pourtant contribué de façon significative à la définition du style de l’artiste. Robinson capture un moment, un flottement et conjure une pensée par l’acte de dessin qu’il traduit ensuite sous une forme différente dans son atelier.

Du joyeux chaos de la ferme aux paysages majestueux du Queensland

Dans le Queensland, Etat du Nord-Est de l’Australie, William Robinson vit avec sa femme dans une ferme. Ses premières œuvres, dans les années 70-80 s’inspirent naturellement de son entourage proche : il dépeint avec humour le désordre qui règne dans la ferme, des portraits de vaches aux joyeuses mêlées des chèvres, poules et volatiles en tout genre dans la cour et les champs. Très vite, l’artiste s’attache à rendre compte d’une impression, une sensation à un instant donné, plutôt qu’à créer une représentation fidèle de la réalité. Il commence également à expérimenter le recours aux perspectives multiples, donnant à ses œuvres un aspect tourbillonnant, presque kinesthésique, sans point focal déterminé.

(à g.) Poules 1, 1980 - Gouache 76 x 56cm / Collection privée, Brisbane
(en h. à d.) Autoportrait équestre, 1987 huile sur toile 141 x 192 cm // (en B. à d.) Portrait de vache (Format ovale), 1979 - Conté 40 x 55.5cm / Collection de l’Université de Technologie du Queensland (QUT)

 

Plus tard en 1984, William Robinson et sa famille s’installent à Beechmont, dans le sud-est du Queensland. La région offre des paysages exceptionnels, mêlant mer, montagne, vallées, collines et forêts tropicales. De ses balades en pleine nature, loin des visions de déserts arides qui ponctuent l’imaginaire collectif des paysages australiens, il tente de capter la luxuriance et l’impression prégnante de la perte des repères. Les paysages présentés dans l’exposition déconstruisent la perspective, ce sont des images à plusieurs dimensions, qui se répondent et s’entrecroisent.

Étude pour Paysage de création : terre et mer, 1995, Huile sur toile, 3 panneaux, chacun de 91 x 122cm / Collection QUT

De la spiritualité du paysage

« La spiritualité de Robinson dans sa pratique est en partie due au fait qu’il est chrétien […] mais surtout à son lien fort avec le paysage : il le conçoit comme un ensemble de principes plus que comme un objet à idéaliser. C’est dans une série de toiles intitulée Paysage de création (1988-2004) que ressort le mieux sa vision philosophique et picturale. […] Dans cette série canonique de sept toiles sur plusieurs panneaux, Robinson traite le sujet de la création tel qu’il est raconté dans le livre de la genèse. C’est ici que l’on voit son ingénieuse utilisation des points de vue multiples et de la composition multi-temporelle dans toute leur complexité : il saisit le paysage en le peignant simultanément dans l’espace et dans le temps. »

- Extrait du catalogue Genesis, William Robinson.

La mer au soleil du matin depuis Springbrook, 1996, Huile sur toile 137.5 x 183cm / Collection QUT

Les paysages présentés dans l’exposition déconstruisent la perspective, ce sont des images à plusieurs dimensions, qui se répondent et s’entrecroisent.

Pour finir, la lumière qui se dégage des œuvres de William Robinson semble être à elle seule porteuse d’émotions et de sensations : « Souvent je commence par délimiter le ciel, qui à mon sens détermine l’atmosphère de l’œuvre » explique l’artiste. Inspiré par les coloris et la lumière de peintres français tels Bonnard ou Seurat, il insuffle dans ses œuvres sa propre touche vibrante et forte.

Le choix de Paris pour cette exposition est plutôt naturel : William Robinson travaille, à partir des années 1990, avec l’imprimeur Franck Bordas dans son atelier de la capitale. Au cours de plusieurs séjours de l’artiste, ils réalisent ensemble de nombreuses lithographies, dont certaines sont visibles au long du parcours. Les paysages de William Robinson donnent à voir une facette méconnue et grandiose de l’Australie, à l’heure où les relations diplomatiques entre les deux pays se portent bien.

William à la lueur de sa lampe, 1990, lithographie 56.5 x 56.5cm / Collection  QUT

William Robinson en quelques dates...

1936 - Naissance à Brisbane le 16 avril, deuxième de quatre enfants d’Ada et Robert Robinson.

1967 - Première exposition monographique au Design Arts Centre à Brisbane.

1976-82 - Exposition monographique à la Galerie Ray Hughes à Brisbane. Les scènes de vie de ferme devienne un sujet prédominant. Commence à enseigner dans l’université qui a ensuite pris le nom d’Université de Technologie du Queensland (QUT).

1987 et 1995 - Lauréat du Prix Archibald pour le portrait.

1990 et 1996 - Lauréat du Prix Wynne pour le paysage.

Entre 1995 et 2006 - séjours à Paris à l’Atelier Bordas et éditions de lithographies.

2001 -  Expositions à Brisbane, Melbourne et Sydney. Première grande exposition à la Galerie d’art du Queensland puis ensuite à la Galerie nationale d’Australie.

2009 - Inauguration de la Galerie William Robinson dans l’enceinte de l’Université de Technologie du Queensland (QUT).

 

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