Eglise Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Maritime)
Publié le : 24 Août 2018
La belle façade de l’église Saint-Jacques de Dieppe est un joyau de l’art gothique flamboyant du XIVe siècle : sa rose surmontée d’un gâble ajouré, les nombreux pinacles à fleurons et les baies élancées du beffroi sont les témoins d’une grande maîtrise du vocabulaire ornemental propre à ce style. Le reste de l’édifice est principalement antérieur. Les transepts nord et sud remontent à la seconde moitié du XIIe siècle. Le chœur, la nef, et les bas-côtés datent du XIIIe siècle, excepté les voûtes et le triforium de la nef qui datent également du XIVe siècle. D’autres éléments sont postérieurs, notamment la tour-lanterne à la croisée du transept, détruite à plusieurs reprises, reconstruite au XVIIIe avec un dôme surmonté d’un lanternon.
L’église Saint-Jacques de Dieppe est une étape de l’une des nombreuses routes de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle au Moyen âge et à la Renaissance. Son histoire est également très liée à celle de la ville, qui entretient durant plusieurs siècles une grande activité maritime et commerciale. Armateurs et Confréries vont d’ailleurs contribuer à son embellissement en construisant des chapelles latérales pour honorer leurs saints patrons. De nombreux graffitis marins ont été retrouvés sur les murs de l’édifice et de la tour. Par ailleurs, à l’initiative de Jehan Ango, armateur dieppois et figure humaniste de la première moitié du XVIe siècle, l’église abrite une frise célèbre dite des « Sauvages », datée des années 1530, représentant les indigènes rencontrés lors des expéditions dieppoises vers le Nouveau Monde, vers l'Afrique ou bien Sumatra.
L’une des chapelles latérales abrite un groupe sculpté de la mise au tombeau ; il s’agit d’une reproduction en plâtre du XIXe siècle, d’un groupe antérieur détruit à la révolution. Celui-ci s’inspirait de la Mise au tombeau en pierre du XVIe siècle conservée dans la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent d’Eu, également en Seine-Maritime.
En parcourant la nef de l’église Saint-Jacques de Dieppe, force est de constater que la nécessité de campagnes de restauration est impérieuse ; un filet protège les visiteurs d’éventuelles chutes de pierre des voûtes pourtant magnifiques, et les peintures murales ont beaucoup souffert avec le temps. Récemment, l’église a subi un revers de fortune des plus affligeants. En effet en novembre 2017, huit tableaux, de grands formats pour la plupart, ont été volés, après une entrée par effraction. Saint-Jacques de Dieppe est un exemple touchant d’un patrimoine vulnérable qu’il est nécessaire de protéger.
Source
Article de presse - novembre 2017
La « mission Bern »
En septembre 2017, l’animateur de télévision et de radio Stéphane Bern, se voit confier la mission d’identifier, avec l’appui des structures existantes et de la mobilisation citoyenne, les sites patrimoniaux en péril sur tout le territoire français. Une liste de 251 monuments a été établie, qui seront aidés en priorité pour l’année 2018, grâce à deux projets principaux de financement : le Loto du Patrimoine (vendredi 13 septembre 2018) et la grande souscription nationale avec la Fondation du Patrimoine.