Chemin de croix de Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques)
Publié le : 17 Août 2018
Une chapelle primitive existe à Bétharram, probablement dès le XIe siècle, dédiée à la Vierge Marie. La chapelle visible aujourd’hui se compose de deux parties : l’ancien sanctuaire dans sa forme ultime, datant du XVIIe siècle, et une chapelle adjointe au XXe siècle, dédiée à saint Michel Garicoïts, qui avait fondé dans cette localité la congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus.
Une légende raconte qu’au XVe siècle, une apparition de la Vierge Marie aurait sauvé une jeune fille en train de se noyer dans le Gave tout proche, en lui tendant un rameau. Cette histoire donne d’ailleurs une partie de son nom au village, beth arram signifiant « beau rameau » en béarnais. Le fait est que, entre le XVe et le XVIIe siècle, de nombreuses guérisons miraculeuses sont constatées, attirant un grand nombre de pèlerins. C’est dans ce contexte florissant que le chemin de croix est construit, le long d’un sentier qui serpente sur le versant de la colline contre laquelle le sanctuaire Notre-Dame est édifié.
L’iconographie du chemin de croix de Lestelle-Bétharram repose entièrement sur les textes des Evangiles. Aux quatorze stations qui composent habituellement les chemins de croix s’en ajoute une quinzième, célébrant la résurrection. Le programme iconographique se répartit ainsi :
I. L’agonie, le Jardin des Oliviers
II. La trahison de Judas
III. Jésus devant Caïphe
IV. La flagellation
V. Le couronnement d’épines
VI. Ecce Homo
VII. Jésus est condamné à mort
VIII. Le portement de la croix
IX. Les filles de Jérusalem
X. Le crucifiement
XI. Jésus meurt sur la croix
XII. La descente de la croix
XIII. Mater dolorosa
XIV. La mise au tombeau
XV. Jésus ressuscité des morts
Les cinq premières stations, ainsi que la VIIe, la VIIIe et la Xe, contiennent les bas-reliefs d’Alexandre Renoir réalisés autour de 1841. La pureté des lignes, la sincérité du sentiment religieux qui s’y exprime, la majesté que la physionomie du Christ garde dans toutes les situations, en font une œuvre d’art authentique. Les autres stations sont d’inégale valeur artistique. On remarquera cependant le beau groupe sculptural de la XIe station (celle des trois croix), la Pieta (XIIIe station) et le Christ glorieux qui domine la chapelle de la Résurrection. Ce dernier est de Fabish, sculpteur lyonnais à qui l’on doit la Vierge de la Grotte, à Lourdes.
La chapelle de la Résurrection a été un lieu de sépulture. Les restes de saint Michel Garicoïts y sont demeurés pendant 60 ans, et bien des miracles ont été obtenus sur cette tombe. Deux de ses successeurs à la tête de la Congrégation y ont été également ensevelis : le Père Jean Chirou (1808-1873) et le Père Auguste Etchécopar (1830-1897), dont le procès de béatification est en cours. (D’après Raymond Descomps).
Sources
Site officiel du sanctuaire de Bétharram
Site de la commune de Lestelle-Bétharram
La « mission Bern »
En septembre 2017, l’animateur de télévision et de radio Stéphane Bern, se voit confier la mission d’identifier, avec l’appui des structures existantes et de la mobilisation citoyenne, les sites patrimoniaux en péril sur tout le territoire français. Une liste de 251 monuments a été établie, qui seront aidés en priorité pour l’année 2018, grâce à deux projets principaux de financement : le Loto du Patrimoine (vendredi 13 septembre 2018) et la grande souscription nationale avec la Fondation du Patrimoine.