Abbaye Saint-Pierre de Marcilhac-sur-Célé (Lot)
Publié le : 3 Août 2018
L’abbaye Saint-Pierre de Marcilhac-sur-Célé a été construite au IXe siècle par les moines bénédictins de l’abbaye de Moissac ; elle est à cette époque sous la protection de Pépin, roi d’Aquitaine. Assez rapidement, elle acquiert une puissance et une prospérité telle qu’elle compte, au XIIe siècle, près de cent fiefs en sa possession, dont fait partie durant un temps l’église de Rocamadour, célèbre lieu de pèlerinage. Si elle bénéficie d’un âge d’or pendant quelques temps, les siècles suivants seront plus durs et les guerres successives n’épargneront pas la pauvre abbaye et son église. Elles sont ruinées par les Anglais durant la Guerre de Cent Ans ; elles sont relevées par une famille noble, les Hébrard de Saint-Sulpice au tournant des XVe et XVIe siècle, époque à laquelle est construite la partie gothique de l’église encore visible aujourd’hui. En pleine guerres de religions, une troupe de protestants incendie l'église et une grande partie des bâtiments conventuels subsistants. L’abbaye ne s’en relève pas vraiment et finit par être sécularisée en 1750, tandis que l’église devient paroissiale.
L’église se compose de deux parties bien distinctes : les vestiges de l’ancienne nef romane en composent la première partie, avec les restes du cloître, un ensemble de ruines romanes non dénué de charme et de poésie. On y trouve notamment le tympan carolingien où l’on reconnait le Christ Pentocrator trônant, entouré de deux anges thuriféraires. On retrouve également saint Pierre, protecteur de l’abbaye, reconnaissable aux clés du Paradis qu’il tient dans sa main et à la mention « petrus apostolus » ; en pendant, c’est son inséparable compère saint Paul qui est figuré.
La deuxième partie de l’église est la partie gothique dans laquelle sont célébrées les messes encore aujourd’hui. Elle se compose d’un chevet pentagonal avec déambulatoire, d’une nef en ogive, et d’un transept important. Dans la chapelle du transept nord, des fresques du XVe/XVIe siècle ont été découvertes au cours des dernières décennies ; elles étaient camouflées par un badigeon, lui-même recouvert par des panneaux de bois du XVIIe siècle. Ces fresques, en attente de restauration, représentent un collège apostolique entourant un Christ bénissant.
L’abbaye Saint-Pierre de Marcilhac-sur-Célé, encore méconnue au début des années 2010, est aujourd’hui en plein essor dynamique, sous l’impulsion du curé de la paroisse, le père Guillaume Soury-Lavergne. La saison estivale est notamment propice à de nombreuses activités culturelles qui font la joie des visiteurs de plus en plus nombreux : visites guidées, conférences, et même un festival « Marcilhac des artistes » qui propose des concerts, pièces de théâtres, expositions…
Laura Hamant
Sources
Site internet de l'abbaye de Marcilhac
La « mission Bern »
En septembre 2017, l’animateur de télévision et de radio Stéphane Bern, se voit confier la mission d’identifier, avec l’appui des structures existantes et de la mobilisation citoyenne, les sites patrimoniaux en péril sur tout le territoire français. Une liste de 251 monuments a été établie, qui seront aidés en priorité pour l’année 2018, grâce à deux projets principaux de financement : le Loto du Patrimoine (vendredi 13 septembre 2018) et la grande souscription nationale avec la Fondation du Patrimoine.