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Des oeuvres de Louise Delorme en l'honneur de la Vierge Noire

Publié le : 31 Juillet 2009
L'oeuvre peinte de Louise Delorme est bien connue. Elle a fait l'objet de très nombreuses présentations – plus de trente depuis 1950 – dans les galeries, les musées, les salles d'exposition, en France, aux Etats-Unis, en Allemagne... Une suite de tableaux sur le thème de « la Vierge Noire » vient désormais s'ajouter à cet ensemble dans la même maîtrise de style, la même intensité, la même qualité picturale.

Une de ces œuvres a été placée dans la cathédrale du Puy par Monseigneur Brincard, joignant cette expression contemporaine à ce que les siècles ont graduellement apporté en cet édifice.

                
Il nous plait de noter l’appartenance de Louise Delorme à notre région. Elle est de chez nous, volontairement et tout simplement établie sur notre terre, celle de ses parents. Une terre dont elle connaît d’expérience la beauté, la force, la générosité. Les figurations de ces « Vierges Noires » n’y sont pas étrangères, leur attache avec elle est solidement marquée, mystérieuse, porteuse d’un message saisissant de ferveur, de paix, de ferme vérité.

La qualité de ces œuvres très singulières est celle même que l’on admire dans les autres peintures de l’auteur. On y retrouve la vigueur et la sûreté du trait, la netteté et la précision des formes, la délicatesse dans le contraste des couleurs. Et puis, un ton spécial, une manière particulière de s’exprimer, de dévoiler les choses de ce monde.

Devant ces toiles, on ne rêve pas, on ne quitte pas ce qui fait la vie, ce que l’on fait dans la vie. On découvre ce que les réalités présentes attendent, suggèrent, au-delà de leurs limites.

C’est la nature, la matière, hors du clinquant et de la séduction facile, de l’illusion et du factice. Le monde tel qu’il est, avec ses éclats de lumière et ses ombres inquiétantes. Ces peintures ne cachent pas l’opacité, la dureté des choses. Chacun doit y trouver sa route, dans l’écoulement des heures et des saisons. On est dans le sérieux de la vie, car le sérieux est le prix de la beauté : celle qui demeure malgré tout, en dépit de tout.
               
Si Louise Delorme s’est longuement intéressée au thème des « Vierges Noires » ce n’est pas en prenant parti dans l’inépuisable formulation d’hypothèses, dans l’interminable débat qui se développent à ce sujet. Ni folklore, ni mythologie, mais l’évocation d’une longue et ferme dévotion à l’égard de celle par qui le monde a reçu la plus vive espérance. Les figures sont chargées de la piété populaire exprimée durant des siècles, au fil de la vie ordinaire et patiente. Elles en expriment et la simplicité et la grandeur, s’adressant à l’image d’une femme en laquelle Dieu s’est fait homme, insérant en nos jours éphémères et fragiles l’assurance de la pérennité et de la plénitude. Solidement enracinées dans notre terre, elles en révèlent l’intention, le but. Certaines se présentent solitaires comme un repère, une balise, d’autres s’attachent au sol dans la retombée de leur ample manteau. De la matière l’art fait surgir l’esprit, ouvrant à un aspect du monde qui n’est pas une échappée ni une rupture mais dimension bien réelle à saisir, à vivre. Ces œuvres invitent à un dialogue où la beauté devient parole assurée, réponse aux questions posées par l’esprit et le cœur.

La série des peintures de la « Vierge Noire » donne à l’œuvre entière de Louise Delorme une autre dimension, celle du sacré. Non pas le sacré au sens dévié que le langage d’aujourd’hui relie à un ésotérisme de fantaisie ou d’abstraction, mais le sacré qui tient à ce que toute chose s’offre comme un reflet de la splendeur de Créateur, ouvrant toute réalité humaine à un autre espace, un autre horizon qui l’expliquent et lui donnent raison.

L’intention de ces toiles, outre leur qualité technique et proprement picturale est de nous dire mieux et davantage sur l’homme, ce qu’il vit, ce qu’il fait, sur son avenir, son destin.


Les images sont habitées par la grandeur et la tendresse divines en leur indissociable accord. Le visage de Marie et de son enfant sont laissés à leur mystère, hors des conventions des conventionnelles représentations. Cet inconnaissable est suggéré en celle qui a reçu ce petit être qu’elle tient contre elle, l’enfant, soudé à sa personne, en début d’existence humaine, est protégé par celle qui vient d’une longue histoire. Elle appartient au peuple de l’Alliance et de la Promesse, ce que rappelle une des toiles où se dessine le chandelier à sept branches. Ailleurs, elle s’affronte à la croix, ou se tient dans la solitude.

Si l’image proposée est en référence à une statue vénérée, simple, habituelle, témoignage d’une tradition, elle est autre de tableau en tableau. Non par fantaisie, mais par intention de bien dire la diversité des regards et des attentes, les aspects différents d’une présence à tout moment de la vie. Il y a conjonction entre la suite de ces représentations et le temps vécu par ceux qui les regardent. Elles s’offrent, disponibles, en ce qu’ils vivent, en ce qu’ils désirent. Une présence signalée, affirmée, au gré de l’histoire, celle de chacun, celle de tous.

Autant de signes visibles pour exprimer ce qui échappe à la parole et à l’écriture. Autant d’œuvres qui s’ajoutent à un ensemble tout entier marqué par une volonté d’authenticité.

             
Parmi les œuvres d’art de notre temps, où tout est proposé, de l’objet usuel aux graffitis vengeurs, les peintures de Louise Delorme se présentent dans leur originalité et leur audace, hors du « culturellement correct » tel qu’il s’affirme dans des revues, des installations, des galeries à la mode. En marge des choix imposés par des instances marchandes ou administratives qui décident d’autorité ce qui doit être considéré comme « œuvre d’art » aujourd’hui.

Dans cette confusion des langages et des sentiments, dans cette surenchère médiatique, remercions Louise Delorme d’être parmi ceux qui généreusement et magnifiquement nous font entrer dans un lumineux silence.
 

P. Georges Bonnet,
Diocèse du Puy-en-Velay
 


Photographies des oeuvres de Louise Delorme : © Laurence Lager-Barruel

Contact de l'artiste : Louise Delorme 04.71.05.17.59

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