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Jour 25 : La Nativité par Caravage

Publié le : 25 Décembre 2014
Notre calendrier de l'Avent s'achève aujourd'hui avec une toile de Caravage. Cette nativité, réalisée en 1609 pour l'Oratoire San Lorenzo à Palerme, est un véritable chef-d'oeuvre qui a pourtant connu une histoire tragique. Car ce tableau que nous vous présentons aujourd'hui, nous n'aurons sans doute jamais l'occasion de l'admirer de nos propres yeux...Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1969, deux malfaiteurs s’introduisent dans l’Oratoire . Armés d’un couteau, ils découpent grossièrement la toile et s’enfuient avec leur butin. Aujourd’hui, la piste privilégiée est celle d’un acte commis par la mafia sicilienne, voyant dans l’œuvre une juteuse manne financière. L’œuvre n’a toujours pas reparue sur le marché en quarante-six ans et les enquêteurs pensent que l’œuvre a sans doute été détruite...volontairement ou non.

Il faut donc très probablement faire une croix sur l’original de cette réalisation de l’artiste baroque. Cependant, nous apprenions il y a quelques semaines qu'une réplique a été réalisée afin de palier à cette tragique disparation. L’initiative de rendre au lieu de culte son tableau volé fut initiée par le groupe de chaînes de télévision Sky, qui passa commande à Factum Arte, une société italo-espagnole spécialisée dans la reproduction d’œuvres d’art. La réplique a été accrochée dans l’Oratoire le samedi 12 décembre dernier. 

Même si une réplique du XXIe siècle ne pourra évidemment jamais prétendre au prestige et à la valeur d’une œuvre de maître, les techniques actuelles d’analyse fine et précise permettent de recréer des travaux fidèles aux originaux qui parviennent à capter l’essence de la patte artistique de l'artiste. Une bonne nouvelle en ce jour de Noël pour tous les amateurs de Caravage !

Caravage, La Nativité, 1609, Huile sur toile, Oratoire San Lorenzo, Palerme, volé en 1969

Par le traitement du clair-obscur, le rendu des personnages porte clairement l'empreinte du style de Caravage. Saint François et saint Laurent sont placés de part et d'autre de la scène. Joseph est assis sur le côté droit de la scène, il présente son dos au spectateur dans une position tout à fait originale; tandis que son corps est tourné vers l'Enfant, sa tête se dirige vers un autre personnage qui entre dans la scène par la droite, s'appuyant sur un bâton. Cette figure énigmatique est aujourd'hui identifiée comme étant Fra Leone, un fidèle compagnon de saint François. 

Saint François se dresse dans l'obscurité, il est recueilli, dans une attitude de prière et d'adoration. Selon la légende, saint François était devenu quasiment aveugle, il est donc représenté ainsi. A gauche, saint Laurent, vêtu de la dalmatique, se place dans le sillage lumineux qui éclaire le visage de l'Enfant. Les visages de Marie et Joseph sont également enveloppés de cette lueur céleste.

"Une obscure nuée enveloppait la grotte (...). Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière resplendit à l'intérieur que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu  à peu cette lumière s'adoucit pour laisser apparaître un petit enfant" (Ev.Jc 19,2).

Caravage place dans la composition un ange qui annonce la Nativité et glisse entre ses mains un phylactère avec l'inscription "Gloria in excelsis Deo". L'ange est représenté en mouvement, il descend vers la Vierge; son bras droit levé désigne le ciel. La figure de l'ange construit ainsi une sorte de pont entre le ciel et la terre et souligne, par sa diagonale, la lumière éclairante. 

Cette lumière qui perce à travers l'ombre nous rappelle ces paroles d'Isaïe : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1) L'Evangile apocryphe de Jacques raconte également : "Une obscure nuée enveloppait la grotte (...). Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière resplendit à l'intérieur que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu  à peu cette lumière s'adoucit pour laisser apparaître un petit enfant" (Ev.Jc 19,2). C’est ainsi que la liturgie de cette nuit de Noël nous présente la naissance du Sauveur : comme une lumière qui pénètre et dissout l’obscurité la plus dense.

Au milieu de cette lumière, Marie assise. Tout tourne autour d'elle et de l'Enfant. Elle est représentée avec les yeux mi-clos, dans une attitude qui exprime la fatigue. Cependant, elle est totalement absorbée dans l'adoration de l'Enfant et comme illuminée par son reflet. La particualité de Marie dans cette oeuvre est qu'elle synthétise le caractère à la fois ordinaire et extraordinaire de la situation. 

Ordinaire, par son réalisme, son naturel, son humanité. Marie est une femme du peuple dont les les vêtements et le visage fatiguée révèlent la réalité de l'évènement. Son bébé est étendu sur une mince couche de paille posée à même le sol. 

Extraordinaire par la singularité de cette naissance. Comme disait Isaie : "Voici qu'une vierge concevra et enfentera un fils". (VII, 14).

En ce jour de Noël, tandis que nous contemplons l’Enfant Jésus qui vient de naitre, à l'exemple de saint François et saint Laurent, nous sommes invités à réfléchir et à méditer ces paroles du Pape François : Comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ? Nous laisserons-nous enseigner par ce petit enfant ?

En ce jour de Noël, nous offrons à vos oreilles ce célèbre Adagio de Corelli extrait du Concerto pour la Nuit de Noël

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