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Le Choeur de lumière de l'église de Bourbourg par Anthony Caro

Publié le : 26 Juin 2009
"Après plus de soixante années de silence, le choeur gothique de l'église de Bourbourg va revivre et résonner à nouveau du bruit des voix humaines, qui prieront, chanteront, et s'étonneront de la force et de la beauté des oeuvres qui s'y trouvent."

Le Chœur de lumière

Bourbourg, 25 mai 1940. Tandis que les soldats français et britanniques essaient de quitter la poche de Dunkerque, un avion allemand est touché par la défense antiaérienne française. Rapidement, il perd de l’altitude. Son réservoir laisse échapper de l’essence enflammée qui se répand sur le toit de l’église Saint-Jean-Baptiste. L’incendie ravage la charpente du chœur et détruit en partie l’église. Un long hiver commence alors pour le chœur. Dans les années 50, est effectuée la réfection de la nef. Mais il faudra attendre 2000 pour la restauration totale du chœur. Déjà en 1997, une réflexion avait été engagée par la Délégation aux arts plastiques de la Direction régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.), sur l’introduction d’une commande publique.

En 1999, le sculpteur anglais Sir Anthony Caro visite le chœur resté vide. Il est immédiatement saisi par la beauté du lieu, ses proportions et la lumière qui baigne l’édifice. Il est touché aussi par son histoire si mouvementée. Ancien de la Royal Navy, il a vu Londres s’embraser sous les bombes, et il envisage de créer dans le chœur un sanctuaire, une sorte de chapelle de la mémoire, où chacun pourrait se souvenir des horreurs de la guerre et se recueillir en pensant à tous ceux qui ont souffert et qui sont morts.

Le dialogue qui s’engage entre l’artiste et la Commission diocésaine d’art sacré (C.D.A.S.), dialogue qui ira toujours en s’approfondissant, conduit à enrichir le projet initial. À l’initiative de Mgr Gérard Defois, est avancée l’idée de faire du chœur un espace pour le baptême, un véritable baptistère. Elle est agréée par Anthony Caro et toutes les parties prenantes au projet : la D.R.A.C., la commune de Bourbourg et le SIVOM de l’Aa qui s’est porté maître d’ouvrage, l’association Les Amis de Saint-Jean-Baptiste, représentée par son président, M. André Violier, hélas trop tôt décédé.

Un cahier des charges cultuelles est alors rédigé par les soins de la C.D.A.S. et proposé à l’artiste. Les fonts baptismaux devront permettre que soient célébrés des baptêmes par ablution (un peu d’eau versée sur le front) et des baptêmes par immersion. Nous avons tous vu ces représentations du baptême du Christ dans les eaux du Jourdain, et peut-être avons-nous vu également des photos de ces baptistères antiques de Syrie ou d’Afrique du Nord. Dans les premiers temps de l’Église, le baptême était au sens propre une immersion ou un plongeon dans l’eau (tel est le sens du verbe grec baptizô).

 

L’eau était tout à la fois signe de mort et signe de vie : en descendant les deux ou trois marches de la piscine baptismale, le croyant se laissait submerger et ensevelir, et par là, était signifiée sa mort au péché. En refaisant surface, en remontant de l’eau, il reprenait souffle, et c’est la Vie qui lui était rendue, une Vie nouvelle.

Ainsi, les baptisés communient-ils au destin du Christ, en participant à son passage, à sa Pâque, à travers la mort, pour parvenir à la résurrection avec lui. Anthony Caro a inscrit dans l’architecture de ses fonts baptismaux ce mouvement que le rite du baptême chrétien veut exprimer : une descente par où le péché est englouti, et une remontée par où la mort est dépassée.

Autour des fonts baptismaux situés au centre même du chœur, dans les niches creusées dans les parois de l’abside, l’artiste a assemblé neuf sculptures en terre cuite et feuilles d’acier sur les thèmes croisés de l’eau et de la création. L’ensemble est donc dédié à la vie, une vie que nous, chrétiens, croyons recevoir des mains et du souffle de Dieu, en Jésus-Christ. Nous savons gré à Anthony Caro d’avoir si bien compris cela.

 

 

 

 

 

 

Pour assurer une continuité visuelle entre le sanctuaire, à la croisée des transepts, et le Chœur de lumière, Anthony Caro a créé un nouveau mobilier liturgique. Il a édifié un magnifique autel en pierre et acier qui signifiera la présence forte du Christ Jésus au milieu des fidèles, tel un rocher. Et si les dimensions de la table du Seigneur sont si imposantes, c’est pour bien nous convaincre que l’humanité tout entière est invitée à y prendre place. L’ambon où sont proclamées les lectures de la messe nous assure également de la présence divine en la personne du Verbe. Le livre ouvert qu’il porte n’est pas un objet, mais la Parole vivante de Dieu qui vient dans le monde pour éclairer tout homme.

Dans le plan de Dieu qui a tant aimé ce monde qu’il a voulu lui donner son Fils (cf. Jn 3, 16) –comme nous le rappelle la grande croix en acier qui surplombe l’autel–, nous ne pouvons pas ne pas penser à la place de Marie, la mère du Sauveur. Elle est celle qui, la première, « a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1, 45). Elle est le modèle du cœur qui écoute, le modèle du disciple, se faisant elle-même chemin pour que le Fils éternel puisse entrer dans le monde. Elle a donné le jour à celui qui est la lumière du monde.

Quand les yeux de son enfant suspendu à la croix se sont fermés, elle était encore là (cf. Jn 19, 25). Et quand, au matin de Pâques, le tombeau laissa jaillir le jour de la résurrection, elle en eut sa part, avec les autres disciples. C’est pourquoi la châsse de Notre-Dame de Bourbourg trouvera sa place à proximité du sanctuaire : en effet, c’est là qu’en chaque messe, il est fait mémoire du Christ qui est né d’elle, qui a souffert, qui est mort et ressuscité.

« Après plus de soixante années de silence, le chœur gothique de l’église de Bourbourg va revivre et résonner à nouveau du bruit des voix humaines, qui prieront, chanteront, et s’étonneront de la force et de la beauté des œuvres qui s’y trouvent. Après le tonnerre de la destruction, en 1940, se fera désormais entendre le murmure de l’eau coulant dans les fonts baptismaux, comme une annonce que la vie a le dernier mot. Et tous pourront voir le chœur baigner dans une lumière digne d’un matin de résurrection » (Mgr Laurent Ulrich, 17/09/08).


Anne da ROCHA CARNEIRO

Chargée de mission auprès de la Commission diocésaine d’art sacré

Maurits Dutoo
Maurits Dutoo a écrit :
16/08/2013 11:44

Bourbourg (nl.: Broekburg) is niet gelijk aan Bergues (nl.: Sint Winoksbergen). Bourbourg en Bergues zijn 2 verschillende steden die slechts enkele kilometer van mekaar liggen

CAPPY
CAPPY a écrit :
15/01/2016 21:51

Je serais heureux de recevoir votre newsletter xar je suis passionné d'art sacré. J'apprécie particulièrement cet article d'Anne da ROCHA CARNEIRO que j'ai eu l'occasion d'écouter.

Géraldine de Spéville
Géraldine de Spéville a écrit :
18/01/2016 09:52

Merci pour votre intérêt, voici le lien pour s'inscrire à la newsletter: http://www.narthex.fr/newsletters/abonnes/abonne_edit?nl=newsletter-principale

Géraldine de Spéville
Géraldine de Spéville a écrit :
18/01/2016 09:53

Vous pouvez également vous inscrire sur la page d'accueil de Narthex dans l'onglet "Newsletter" à droite de la page. A bientôt !

clara silou
clara silou a écrit :
24/09/2017 15:05

jai beaucoup aimer cette articlecar il ma bien aider sur mon devoir qui le conserner un peu ! D'ailleurs j'habite a bourbourg donc je me santé obliger de le lire .

le fort en histoire
le fort en histoire a écrit :
24/09/2017 16:23

J'ai pas appris grand chose ! E n le lisant je voulais trouver une phrase me disant si cet sculpture était fait avec un coffrage ou fait a partir d'assemblage ! mais il y a quand meme quelle information

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