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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Yan Pei-Ming et Pierre Buraglio face à Poussin aux Gobelins : Contrepoints art ancien et art contemporain

Publié le : 7 Novembre 2012
Dans le cadre de l'exposition « Poussin et Moïse. Histoires tissées » présentée actuellement à la Galerie des Gobelins à Paris, les peintres Yan Pei-Ming et Pierre Buraglio ont été invités à « dialoguer » avec les oeuvres tissées de Poussin inspirées de thèmes bibliques lors d'une Carte Blanche. Leurs installations sont à découvrir jusqu'au 20 janvier 2013

Le Mobilier national s’est engagé dans une politique d’élargissement culturel en proposant régulièrement à des artistes contemporains des « Cartes Blanches » offrant ainsi un contrepoint art ancien / art contemporain. Cet automne, deux grands artistes ont été invités à dialoguer avec les tapisseries de l’exposition « Poussin et Moïse. Histoires tissées » : Yan Pei-Ming et Pierre Buraglio. Nous vous invitons d’ailleurs à lire notre article sur cette exposition visible jusqu’en janvier 2013 à la Galerie des Gobelins à Paris.

Les installations de Yan Pei-Ming et Pierre Buraglio questionnent le format de l’oeuvre, sa nature et le thème. Elles s’inspirent de l’Ancien et du Nouveau Testament en réponse aux histoires tissées de Poussin. Yan Pei-Ming, dans un triptyque au format spectaculaire, montré pour la première fois à Paris, s’inspire du thème de la crucifixion. Pierre Buraglio, pour sa part, réalise des oeuvres intimes questionnant les thèmes de l'Ancien Testament. La signification du texte biblique refait surface dans une interprétation contemporaine qui s’appuie sur la réduction du format.

 

 Vue de la Galerie d'exposition, Carte blanche à Pierre Buraglio (c) CGC

Yan Pei- Ming : « Nom d’un chien ! - Un jour Parfait »

Installée dans le Salon Carrée au 1er étage de la Galerie des Gobelins, l’œuvre de Yan Pei-Ming « Nom d’un chien ! - Un jour Parfait » est saisissante. Cet autoportrait monumental composé de trois panneaux de 4 mètres de haut chacun nous inspire une certaine solennité. Le triptyque remplit l’espace du Salon Carré qui semble s’être transformé en chapelle pour devenir un écrin parfait et faire ressortir la théâtralité de l’œuvre. Lors de la découverte du triptyque par le spectateur une image vient de suite à l’esprit : la figure du Christ sur sa croix. Yan Pei-Ming ne s’en cache pas : « En peignant cela, j’ai pensé au Christ ». La figure humaine se détache du fond de chacun des panneaux par un savant jeu de matière et de couleur, Yan Pei-Ming ayant utilisé uniquement la bichromie. Ces figures, immenses, verticales, suspendues dans l’espace questionnent le spectateur : est-ce l’expiration d’un condamné ou une ascension vers un Ailleurs…

 

Yan Pei-Ming, "Nom d'un chien ! - Un jour parfait", 2012, triptyque, huile sur toile, 400 x 280 cm/panneau ; Crédit photo : Igor Stefan (c) ADAGP 2012

Cette œuvre récente puisqu’elle date de 2012, fut présentée en début d’année à la Chapelle de l’Immaculée Conception, intégrée au Musée des Beaux-arts de Nantes. Son titre « Nom d’un chien ! - Un jour Parfait » ne manque pas de théâtralité. Pour l’artiste il s’agit avant tout d’une formule spontanée qui correspond à la manière dont il a peint ces toiles : d’après ses souvenirs, l’image qu’il a de ses propres traits et avec celle du Christ en tête. Pas de dessins préparatoires, Yan Pei-Ming préfère garder toute la fraîcheur de l’acte spontané.

L’artiste Yan Pei-Ming :
Né à Shanghai en 1960, Yan Pei-Ming arrive à Dijon en 1980 où il intègre l'école des Beaux-arts. Rendu célèbre par ses portraits de Mao traités en grisaille sur de grands formats traduisant avec fougue les traits de ses modèles, l'artiste décrit sa pratique de la peinture comme « une attaque, une détermination qui a un sens à la fois spirituel, moral mais aussi critique ». Pensionnaire à la Villa Médicis en 1993, il va alors concevoir une oeuvre monumentale, s'inspirant d'un conte chinois, Les 108 brigands, composé des portraits de son entourage à Rome et des visiteurs qu'il a reçus. C'est ainsi qu'il mêle avec talent l'histoire et l'actualité. Dans sa production plus récente, il s'est confronté à des oeuvres des maîtres du passé : Andrea Mantegna, Léonard de Vinci, Goya ou Jacques-Louis David.


Pierre Buraglio : « D’après…Autour…Avec…Nicolas Poussin (et Simon Vouet) aux Gobelins »

La démarche de Pierre Buraglio s’inscrit dans l’étude des tapisseries de Poussin pour assimiler les figures, les thèmes. Il a travaillé d’après les Maîtres : Poussin bien sûr mais aussi Simon Vouet. Si le peintre s'est déjà confronté à Nicolas Poussin, par le dessin (L’Automne, musée du Louvre, et Orion aveugle se dirigeant vers le soleil levant, M.E.T., New York) et par l’écrit (Le Pêcheur à la ligne (Notes éparses sur Nicolas Poussin réunies l'hiver 2002), Michel Chandeigne, 2003), la carte blanche aux Gobelins est singulière puisqu’il s’agit de partir des tapisseries pour créer des dessins...Traditionnellement, les liciers réalisent les tapisseries d’après les dessins… Pierre Buraglio interroge les tapisseries à travers plusieurs médiums : le dessin en bichromie, l’aquarelle, les collages….Les supports et les formats varient pour mettre en valeur le dessin. Pierre Buraglio a pensé lui-même à la scénographie de ses œuvres en proposant la réalisation des 8 présentoirs : il s’agit de vitrines avec des socles en carton. Le peintre à la fois travaillé sur les thèmes et sur la technique pour offrir aux visiteurs des propositions de sens.

 

Vue de la Galerie d'exposition, Carte blanche à Pierre Buraglio - D’APRÈS...AUTOUR...AVEC... NICOLAS POUSSIN (ET SIMON VOUET) AUX GOBELINS, Crédit photo : Igor Stefan (c) DR ADAGP 2012

Ces travaux sont disposés dans la galerie en regard des scènes de la vie de Moïse tissées. Sur les thématiques de ses dessins inspirés de l’Ancien Testament, le peintre a choisi certains épisodes pour la permanence et l’actualité qui recèle à ses yeux les thèmes présents dans le récit de L’Exode, notamment Moïse sauvé des eaux : l'artiste y voit, selon ses propres termes, « un enfant juif sauvé par un Juste ».

L’ensemble est cosmopolite et invite le visiteur à un approfondissement des œuvres anciennes par le biais de celles plus contemporaines.

L’artiste : Pierre Buraglio
Né en 1939 à Charenton. Vit et travaille à Maisons-Alfort.
1966 : Exposition Pour une exposition en forme de triptyque, galerie Jean Fournier, Paris.
1968 : Participe à la Salle Rouge pour le Viet Nam à l’ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et à l’atelier d’affiches de l’ENSBA à Paris.
1976 : Première exposition personnelle au Musée d’Art moderne de la ville de Paris.
1982 : Expose à New York, à la galerie Virginia Zabriskie.
1983 : Expose dans les galeries contemporaines du musée d’art moderne, Centre Georges
Pompidou, Paris.
1990 : Expose au Musée Sara Hilden. Tampere. Finlande.
1985-2007 : Réalisation de tapis (Savonnerie) et de tapisseries (Gobelins) pour le Mobilier national.
2002-2004 : Réalise l’Oratoire de l’Hôpital Bretonneau, Paris.
2011-2012 : Résidence au musée Rodin, Paris, puis de Nancy, Rouen et Vannes.
2012 : Le parti pris des restes, galerie Jean Fournier, Paris.

 

Direction artistique de la Carte blanche : Marc Bayard

 

Informations pratiques

Galerie des Gobelins :
- Salon Carré, Carte blanche à Yan Pei-Ming
- Galerie d'exposition, Carte blanche à Pierre Buraglio

Ouvert tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h

GALERIE DES GOBELINS
42 avenue des Gobelins 75013

Site Internet : www.mobiliernational.fr

Accès : métro Les Gobelins / bus -27,47,83,91

Droit d'entrée hors exposition
Plein tarif : 9 €
Tarif réduiit : 7 €

Pendant les expositions : Billet jumelé ateliers + exposition
Plein tarif : 11 €
Tarif réduit : 8,5 €

 

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