Anvers présente Saint Jérôme dans l'iconographie des XVIe et XVIIe siècles
Publié le : 21 Janvier 2014
Anvers, ©Rockoxhuis
La vie de Saint Jérôme, comme ses écrits, se caractérisent par leur variété. Né en Dalmatie en 342, Jérôme passe les 35 dernières années de sa vie à Bethlehem où il se consacre à la traduction en latin de la Bible hébraïque. Il y produit également une série de biographies et continue à travailler sur ses Lettres.
A titre posthume, Jérôme sera proclamé cardinal puis Père de l’Eglise. Tout au long de l’histoire de l’art, la sélection des moments de la vie du saint n’ont cessé d’inspirer les artistes. Il est l’homme du désert mais aussi le citadin romain, le cardinal et l’ermite, le traducteur de la Bible, le savant féru de culture antique, le guérisseur de lion…
Le Saint Jérôme de Jan Sanders van Hemessen ayant appartenu à Nicolas Rockox (1560-1640), personnage politique influent et mécène anversois, illustre les valeurs humanistes de son ancien propriétaire.
A travers la fenêtre, des constructions dans le style gothique tardif flamand sont des allusions à la ville de Bethlehem.
In civitate mobili Moguntina (Mainz), 1470 ©Anvers, Musée Plantin-Moretus / Prentenkabinet
En transposant Saint Jérôme dans de véritables cabinets de curiosités du Moyen Âge tardif et de la Renaissance, les artistes en font le symbole du mouvement humaniste qui se développe à cette époque. La Bible et les autres écrits, souvent présents dans les œuvres, sont d’ailleurs pris en exemple par Erasme et imprimés pour être diffusés.
Ainsi, à la Renaissance, Saint Jérôme permettait de concilier la pensée chrétienne avec la philosophie de l’antiquité gréco-romaine comme le voulait le néoplatonisme. Jérôme ermite, isolé, fait figure d’exemple dans le regain spirituel des XVIe et XVII où la question du Salut devient centrale.
©Leiden, Museum De Lakenhal
Considéré comme un modèle dans le courant de la Contre-Réforme, le thème de Jérôme pénitent est souvent repris au XVIe puis au XVIIe siècle. Comme dans les oeuvres de Ribera, il n’est plus représenté comme figure sacrée mais comme simple être humain aux traits réalistes : la grande piété du personnage reste centrale mais les éléments de décors disparaissent pour laisser la place à la sobriété, symbole de son abnégation, de son renoncement dans sa recherche de perfection.
L’exposition d’Anvers vous fera redécouvrir à travers ses représentations aux XVIe et XVIIe siècles, un saint protéiforme qui a accumulé sur sa seule figure une pluralité de significations, répondant à l’attente d’un public sans cesse plus large.
Informations pratiques
De Patinir à Ribera, Saint Jérôme en texte et en images
Jusqu’au 13 avril 2014
Musée Maison Rockox à Anvers
Keizerstraat 12
B-2000 Anvers
www.rockoxhuis.be
Tél: 0032 3 201 92 50
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h (fermé le lundi)
Tarif : 6€ / réduit : 4€